Léna s'enferma dans sa chambre et s'assit sur son lit, le regard vide. Joâo était mort. Le visage du garçon hantait son esprit et les bagues de sa mère lui faisaient encore mal au bras. Que le monde était paradoxal ! L'homme qu'elle devrait craindre et détester le plus avait pris un place dans son cœur ; tandis que chaque jour qui passait la faisait davantage haïr ses parents.
On l'appela pour dîner. Elle était descendue en silence, n'avait pas adressé un mot de tout le repas et était remontée à ses appartements sans un bruit. La jeune fille ne montrait pas sa faiblesse, toujours le regard fier. Ce n'était que la colère qu'elle laissait transparaître ici.
Assise dangereusement dans un coin du balcon, sur le rebord, les jambes pendant dans le vide, ses pieds dansaient doucement avec l'air. Elle laissa tout à coup sa tête regarder le ciel. Un sentiment de vertige s'empara d'elle quand ses yeux rencontrèrent l'étendue bleue. Elle avait faillit tomber dans le vide. Son corps tremblait, luttant contre la gravité et ses sentiments, et elle laissa ses yeux transpercer l'espace. Pas une étoile pour l'instant. Mais la première qui se lèvera ce soir sera celle d'un être cher.
Quelques dangereuses minutes passèrent ainsi entre Léna et le vide qui se trouvait face à elle. Elle posa brusquement ses yeux sur le sol, basculant trop vers l'avant. La mort frôla son épaule quand deux bras solides s'aggripèrent autour de sa taille et la tirèrent vers l'arrière.
– Je peux savoir ce que vous faites ?!
Serrée contre un individu qu'elle identifia comme étant son cher garde du corps, Léna soupira et tenta de se retourner, ce qui fut sans succès car il ne la lâchait pas.
– Je flirt avec Thanatos dit-elle ironiquement en levant les yeux au ciel.
– Thanatos ?
– Déesse de la mort abrutit. Elle arriva à plonger ses yeux dans ceux du garçon et y lut une peur profonde. Dylan l'entraina à l'intérieur de sa chambre avant de la lâcher.
– Je ne cherchais pas à me suicider si vous vouliez savoir. La jeune fille se redirigeait vers le balcon mais il lui aggripa le poignet. Léna grimaça de douleur et il la lâcha immédiatement, inquiet.
– Je vous ai fait mal ? Et immédiatement le garde du corps souleva le bras de l'adolescente pour l'examiner. Ses sourcils se froncèrent et elle vit tout le corps de l'homme se crisper. De gros bleus apparaissaient en effet sur la peau de la jeune princesse.
– Qui vous a fait ça ? Que je me fasse un plaisir de le tuer de mes propres mains. On pouvait entendre un profond mépris dans la voix de Dylan. La jeune fille retira son bras mais il le repris avec une profonde délicatesse et caressa le poignet avec douceur. Il avait planté ses iris dans ceux de le princesse et murmura :
– Qui ? Léna baissa les yeux, quelque peu embarrassée. Il renchérit alors, d'une voix rassurante et protectrice :
– Si c'est l'homme avec qui vous étiez l'autre jour je peux le retrouver sans problème.
– Non ! Il la regarda étrangement et l'adolescente continua alors :
– Ce... C'est ma mère. Avait-elle dit un petit sourire ironiquement tracé sur le visage. Le bodyguard ouvrit la bouche pour parler mais aucun son n'en sortit, trop choqué. Quelle mère oserait faire ça à son enfant, aussi désobéissant soit-il ? Il avait du mal à y croire, mais le ton qu'avait utilisé Léna était si simple, convainquant et naturel. Il en était persuadé : c'était la vérité.
– Venez. Le garçon l'entraina alors vers ses appartements où il la fit asseoir dans le canapé. Il partit vers sa salle de bain et revint quelques secondes plus tard, un petit pot dans les mains. C'était une simple crème qu'il appliqua avec douceur sur le poignet de sa protégée. Celle-ci se laissa faire sans rien dire. Perdue dans son inconscient, la princesse ne pensait à rien. C'était le vide, le néant car deux solides piliers de sa vie venaient de s'écrouler :
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Princesse Léna
Ficção AdolescentePersonne n'a jamais eu autant d'imagination pour déplaire à ses parents que Léna. Plus de deux cent fugues, quatre cent gardes du corps, au fur et à mesure des années, l'adolescente est de plus en plus surveillée, tel une tueuse à gag. Mais quand vo...