6 - me voit, dans mon invisibilité.

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Musique en média

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Musique en média

Je me retrouve dans la chambre où Stacy se dévergonde au point d'écarter les cuisses à l'inconnu qui lui fait face, et Randy, plus loin, toujours près de ses amis déchirés, mais heureusement, dos à moi.

Alors je m'empresse de me jeter sur Dylan pour quitter les quatre murs oppressants, en sentant mon coeur filer à toute allure : Randy est d'un tempérament draconien, lorsqu'il s'agit de la présence d'un autre homme aux alentours, alors voir Dylan, qui plus est, le garde du corps qu'on m'a collé sur le dos pour un temps indéfini et qui, de ce fait, passera le plus clair de son temps à mes côtés... Je n'ose imaginer le tourment dont il m'abrutira.

Ses poings.

— Là, la terrasse Ouest, j'ai besoin de prendre l'air.

On passe par un petit vestibule, dans lequel je m'empare d'un éventail coloré, puis je franchis la surélévation du parquet en laissant une bise agréable fouetter mes joues.

Ah... L'effet lénifiant du vent paraît incruster jusqu'à mon âme craintive, et je me déploie, buste en avant, menton vers le haut, pour laisser la nouvelle caresse venteuse tapisser ma peau brûlante, supplantant à l'alcool dont les relents semblent avoir marqué mon épiderme, la chaleur du carcan étouffant de la villa cloîtrée, et les pensées salaces qui s'enchevêtraient découlant de notre action osée et rapide : fuir à deux, je-ne-sais-où, alors qu'on ne se connait que depuis quelques heures.

Je craque ma nuque, tend l'oreille vers les klaxons bruyants dans une ville jamais en veille, et fixe, au loin, le dégradé d'orangeade qui nous surplombe, un ciel à la décadence crépusculaire, un soir de camaïeu jusqu'à-là jamais pleinement apprécié.

Mes pupilles s'ouvrent largement, comme si je n'avais jamais assisté à un spectacle aussi réjouissant... Aussi humble.

— Pourquoi fuis-tu ton petit-ami ? j'entends Dylan me questionner.

Il me contourne comme il le fait habituellement pour aller saisir une chaise d'extérieur en métal cuivré, pour s'y asseoir calmement, sans me lâcher du regard.

Je me serre dans mes bras, lorsque la bourrasque de vent fraîche vient balayer mes cheveux dans les airs, et frémis lorsque l'air se refroidit avant d'avouer, tout bas, en espérant qu'il ne m'ait pas entendu :

— Là, dans cet état... Ce n'est plus vraiment Randy.

Plus vraiment Randy, plus vraiment lui, plus vraiment nous... une réalité différente qui ne me plaît pas.

— Tu as bu ?

À bas le vouvoiement, on se retrouve comme deux adultes à parler pluie et beau temps, simulant un début de conversation étrange dont je ne vois pas l'intérêt, mais je continue. Il est là, et je n'ai rien de grave ou honteux à me reprocher :

UNDER THE SPELL 🥀 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant