« Ravi que vous n'ayez pas tout de suite dégainé les armes. »
2102
« Voici comment on déroule. Les insurgés sont prévenus. À douze heures précises, Carlsson entre avec son groupe dans le grand hall. Il discute avec les autonomes. Pendant ce temps, Maxwell fait sauter la porte d'accès au hangar à l'autre bout du bâtiment. Les imageries satellite ne permettent pas de trouver les positions des insurgés et des otages. Dès l'entrée, on envoie des libellules de reco. Vous avancez avec précaution, tout autonome armé est à neutraliser sans sommation.
— On est sur des armes létales, prévint un des chefs d'équipe.
— On n'a pas le temps de prendre des gants, rétorqua le commandant. La priorité est de récupérer les otages et de les faire sortir par l'arrière du bâtiment. La cellule opérations sera en permanence en contact avec vous et ses ordres seront prioritaires sur le déroulement initialement prévu de l'opération.
En particulier, Carlsson, à un certain moment, Maxwell va accrocher les insurgés. On vous donnera alors le feu vert pour attaquer aussi de votre côté. Les loups seront dans la bergerie et nous n'aurons aucun problème pour avancer.
— Le grand hall est trop découvert. Je suppose qu'ils seront sur le balcon.
— Exact, mais nous vous couvrirons. Vous recevrez un signal cinq secondes avant qu'on tire un missile sur le balcon.
— Il passera par où ?
— On aura des Transports Aériens Légers tout autour. Le plan B, si on n'arrive pas à faire sortir les otages par le hangar, c'est de les mettre sur les parcs où ils seront couverts par les TAL et les drones.
— Il y a moyen de faire entrer des drones d'intérieur ?
— C'est prévu aussi, mais c'est la police qui les dirige, alors ne comptez pas trop sur eux. On n'a pas eu le temps de déployer les nôtres.
— Je vous assure que si un de ces engins hésite entre moi et un autonome, je le descends, grogna Naguier, un des chefs d'équipe.
— Pas de question ? dit l'officier.
Carlsson leva ostensiblement la main.
— Il y a dans ce fichu bâtiment deux cent autonomes armés. Et cinq mille autonomes. Ça fait pas deux cent hostiles potentiels, mais cinq mille deux cent. Est-ce que vous en avez tenu compte ?
— En cas de doute, dit le commandant entre ces dents, tirez dans le tas.
— Qu'en dira BD ?
— Ils savent déjà qu'ils ne revendront pas ces autonomes, je pense qu'ils ont fait les comptes. »
***
Le grand hall ressemblait déjà à une zone de guerre. Les débris du plafond s'étaient répandus au milieu, formant une corolle presque circulaire, qui réfléchissait la lumière avec un éclat bien plus pénétrant que le sol synthétique.
« Bonjour numae ! » lança l'autonome à la cicatrice depuis son balcon.
Quelques comparses l'accompagnaient, qui avaient balayé les tables et chaises du restaurant pour faire de l'espace.
« Ravi que vous n'ayez pas tout de suite dégainé les armes. »
Carlsson portait la tenue complète – gilet pare-balles et casque de VA. Il n'avait pas d'arme apparente, mais un couteau était discrètement glissé, invisible, à sa cheville – une lame en céramique qui n'apparaissait pas sur les scans à métaux.
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L'ère des esclaves
Science Fiction-- Premier volet dans la trilogie Diel -- « L'homme est un super-prédateur qui a su s'adapter à de nombreux milieux, il s'est développé jusqu'à peser sur son environnement, et tôt ou tard il devra évoluer, ou disparaître. Nous savons que quelque c...