« Pourquoi les autonomes avaient-ils lancé cette opération ? Comment l'avaient-ils organisée ? »
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Abi Pommel, le directeur général du BIS, écoutait. Il exultait. Mais il ne le montrait pas. Son secrétaire général Nov Lattag, visage neutre semblable au masque mortuaire d'un pharaon, semblait passablement contrit.
Cela tenait à leurs visions respectives des autonomes : Lattag ne les considérait pas comme des ennemis, mais comme des victimes des apprentis sorciers biologistes ; tandis qu'Abi Pommel, comme une grande partie des Élus, rêvait d'une occasion pour en découdre et pour serrer la vis sur Biodynamics.
« Aujourd'hui, à six heures du matin, des autonomes insurgés ont pris le contrôle d'un centre de vente à Londres. Nous avons peu d'informations sur le sujet. Le BIS va intervenir en collaboration avec la police locale.
— Monsieur le directeur, dit quelqu'un en lâchant son oreillette, ils ont abattu les deux drones de la police.
— Eh bien, ils n'ont qu'à frapper plus fort. Combien y a-t-il d'humains dans ce centre ?
— Aux dernières nouvelles il y en avait deux cent, dit Nov Lattag. Comme c'était à six heures du matin, le public n'a pas eu le temps de rentrer. On pense qu'ils ont prévu le coup pour ne pas s'encombrer d'un trop grand nombre d'otages.
— Et combien d'autonomes ?
— Cinq mille.
— C'est un grand complexe que nous avons là, dit le directeur en regardant les images 3D+ affichées au centre de la salle. Il y a 5000 autonomes, au total ?
— En fait... c'est 5000 uniquement pour le bâtiment des ventes. Les insurgés sont retranchés dans ce bâtiment. Il semblerait que le service de sécurité de Biodynamics les ait empêché d'accéder au centre de formation et au centre de production à côté.
— Bon.
Le directeur croisa les mains.
— Je veux qu'il y ait une opération du BIS avant même que la police n'ait le temps de bouger le petit doigt. Tout sera coordonné par notre antenne locale. Nov, rendez vous sur place pour surveiller la situation. J'ai plusieurs réunions aujourd'hui mais je garde contact avec vous. Je veux que nos meilleurs agents soient sur le coup. Nous tenons l'occasion de redorer un peu notre blason.
— J'ai déjà pris contact avec le centre local des opérations », dit Nov Lattag en affectant le détachement.
Pourquoi les autonomes avaient-ils lancé cette attaque ? Comment l'avaient-ils organisée ? Et surtout, quelle organisation tirait les ficelles ?
***
« Salut, les gars.
— Salut, Carlsson.
L'agent – considéré par ses pairs comme le meilleur élément opérationnel du BIS – remit correctement son implant auriculaire et vérifia que son casque à VA fonctionnait correctement.
— On a quoi ? »
Ils s'étaient installés dans la gare du métro située à cinq cent mètres de l'entrée principale du centre.
L'officier commandant fit apparaître le plan sur la VA et les vingt chefs d'équipe du BIS commencèrent à écouter ce qu'il disait tout en manipulant les éléments virtuels.
« À six heures du matin, les autonomes ont pris possession du centre des ventes. Il y avait deux cent humains à six heures. Les caméras ont été coupées dans une partie du centre et pour le moment, aucune reco automatique sur celles qui fonctionnent n'a montré un signe de vie. Je reviens tout de suite sur les éléments. D'abord le bâtiment.
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L'ère des esclaves
Science Fiction-- Premier volet dans la trilogie Diel -- « L'homme est un super-prédateur qui a su s'adapter à de nombreux milieux, il s'est développé jusqu'à peser sur son environnement, et tôt ou tard il devra évoluer, ou disparaître. Nous savons que quelque c...