~ Chapitre 38 ~

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* Dans mon appartement, 9h00 *


Lorsque j'ouvre les yeux, mon premier réflexe est d'attraper mon téléphone. Je regarde l'heure : 9h00. Je sens Sergio tout contre moi. Epuisée, je ferme les yeux, pour me rendormir lorsque la réalité me revient de plein fouet. Sergio déteste Matthew, alors pourquoi il est dans mon lit ? Je me redresse et tourne la tête. Personne à mes côtés. Je me souviens alors qu'on devait partir à 7h00 de l'appartement. Je me lève et pars à sa recherche. Mon cœur tambourine dans ma poitrine. Et si ce que JJ m'a dit hier au téléphone est vrai ? Et si il était parti sans moi ? Je me rend rapidement à l'évidence que je suis seule dans l'appartement. Je me laisse tomber sur le canapé lorsque je me rappelle ses paroles d'hier : « On passera chez moi chercher mes affaires ». Il y est certainement allé seul. Après de longues hésitations, j'attrape le téléphone et compose son numéro. Une sonnerie, puis deux, puis trois.
Lorsqu'il décroche, un brouhaha incessant se fait entendre derrière lui :

- Matthew ? Demandais-je.
- Ah, euh... Em' ! Me dit-il.
- Tu es où ?
- Je... Je suis chez moi. Je suis passé prendre des affaires. J'ai quelques trucs à régler avant de partir. On se rejoint à l'aéroport à 10h.

Je confirme avant de raccrocher. Je pars prendre ma douche et m'habiller. Lorsque je suis prête, j'attrape mes sacs et me dirige vers l'entrée. Je m'apprête à sortir lorsque je me ravisse. Je pose mes valises dans un coin. Je retourne dans la cuisine où je sors un ruban d'un tiroir. J'attrape mon chat et lui passe autour du cou. Il a l'air complètement ridicule mais au moins, il ressemble à un cadeau. Je ne peux pas m'empêcher de sourire en le voyant. Ensuite, j'arrache un bout de papier d'un feuille traînant dans ma cuisine et griffonne un rapide « désolé ». Je vais dans l'entrée et sors mon arme du tiroir. Je vide le chargeur et pose mon arme, le chargeur et les balles à côté du mot que je viens d'écrire. Je récupère de nouveau mes sacs, jette un regard sur mon appartement avant de refermer la porte. Avant d'aller dans ma voiture, je dépose les clés à la concierge de l'immeuble. Je mets les sacs dans le coffre et démarre en direction de l'aéroport.


* Aéroport *


Je regarde ma montre : 11h. Je regarde mon portable : aucun appel. Du moins, pas d'appel de Matthew. Je l'attends depuis une heure. L'avion décolle dans 5 minutes et j'ai toujours aucunes nouvelles de lui. La panique commence à m'envahir mais je fais bonne figure. Un troisième appel retentit. Je décide de me diriger seule vers le guichet d'enregistrement. Il me rejoindra probablement. Lorsque la jeune femme me demanda mon passeport, je me mets à fouiller dans mon sac. Lorsque je le sors de mon sac, je remarque que mon porte-feuille est ouvert. Sachant que cela n'est pas dans mon habitude, je le sors. Je m'excuse auprès de la femme au guichet et récupère mon passeport. Je retourne m'asseoir sur les sièges où j'étais précédemment. Je n'arrive toujours pas à réaliser. Plus de carte bleue, plus d'argent liquide. Énervée et perdue, j'attrape mes valises et retourne à la voiture.


* Dans ma voiture *


Assise au volant, je laisse ma colère se déverser. Mes larmes redoublent de plus belle. Je me suis fait avoir comme une enfant. Je suis agent du FBI et je me suis fait berner comme un bleu. Je commence à croire aux paroles de JJ. Je frappe mon volant encore et encore. Je finis par poser la tête sur ce dernier. C'est bien Emy, tu as tout gagné. Tu t'es fais berner par Matthew, tu t'es énervée contre JJ, tu as fait tes adieux à ta deuxième famille et Morgan refuse de te parler. Je soupire et démarre.


* Dans ma voiture *


Je viens de sortir du commissariat. J'ai fais bloquer ma carte bleue et fais rechercher Matthew. Je sais parfaitement qu'à l'heure qu'il est, il est entrain de survoler l'océan Atlantique. Je me décide à l'appeler. Je tombe directement sur sa messagerie. Enfin, plus exactement un message m'annonçant que ce numéro n'est pas attribué. La colère n'en finit pas de monter en moi. Je sais parfaitement que cela ne sert à rien. Me connaissant, je suis capable de retomber dans ses bras si il revient à Quantico. Comme je viens de le faire... Je mets le contact et commence à rouler. Il faut que je vois par moi même si ce que JJ m'a dit est vrai. Pas que je ne la crois pas, j'ai compris maintenant qu'elle ne me mentirait pas. Mais j'ai besoin de me rendre compte, quitte à prendre une bonne claque dans la figure. Je tourne en direction de l'hôpital. Avant ça, j'ai besoin de savoir. Après 20 minutes de route j'arrive enfin. Je me gare et descend.


* Hôpital *


A peine rentrée, je me dirige immédiatement vers l'accueil.

- Un renseignement ? Me demande la jeune femme, probablement celle que j'ai eu au téléphone si je me réfère à sa voix.
- Euh... Oui. J'aimerai savoir où se trouve la chambre de Morgan Derek, s'il vous plait.
- Vous êtes de sa famille ?
- En quelque sorte... Murmurais-je. Je... On est collègue.
- Seule la famille a le droit de le voir. Me répondit-elle.
- S'il vous plaît ! M'énervais-je. J'ai besoin de le voir...
- Mademoiselle Prentiss ?

Je me retourne et vois l'infirmière qui s'est occupé de moi pendant mon petit séjour ici. Je lui rend son sourire.

- Suivez moi, s'il vous plaît.

Sans plus attendre, je me lance à sa suite.

- J'ai les résultats des analyses que vous m'avez demandé. Me dit-elle.
- Et... ?
- Pas ici, rentrez dans cette salle s'il vous plaît.

Elle pousse une porte et nous rentrons. Il s'agit d'une salle de garde, si j'en crois les lits. Elle m'invite à m'asseoir mais je préfère rester debout.

- Écoutez, je ne vais pas y aller par quatre chemins. Le père de l'enfant que vous avez perdu est Derek Morgan. Si j'ai pu trouver si facilement qui il était, c'est parce qu'il est admis ici. Votre... ami ou peu importe ce qu'il est pour vous est dans la chambre 298.

Je me précipite sur la porte mais elle me retient par le bras. Je me retourne, tout en essayant s'assimiler la nouvelle.

- Votre ami est en très mauvais point. Il ne va pas bien du tout. J'ai choisi de m'occuper de lui et je peux vous dire qu'il ne va pas s'en sortir si il continue comme ça. Il est réveillé car ses collègues me l'ont demandé pour lui parler mais il souffre énormément. Il refuse de dormir et pour le peu qu'il dort, il vous réclame dans son sommeil. Il refuse aussi de manger et s'arrache les intraveineuses. D'après ce que j'ai pu comprendre, il ne veut pas se soigner car vous n'êtes plus la.

Je m'assois sur le lit le plus proche.

- Je devais partir en Russie ce matin. Définitivement.
- Si je peux me permettre, c'est une bonne chose que vous ne soyez pas partie. Aussi bien pour lui que pour vous. Vous n'avez pas l'air heureuse.

Je lui souris. Nous sortons de la pièce et je me dirige vers la chambre de Morgan. Après de longues hésitations, je décide de rebrousser chemin et de retourner à ma voiture.

- Emy !

Je me retourne et vois Garcia et JJ sortir de la pièce. Elles se précipitent sur moi et me serrent dans leurs bras. Je répond à leurs étreintes. Partir n'était pas une bonne idée finalement.

- J'ai bien fait de ne pas te renvoyer.

Je lève les yeux et aperçois Hotch.

- Merci... Murmurais-je.
- Comment ça se fait que... Non, tu sais quoi, on parlera de tout ça plus tard. Le plus important est que tu sois parmi nous. Je serai toi, je rentrerai dans la pièce. Derek va très mal, me dit JJ.
- Vous avez trouvé qui a fait ça ? Demandais-je.

Hotch me fit un non de la tête. Soudain, un déclic se fait en moi. Avant de pousser la porte de la chambre de Derek, je leur dis :

- Ne cherchez plus... C'est Matthew. Il est rentré chez moi les mains en sang et il lui en voulait à mort.

Puis je rentre, les laissant bouche-bée.


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Emily : "La fin d'une histoire est aussi le commencement d'une autre. La seule chose, c'est qu'on l'ignore à ce moment-là."

Amour compliqué.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant