Chapitre 7

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– C'est bon, tu peux venir, ils sont couchés. Chuchotait Léna en entrouvrant la porte de la chambre d'amis dans laquelle se trouvait Gabino. Celui-ci sortit tout à coup de son lit, le sourire aux lèvres.

Les deux compères descendirent à pas de loups l'escalier qui menait vers la chambre de la princesse, craignant de réveiller quelqu'un ; quand tout à coup le jeune garçon loupa une marche et dégringola les dix suivantes dans un bruit infernal, pour finir sa chute entièrement allongé sur le sol. Il explosa de rire, et n'arrivant plus à s'arrêter courut vers la chambre de son amie avant de claquer la porte derrière eux. Le prince riait aux larmes, n'arrivant pas à contenir les soubresauts qui parcouraient son corps. Il se repassait en boucle la scène dans sa tête, et le sursaut des gouvernantes si elles avaient entendu le bruit sourd de son corps s'écrasant par terre.

Léna riait doucement en secouant la tête, et prit soin de fermer sa porte à clef, du moins celle dont elle avait la clef, qui menait sur le couloir. Ses pauvres gardes du corps allaient avoir du mal à dormir, cette nuit...

Le sourire aux lèvres, elle était allée chercher son ordinateur, en attendant que le garçon se calme, ce qui fut fait au bout de longues minutes.

– Au fait, j'adore ton pyjama ! Avait-il lancé, tout excité. Tu en as d'autres, à part la licorne ?

Les yeux pétillants, il attendait avec impatience la réponse de la jeune fille, Cette dernière s'était levée, pour se et diriger vers la porte et la déverrouiller.

– Tu fais quoi ?

– Direction : grenier ! J'ai une surprise pour toi, Gabi !

Tout heureux, il l'avait suivi à travers le labyrinthe en trottinant d'impatience. Passer dessous un meuble par un passage d'un petit mètre de haut, escalader un placard avec une échelle... Ah ! Combien de fois avaient-ils joués à Koh-Lanta, ou bien fait des parcours du combattant dans cette salle ?

Léna avait fini par s'arrêter, et s'était retournée vers lui, un sourire malicieux placé sur les lèvres.

– Ferme les yeux !

– Ho non ! S'il-te-plaîîît !

– Taratata ! Ferme les yeux ! Ou je m'en occupe moi-même !

Gabino avait ricané en croisant les bras sur sa poitrine.

– J'ai hâte de voir ça.

Le sourire s'agrandit encore plus sur les lèvres de l'adolescente, qui avait farfouillé dans un tiroir pour en sortir... l'un de ces torchons immondes avec lesquels on essuie le vomi des bébés. Le visage du jeune garçon s'était immédiatement teinté de dégout, et il avait brusquement reculé.

– Heu... En fait c'est bon ! Je vais fermer les yeux tout seul !

– Grand garçon ! Lui avait-elle répondu d'une voix moqueuse, tout en replaçant la serviette à sa place.

Léna semblait fouiller un peu partout, et Gabino, privé de sa vue, commençait sérieusement à s'impatienter, mais n'en dit rien. Il gardait en tête l'image écoeurante du bout de tissu qui avait été imbibé de vomi à une certaine époque, et qui en gardait les traces jaunâtres malgré son passage à la machine à laver.

Du moins, si ce machin était bien passé à la machine à laver après sa dernière utilisation...

– Taadaaammm ! Avait soudainement hurlé Léna. Le prince ouvrit les yeux, et à la vue de la combinaison-pyjama panda et du "cadeauuuu !" qui sortait de la bouche de la princesse, il se jeta au cou de cette dernière.

Gabino était âgé de quinze ans, plus grand que Léna, il avait la peau assez claire pour un italien et les traits de son visage étaient très doux. Mais surtout, il avait cette touffe de cheveux frisés, d'un marron clair, qui encadrait sa tête sur un bon nombre de centimètres d'épaisseur. C'était plutôt mignon, d'ailleurs.

De retour dans la grande chambre, il s'empressa d'enfiler le vêtement et rejoignit la jeune fille dans son lit, son sac dans ses mains. Il en sortit un grand paquet de chips barbecue et se blottit sous les couettes.

Soirée cinéma.

Gabino insista auprès de Léna pour regarder les Avengers, tandis que celle-ci misait plus sur... tout sauf ces films qu'elle avait déjà regardés pour la elle-ne-savait combientième fois la semaine dernières avec Éloïse. Mais elle avait fini par céder, pour lui faire plaisir, et laissa le jeune prince aux commandes de l'ordinateur.

Fatiguée, Léna s'était endormie au milieu du deuxième film. Cependant, elle fut brusquement réveillée quelques temps plus tard par la sensation froide et liquide qui était atterrie sur son visage. Ses yeux s'ouvrirent brusquement et la première chose qu'elle vit fut un petit panda tout souriant, un grand verre d'eau dans la main droite.

Mais, petit problème...

Le verre était vide.

Il n'avait pas osé ?

Une mèche brune et mouillée tomba sur son épaule, humidifiant son pyjama.

Oh si, il avait osé...

Sans crier gare, elle se jeta sur lui, le faisant tomber à la renverse sous la surprise. Et un sourire machiavélique gravé sur ses lèvres, elle se mit à le chatouiller. Il se tordait de rire et quelques larmes perlaient au coin de ses yeux, mais loin de Léna l'envie de s'arrêter, elle avait redoublé son supplice.

– Sto... stop ! A... arrête !

– Dis que je suis la plus gentille et la plus belle et que tu regrettes ce que tu viens de faire !

Le jeune homme avait mimé un « non » avec sa bouche, n'arrivant même plus à parler tellement il riait. Malgré tout, il craqua quelques secondes plus tard, sous le regard vainqueur de son amie.

– Tu es la plus belle, la plus gentille et je regreeetteee ! Mais arrêêête !

Elle s'était exécutée, et le garçon s'était redressé rapidement, tout en lançant :

– Je me vengerai !

– Gabi, tu as besoin d'un plan d'attaque.

Il sourit de toutes ses dents en répondit en prenant un malin plaisir à citer une phrase du film qu'ils venaient de voir, faisant à la fois sourire et soupirer l'adolescente :

- J'ai un plan... on attaque.

Et il s'était jeté sur elle, attrapant au vol le coussin le plus proche, enclenchant ainsi une bataille à deux heures du matin. Les deux enfants royaux se mirent à courir partout dans la chambre, criant et riant, semblant avoir oublié qu'ils n'étaient pas les seuls à dormir dans le château. Ils furent interrompus par des pas qui résonnaient dans l'escalier. Toujours en riant, la princesse avait poussé le garçon sous le lit et avait caché avec lui l'ordinateur et les restes des chips, avant de se glisser sous ses couvertures. La porte s'ouvrit brusquement, et un filet de lumière était entré dans la pièce, avant se refermer. Les pas faisaient demi-tour.

Ils avaient eu chaud.

– Vai a Gabi ! Allez Gabi ! Je te raccompagne dans ta chambre.

Cette-fois ci, ce fut Léna qui loupa une marche et étouffa un juron, faisant exploser de rire le jeune prince. Les pas revenaient, et ils coururent le plus vite possible vers la chambre d'ami ou logeait le garçon. Celui-ci se réfugia dans son lit, tandis que Léna se cachait derrière la porte. Les pas passèrent, pour finir par disparaître. Tous deux entendaient leurs cœurs battre à une vitesse effroyable. Cette fois, ils l'avaient échappé belle.

– Buona notte. Bonne nuit. Lui avait-elle dit en l'embrassant sur le front, avant de sortir de la chambre.

– Non sono più uno bambino, Lena. Ho quindici anni ti ricordo. Je ne suis plus un enfant, Léna. J'ai quinze ans je te rappelle.

- Sei e sarai sempre il mio piccolo Gabi, stesso a sessant' anni quando ti avrai più di denti. Tu es et seras toujours mon petit Gabi, même à soixante ans quand t'auras plus de dents. Avait-elle répondu le sourire aux lèvres tout en fermant doucement la porte.

⭐⭐⭐

Bonjour les loulous !

Que pensez-vous de la complicité entre Gabino et Léna ? Vous les aimez bien ?

Princesse LénaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant