Chapitre 43

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Sans rien attendre d'autre, il se retourna pour ouvrir le portail, se ruer sur sa moto qui était posée contre le mur, allumer le moteur et partir dans un vrombissement puissant. En quelques secondes à peine, Inacio avait disparu, laissant juste le temps à Dylan de courir vers lui, passer sans rien comprendre la porte normalement électrique et voir son ennemi s'enfuir sans même avoir pu se jeter sur la moto pour l'arrêter. Et aucune plaque d'immatriculation. Rien de de bon qui vaille.

Ses poings de crispèrent de rage d'avoir été si faible. Il se retourna vers Léna, furieux.

– Vous allez m'expliquer. Immédiatement. Qui est cet homme, pourquoi est-il cagoulé, et ce qu'il voulait. Je vous annonce tout de suite que plus jamais je ne vous laisserais seule. Plus jamais. Vous comprenez que ma carrière est en jeu ? Que bien sur je ressentirais quelque chose s'il vous arrivais du mal ! Je m'en voudrais à vie et ne souhaite aucun accident pour vous ! Oui j'ai un cœur comme tout le monde et il a bien faillit s'arrêter quand j'ai vu quelqu'un avec vous.

– Il aurait dû s'arrêter, votre pauvre petit cœur. Ça m'aurait bien arrangé voyez-vous. Lança alors la jeune fille sarcastiquement. Les yeux du garçon lançaient des éclairs mélangeant la colère et une pointe de tristesse.

– Qui est cet homme ? Il aurait pu vous tuer !

– C'est un ami à moi au cas où vous n'auriez pas compris. Elle soupira. Et non il ne m'aurait pas tué. Arrêtez donc de vous enfouir dans la paranoïa c'est agaçant à la fin.

– C'est mon métiers d'être paranoïaque, majesté. Et je tiens à vous annoncer que cette homme cachait une arme blanche dans sa manche gauche au cas où vous ne l'auriez pas remarqué ! Il a faillit s'en saisir quand je suis arrivé. Qui est-il, pour la dernière fois ?

La sang de Léna se glaça dans ses veines, l'espace d'une seconde. Comment donc avait-il pu voir qu'Inacio avait une arme, lui qui est pourtant si discret et vigilant sur ce point ?

– Je ne suis pas à un interrogatoire de police, monsieur Duciel. Et vous êtes prié de me lâcher les baskets deux petites minutes là. Cet homme est mon ami d'enfance. Quand j'allais encore à l'école avec les autres, en maternelle, c'était le grand frère d'une amie à moi de l'époque. Il est entièrement cagoulé parce que c'est un enfant de la lune. C'est bon, vous êtes content ?

Ils avaient dû se faire prendre une ou deux fois avec Inacio, et avaient donc inventé cette fausse identité à débiter aux bodyguards afin qu'ils la gardent en tête et l'écrivent dans leurs rapports.

Le jeune homme regarda sa protégée. Non il n'était pas du tout content. Il voulait savoir son nom, prénom, profession, situation familiale. L'âge aussi et l'adresse. Pour qu'il le fasse surveiller. Il souhaitait aussi savoir comment était-il entré et par quels moyens gardaient-ils contact. Tout.

– Ramenons vos shetlands aux écuries, nous parlerons de ça à tête reposée, comme on dit.

Les deux animaux broutaient en effet à quelques mètres de là, côte à côte. Mais dès que Dylan s'approcha d'eux, Brocoli hennit et partit en courant, suivit du deuxième qui lâcha deux petits coups de culs joyeux. Face au visage dépité du jeune homme, et aux deux petits poneys qui galopaient joyeusement, Léna éclata de rire et commença à courir après les équidés, qui allaient bien plus vite qu'elle. Le garde du corps s'apprêtait à la suivre lorsqu'il se souvint de la porte non électrique et donc ouverte à tous. En commençant sa course derrière la jeune princesse, il appela donc deux militaires, avec son téléphone, pour leur dire de régler le problème et mener si possible une enquête sur la fait qu'elle ait pu être déverrouillée.

Devant elle, l'adolescente appelait les animaux en claquant la langue, mais ceux-ci l'ignoraient royalement. Ils étaient repassés au petit trot, la queue en panache. Mais dès que les deux jeunes gens se rapprochèrent, ils repartirent au grand galop. Sourire aux lèvres, Léna semblait s'en donner à cœur joie. Mais le garçon remarqua que les yeux de la jeune fille ne pétillaient pas. Il l'avait retrouvé dans les bras de cette homme, et leur étreinte semblait plutôt triste. Que lui avait-il dit pour faire perdre à Léna ce pétillement ? Il voyait que quelque chose la tracassait. Mais après tout, cela était du domaine de la vie privée et il n'avait pas à s'en mêler. Sauf si elle l'y invitait. Et encore, c'était une mauvaise idée.

Princesse LénaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant