Sink .Taekook.

C h a p i t r e 3 5 : 밤이 싫어요

_Musique en média conseillée_

"Elle avait les lèvres bleutées, c'était le froid. Elle avait les yeux rougis, ça c'était toi."

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     Sorti de la gare, bagages sous les bras je toisais de bas la grande ville qu'est Seoul. Ici tout le monde était personne, je n'étais personne ici, rien qu'un insignifiant étudiant en vacance d'été à l'allure d'un étranger avec ma petite valise à mes côtés. Je soupirai, retrouvant dans cette ville les grandes foules, ça changeait beaucoup de Daegu. J'avais été dépaysé lors de mon déménagement. Il était très tard et pourtant le monde abondait comme de journée.

     Je me posais au coin d'une petite terrasse en regardant le peu de gens dans la rue, pensant à ma vie morne et triste. Je ne pouvais définitivement pas retourner chez mes parents, ils allaient trouver ça bizarre et je ne voulais pas non plus être sur leur dos et les déranger dans leur moment sans moi. Je ne voulais être une pesance pour personne mais n'avais personne non plus, triste réalité. Tous mes amis d'école étaient en vacance je-ne-sais-où.

     Je voyais les serveurs me regarder du coin de l'oeil puisque je prenais inutilement une table. Je décidai donc de me lever et de me balader, afin de me trouver un abri pour la soirée. Je finis dans des ruelles plus calmes, attiré par la lumière et le bruit qu'émettait un bar au néons agressifs. J'y rentrais, traînant toujours derrière moi ma valise ridicule et fus comme immergé dans un autre monde. Les couleurs de la pièce étaient chaude et les gens conviviaux. Une jeune feume sur une scène faiblement éclairée jouait de la guitare en chantant, et qu'est-ce qu'elle chantait bien. Il faisait très chaud dans la pièce, la chaleur corporelle des gens ayant bu stagnant dans la pièce.

      J'étais resté à l'entré et m'écartais lorsqu'un grand homme tenta de passer pour sortir prendre l'air, je m'avançais après cela, ne voulant pas gêner le passage. Mes sens étaient tournés vers cette jeune fille sur scène. Elle envoutait la salle comme une sirène hors de l'eau. Pourtant elle ne nous regardait même pas, observant amoureusement sa guitare qui l'accompagnait, assise sur son petit tabouret alors qu'elle paraissait si grande. Elle avait un charme et un talent fou. Ses cheveux noires et raides tombant devant son visage penché, son visage fin et sa peau blanche comme la neige mais tacheté de tatouages plus beau les uns autant que les autres.

        C'était assez prohibé en Corée et pourtant, personne ne se plaignait dans la salle ni la regardait de haut. Elle donnait l'air d'être une œuvre d'art intemporel, vivant avec le temps, son corps coloré de toute part. Elle était même tatouée sur les doigts et laissait entrevoir d'autres de ses dessins corporel sur son torse, découverts par son décolletée qui pouvait paraître vulgaire.

       Ses notes étaient si propres mais en même temps si personnelles, elle ne chantait pas, elle nous faisait ressentir. C'était de la vraie musique, en quelques paroles elle m'avait fait oublier ma peine, ou plutôt l'avait remplacée par la sienne. Je me sentais seul, et mélancolique. Je ressentais tout ce qu'elle faisait passer par ses cordes vocales, chaque accord de sa guitare, chaque intonation qu'elle laissait filtrer et chaque soupir qu'elle expirait.

       J'humais l'air qu'elle jouait, un air assez connu, mélancolique et triste. Je finis par l'accompagner au chant, m'harmonisant à sa voix grave et d'un grain cassé, peu commun. Elle fut assez surprise de m'entendre et leva les yeux vers moi puis eut un sourire en coin. Elle releva la tête, fermant les yeux pour mieux ressentir sa musique et je continuais de chanter avec elle, m'approchant de la scène en faisant rouler ma valise sur le parquet du bar.

Baby baby I hate this night
Baby baby I hate being alone
Let's spend this lonely night together
Let's forget everything and let's get drunk
Baby baby I don't like being alone   

( Baby baby, je déteste cette nuit,
Baby baby, je déteste être seul,
Passons cette nuit de solitude ensemble,
Oublions tout et soyons saouls,
Baby baby, je déteste être seul )

      Bizarrement les paroles allaient bien avec ma situation, peut-être était-ce le destin que de la rencontrer cette soirée dans ce bar. J'étais heureux de savoir chanter, ne massacrant pas son art mais y ajoutant ma touche personnelle, mon vécu, ma peine en plus afin de moi aussi faire ressentir aux autres ce que je ressentais au plus profond de moi même, de la tristesse et de la solitude. J'étais désormais face à elle, étant à son niveau puisqu'elle était assise sur un tabouret à trois pieds. Nous nous regardions droit dans les yeux, partageant notre peine, communiquant avec la musique. C'était plus intime que parler avec des mots. Elle était déjà belle de loin mais de prêt, elle était magnifique, et encore, c'était un euphémisme. Ses lèvres légèrement rosées et ses yeux en amande qui étaient les fenêtres de ses pensées, ses nombreux piercings à son oreille visible, oui, elle était belle, d'une beauté spécial, indescriptible avec des mots.

     N'allez pas croire que j'étais tombé amoureux, que c'était le coup de foudre. C'était de l'admiration que j'avais pour elle, elle était magnifique, comme une œuvre d'art vivante, son existence était belle bien que ponctué de taches de mélancolie et de tristesse. On le voyait dans son regard, dans sa voix, ses gestes, elle avait du vécu. Je l'admirais pour la personne qu'elle était, rien que ça, rien que de l'admiration. Elle était impressionnante, ce genre de personne qui laisse une forte impression, qui reste dans les esprits comme un mirage. Elle avait cette aura.

     Les derniers accords joués, nous nous tûmes et elle me regarda tristement, comme si dans cette musique partagée, nous avions vécu une vie ensemble. Je le voyais ainsi, j'avais voyagé avec elle. Un silence flotta dans l'air puis une rué d'applaudissement pour nous, beaucoup avait filmé cet échange, comprenant la spécialité de celui-ci mais ne pouvant estimer à quel point il avait été puissant pour moi, pour nous. Elle se releva puis me sera la main, sans me lâcher du regard. Ils nous sifflèrent toujours, tapant sur les tables et au parquet pour montrer le bonheur qu'ils avaient eu à nous écouter. Ma main toujours dans la sienne, elle sauta en dehors de la petite scène qui n'était finalement qu'une grande marche, puis elle me fit saluer l'entière salle en me baissant à plusieurs reprise. Je ne comprenais pas réellement ce que je faisais, mais était comme poussé à le faire.

"Au fait, moi c'est Su-Jin", se présenta-t-elle en lâchant enfin ma main, me souriant de son charisme frappant.

     J'avais trouvé mon hôte, et mon modèle.

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_Bon y a pas eu beaucoup de Dialogues dans les deux derniers chapitres, j'espère que vous vous êtes pas trop ennuyés_