Princesse Léna

Chapitre 54

Le lendemain matin, Dylan se réveilla doucement, dérangé par un poids lui oppressant la poitrine. Avant même d'utiliser sa vue, il posa la main sur ce qui était posé sur son ventre, pour découvrir le contact d'une peau douce. Il ouvrit brusquement les yeux, presque en sursaut, avant de voir Léna entièrement allongée sur lui. Le jeune garde du corps se souvint de la veille. De ce petit bout de femme empris par la peur, venu se réfugier dans son lit, contre son corps. Il sourit. Ses jambes emprisonnaient celles de la jeune fille qui, vêtue d'un mini short laissa à découvert une grande partie de sa peau, si agréable. Sa joue était écrasée contre son torse, et il sentait la poitrine féminine se soulever à chaque inspiration que l'adolescente prenait. L'une des mains de Léna reposait en haut du torse du bodyguard, et l'autre posée juste à côté de sa joue.

Le garçon sourit. Son instinct lui disait d'enlever immédiatement ce signe émotionnel de son visage. Mais à l'intérieur de son cœur un petit murmure lui disait que de toute façon, personne ne le voyait. Il tourna la tête pour poser sa joue dans le creux de la main de l'adolescente et respira doucement. Cette odeur de mimosa. Ça l'envoutait carrément. Machinalement, il leva l'une de ses mains pour la poser au creux des reins de la jeune princesse. Il respirait doucement, profitant du moment. Puis, l'esprit comme emmené dans de jolis rêves, il se rendormit.

On aurait dit deux anges tombés du ciel, sombrant dans les bras de l'autre comme dans ceux de Morphée.

Ce fut ensuite Léna qui se réveilla en première. Elle décolla, encore endormie, sa tête de la poitrine de Dylan. En se rendant compte qu'elle était littéralement allongée sur son garde du corps, la jeune fille sursauta, ouvrant en grand les yeux, remplis d'horreur.

Mais c'est pas possible qu'est ce que j'ai fait encore pour me foutre dans cette affreuse situation ?! Pensa-t-elle tout en se décollant petit à petit du garçon, tentant de ne pas le réveiller. Il avait les cheveux en bataille et lorsqu'elle se redressa, la jeune fille sentit la main du bodyguard tomber le long de son corps. Il l'avait posée dans son dos.

Maintenant assise sur les cuisses du brun, la princesse se permit d'observer le jeune homme. Le regard malin, elle cherchait dans son imagination ce qu'elle pourrait bien inventer dans la journée pour l'embêter lui, et se distraire elle.

C'est vrai qu'il était plutôt mignon comme garçon. Moins que Ivan et Gabino, bien sûr. Mais plutôt pas mal quand même. Contrairement aux aristocrates, Dylan n'avait pas une peau douce et sans défauts. Il était plutôt bronzé et l'on y sentait l'épreuve et le vécu difficile de la vie d'un garde de protection rapprochée. Elle voyait sur le corps du jeune homme un peu les même caractères qu'avec Inacio. Sauf qu'avec le mafieux on devinait beaucoup plus la douleur, la souffrance et surtout la haine. Avec le bodyguard, c'était surtout l'entraînement physique d'une vie entière. Cependant, certaines traces sur la poitrine et le ventre du garçon l'interpellèrent. Elle n'y avait jamais fait attention avant, mais Dylan avait des cicatrices.

La jeune fille plissa les yeux, comme pour mieux sonder ces petites traces claires dans la peau du garçon. Mais comment donc s'était-il fait ça ? Elle aurait presque voulu les toucher, et comme hypnotisée sa main s'était déjà levée. Mais soudain, la vision d'un couteau planté sur elle lui vint en mémoire et elle se raidit immédiatement.

Bien sûre, elle était idiote. Ce n'est probablement pas un gentil chat qui avait fait ça au bodyguard, c'était plutôt l'œuvre d'armes, de coups, comme cette lame aiguisée qui la hantait tant ces derniers jours. Alors on avait déjà essayé de le tuer ? Ça l'étonnait un peu, son garde de protection rapprochée ne semblait pas avoir d'ennuis avec l'extérieur. Sinon il n'aurait jamais été embauché, de toute façon. Peut-être qu'il s'était blessé en chutant quelque part, ou même à un entraînement. Elle avait souvent vu, dans ses centaines de binômes collectionnés, ces chiens de gardes, s'entraîner dans le parc ou même leur chambre. Boxe et arts martiaux, eux même semblaient alors se ruer de coups.