Chapitre 104

2.8K 251 167
                                    

Avançons de quelque jours, semaines et même mois dans le temps. Car de vous conter la vie des deux amants minute par minute et bisou par bisou risquerait de tous nous faire vomir d’amour.

Jayson avait vingt-et-un an, Léna en avait dix-neuf et nous étions le premier décembre.

Et autant dire que la princesse venait de passer une nuit horrible, appréhendant cette journée qui, un an auparavant, avait tourné au cauchemar. Son garde du corps s’était contenté de lui chuchoter quelques paroles rassurantes, assurant qu’Anastasia ne se répétait jamais dans ses mouvements et qu’un autre attentat n’aura pas lieu.

Alors qu’on réalité, au fond de lui, bien que cela l’étonnerait beaucoup il se disait que la russe était bien capable de recommencer le même acte.

Pour l’évènement, la brunette avait revêtu une robe de style princesse, comme à son habitude. Le tissu beige était lourd et le jupon imposant. Jusqu’à la taille, s’était de la lourde dentelle dorée qui ornait le buste, la poitrine, le dos et les bras féminins. Cette même dentelle était posée comme ornement sur le reste du vêtement, entièrement en un tissu fait de bandes couleurs peaux et blanches.

L’héritière du trône portugais se regarda dans la glace, satisfaite, tandis qu’autours d’elle Sixtine et Juliette s’activaient pour ajuste les plis du textile.

Déjà énervée par la présence de deux gouvernantes qui n’avaient pas une très grande place dans son cœur, Léna ne tarda pas à la renvoyer, heureuse d’avoir quelques minutes pour elle. La jeune fille frappa vivement à la porte de Jayson et entra sans même attendre de réponse. Le garçon avait enfilé son habituel costume cravate noir et peinait apparemment à enfiler son nœud papillon.

Il fallait vraiment qu’elle pense à lui apprendre comme le faire…

– Tiens tu tombes à pic, j’ai vraiment besoin de ton aide. Le général de la garde royal souhaite me parler pour la sécurité, je vais être en retard si ça continue.

La portugaise sourit doucement, s’approcha de son bodyguard, attrapant le bout de tissu qu’il tenait entre ses doigts. Calmement, elle lissa la chemise ébène et en deux temps trois mouvements glissa le nœud papillon dans le col et le mis en place.

– Mon ange, mon ange. Soupira-t-elle. Léna avait recommencé à appeler Jayson par ce surnom et elle sourit malicieusement en voyant son air agacé.

– Pourquoi t’entêtes-tu donc à mettre ce truc si tu ne sais pas l’utiliser ? Les cravates existent aussi, tu sais !

Le brun embrassa sa compagne sur la joue avant de lui adresser un coup d’œil et répondre d’une voix presque malicieuse :

– Je te l’ai déjà dit, ça. C’est parce que tu adores les nœuds papillons.

La princesse rougit de plaisir tandis que son amant l’observait de la tête au pieds. Ses sourcils se froncèrent brusquement lorsque son regard aperçut le gros décolleté en cœur qu’abordait sa petite-amie, laissant un peu trop à son goût entrevoir sa poitrine :

– Tu ne vas pas vraiment sortir avec ça j’espère ? Râla-t-il en grinçant des dents, alors qu’en face de lui la brunette se contenta de rire tout en lui tapant l’épaule.

– Léna. Je ne rigole pas là.

Elle hausse des sourcils d’un air de défit avant de le pousser vivement dans le dos, vers la porte de sortie :

– Allez oust ! Tu vas être en retard et je doute que le général apprécie beaucoup.

Et ni une ni deux, elle le vira de la salle, n’ayant aucune envie d’entendre ses plaintes et grognement au niveau de sa tenue. Jayson était comme ça, un peu possessif et jaloux, et pour être tout à fait honnête avec vous, Léna trouvait ça plutôt mignon. Mais pas aujourd’hui, il ne fallait surtout pas qu’il lui sorte une de ces remarques alors qu’elle était déjà plongé dans un état de stress profond, car ça risquait clairement de la faire exploser.

Princesse LénaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant