Sink .Taekook.

T o m e II C h a p i t r e 1 5 : Poupée Chiffonnée

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« Enfin arrivés chez toi ! » s'exclama enjoué Seokjin alors que je regardais d'un oeil morne le portique blanchâtre sale de ma maison qui débouchait sur un petit jardin et les plateformes en pierres pour atteindre l'entrée.

Il sortit tout d'abord du pick up noir en sortant de la benne arrière mes béquilles rentrées dans les sangles de mon sac à dos afin qu'elles ne s'envolent pas durant le trajet. Après un long soupir de ma part, témoignant ma lassitude, je sortis enfin de l'automobile avec lenteur. Seokjin m'attendit avec patience un peu plus loin, le regard inquiet et le sourire triste bien qu'il essayait de le masquer par son faux air enjoué qui lui était ces temps-ci caractéristique.

Hyung n'était pas idiot et savait que quelque chose s'était passé lorsque je l'avais quitté pour Su-Jin, il n'avait pas osé me demander et tant mieux. Car je n'aurais sûrement eu aucun courage pour lui expliquer l'abandon dont elle avait fait preuve à mon égard. Alors il restait silencieux, à me surveiller de loin, comme il l'avait toujours fait, à s'inquiéter dans son coin car c'est ce qu'il faisait toujours pour ne pas être intrusif. Je le remarquais enfin et cela me fit tout de même arracher un petit sourire hors de toute cette mauvaise humeur.

« Merci » murmurais-je lorsqu'il me tint le portique du jardin alors que je peinais à me déplacer sur la pierre avec mes béquilles.

Il ouvrit la porte d'entrée sans aucune difficulté avec les clés que lui avaient remises mes parents avant leur départ pour la capital. Lorsque nous entrâmes dans le salon atrocement silencieux et vide de vie, nous fûmes frappés par la chaleur de la pièce et de l'horrible odeur de renfermé. Seokjin s'affaira bien vite à ouvrir toutes les fenêtres afin que je ne m'en occupe pas, m'évitant de bouger avec mes béquilles. Cette chaleur étouffante signifiait le temps qu'avait passé la maison seule à accumuler la chaleur des rayons du soleil frappant sur ses tuiles et ses fenêtres.

Une très fine couche de poussière parsemait la plupart des meubles et je m'affalai sur le canapé en en créant un léger nuage. Je continuais à scruter les alentours, comme étranger à ma propre maison et pour cause, deux ans et quelques mois s'étaient passés depuis que j'avais quitté la maison pour de nouveaux propriétaires, lors de mon déménagement. Ce moment redouté de ma vie qui avait sûrement tout gâché.

Je revisitais les lieux des yeux, redécouvrant la teinte des meubles, leur aspect, leur place ainsi que les décorations accrochés au mur comme les multiples photos de moi et de ma famille, et de moi et de la bande, mon autre famille. Pour une bande mal vue par beaucoup de voisins, mes parents avaient rapidement accepté les garçons dans ma vie, comme leur propres fils à eux aussi. Peut-être aussi que Seokjin y avait joué beaucoup, avec Namjoon, de part leur sagesse et leur grand âge qui avaient du les rassurer.

Seokjin, de son côté, restait tout penaud debout à ma droite en me jetant plusieurs coups d'œil avec préoccupation. Il se balançait d'un pied à un autre, ouvrant et refermant ses grandes mains en ne sachant que faire de plus de serviable pour moi. Il était si avenant et doux avec moi, avec tous, et on ne lui avait jamais rendu. C'est fou comme nous étions aveugles, comme nous ignorions la bonté de nos plus proches sans nous rendre compte que c'était en vrai ce qui nous importait le plus. Mais plus moi, je ne suis plus aveugle. J'ai recouvert la vue et c'est mieux ainsi. C'est mieux pour tous, car je réussirai bien à leur débander les yeux. Je le dois.

Je tapotais ma place à mes côtés après avoir dégagé mes béquilles de là, je fis tout cela sans le regarder afin qu'il n'en soit pas embarrassé ni nerveux de je ne sais quoi. Là était je pense, le grand défaut de notre grand ami Seokjin. Si vieux et mature soit-il, il perdait très vite ses moyens et donc de sa crédibilité de mère de groupe. C'était regrettable mais bien qu'ainsi, cela ne nous empêchait pas de l'aimer profondément et sincèrement. On se reposait beaucoup sur lui sous prétexte qu'il savait gérer puisqu'il est le hyung, mais en réalité, Seokjin est aussi paumé que nous tous. Il mérite aussi d'être choyé comme lui nous choie.

Il s'assit donc à mes côtés en frottant ses mains contre son jean troué, un peu plus loin que ce que j'aurais voulu. Je me rapprochais donc de lui en sautillant sur place, un léger sourire sur mon visage pale de couleur. J'attrapais sa main posée sur sa cuisse avec nonchalance et entrelaçait avec tendresse nos doigts, posant ma tête sur sa large épaule. Je ne voyais peut-être pas son expression faciale mais j'osais imaginer ses rougeurs et sa surprise pour ma spontanéité pour ma tacticité avec lui. Je ne suis habituellement pas du genre à faire le premier geste avec lui.

Tout serait plus facile s'il aimait Namjoon en retour, si la mère de Taehyung n'était jamais morte et l'aurait aidé avec son père violent, si la mère généalogique de Hoseok ne l'avait jamais abandonné, si celle de Yoongi n'était jamais morte et si Jimin n'avait jamais commis l'interdit. Nous étions les vrais déchets de la société, tous abandonnés et détruits. Nous étions tel que les vieilles poupées jetées à la déchetterie, un œil disparu, le crane brisé, les cheveux manquants et le bras disloqué. Aussi complexes et détruits soient-ils, je les aimais. Alors pour rien au monde je les aurais échangé pour un quelconque autre modèle, tout simplement parce-que c'était là l'amour pure et simple que je partageais à leur égard.

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_Just look at that smol bean ! He's so freaking cute, he grows so well wth. That gif is a bit too much cute for my poor heart btw._

_Vous avez remarqué la nouvelle cover ? J'suis fière de moi ::) J'l'aime vraiment celle là et je doute la changer avant un loooong moment. ::)_