Chapitre 64

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Après un lourd silence, ce fut Izïa qui osa prendre la parole en première, répétant le nom utilisé par son ami quelques secondes plus tôt, brisant l'horrible froid qui s'était mis entre les jeunes gens :

- Jayson ?

Elle avait soufflé ces six petites lettres, d'une voix douce. Son visage se voulait bienveillant, rassurant. Mais l'éclat de ses yeux en disait autrement, reflétant seulement du désarroi. Dylan soupira, et commença à se frotter les poings, presque en tremblant.

- Oui, Jayson. Ça ne serait pas drôle sinon voyons ! Il tapa brusquement sur la table ; le son de sa voix vibrait de colère. De la profonde colère que ne valait rien de bon. Il continua à parler, la rage se lisant en lui, et son timbre vocal augmentant de plus en plus.

- Pourquoi est-ce qu'il y a toujours des putains de complications qui ramènent leur cul comme ça ?! Hein ? POURQUOI ?!

Il passa une énième fois la main dans ses cheveux, attendant qu'on lui réponde quelque chose, juste un mot ou deux pour lui dire que c'était normal, que ça arrive à tout le monde. Il soupira de frustration. Mais voilà le problème : normalement ça n'arrive pas ce genre de trucs. Douze ans de formations dans son organisation devraient lui permettre de camoufler toutes ces merdes quoi ! Lui permettre de tenir une mission parmi d'autre, compliqué, oui, mais pas impossible. Douze ans de formations pourraient l'aider de dissimuler ces putains d'hormones si puériles et d'un ridicule !

Le jeune homme se flagellait lui-même d'insultes en pensée, quand la voix de Cassie parvint à ses oreilles :

- Ça arrive souvent ?

- Non, c'est arrivé deux ou trois fois.

Il entendit ses amis respirer derrière l'écran. Il les fixa de ses yeux profonds et dit d'une voix pesante :

- Vous savez tous autant que moi qu'une seule apparition de genre peut provoquer plus de dégâts qu'un loup au milieu d'un troupeau de moutons.

- Jolie comparaison. Lui avait alors répondu Cassie dans un sourire amicale.

- Tu contrôles et reste maitre de la situation, alors tout va bien pour l'instant d'accord ? Cette fois c'est un autre membre du groupe qui avait parlé. Dylan ne lui sourit même pas, se pinçant l'arête du nez. Lorsqu'il releva la tête, il croisa le regard lourd de sens d'Izïa. Et il sut dans la seconde même qu'elle avait compris. Elle avait compris ce dont les autres ne s'étaient pas encore rendu compte.

- Et si tu nous décrivais les fois où c'est arrivé ?

Le jeune homme se laissa tomber sur le dossier de sa chaise, commençant à raconter ses petites péripéties psychologiques dont il se serait passé avec grand plaisir :

- C'est depuis son anniversaire. Non Cassie ne me coupe pas par pitié ça va m'énerver. Il regarda rudement la jeune femme aux cheveux rose avant de continuer d'une voix monocorde :

- J'ai fumé ce soir-là.

- Quoi ? T'as pris un joint ?!

- Putain Cassie je t'ai dit de pas me couper ! Il soupira. Non pas un joint j'suis pas con à ce point non plus. Juste une clope, puis deux, trois, quatre. Et après j'ai arrêté de les compter. Il se frotta les tempes. Oui je sais je n'aurais jamais dû faire ça, ça ne pouvait qu'être le début des emmerdes de faire remonter cette mauvaise habitude. Bref, passons. La deuxième fois c'était hier, au bal du prince Gabino. Hum là j'ai bien merdé aussi. Je dansais avec Léna. Parce oui je danse avec elle. Il rit jaune. Je ne comprends même pas ce qu'il me prend de faire ça aussi. Donc je dansais avec elle et la, paf tour de magie, Dylan Duciel s'est volatilisé. Résultat, j'ai été légèrement possessif pendant cinq minutes de valse à la tenir comme-ci c'était ma femme ; et aussi, de mieux en mieux, j'ai fait un jeu de regard de mâle dominant bien en colère avec Ivan pendant une bonne partie de ces cinq minutes.

Princesse LénaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant