Plusieurs jours passèrent. Dix, pour être précis. Et la relation entre Dylan/Jayson et Léna... disons que c'était épique. De vraies montagnes russes. Un jour ils s'engueulaient, et l'autre ils se réconciliaient comme si de rien n'était. Ils étaient capables de s'hurler dessus et s'embrasser dans les mêmes cinq minutes. C'était vraiment très déstabilisant. Tout était source de conflit : les choses importantes comme l'apparition du vrai Jayson, et les choses inutiles comme la façon d'ouvrir une porte.
Parce que oui, ouvrir une porte était apparemment très important dans leur vie : « Dylan toque avant d'entrer », « Léna n'appuie pas sur la poignée comme-ça », « arrête du faire du bruit tu me fais sursauter à chaque fois », « fais plus de bruit pour prévenir que t'es là », et patati, et patata. C'était épuisant. Heureusement que leur relation était pour l'instant tenue assez secrète pour empêcher un quelconque individu de se retrouver empêtré dans leurs conflits puérils.
Ils semblaient ne jamais se lasser de chercher les emmerdes.
Aujourd'hui, Léna devait assister au conseil des ministres durant toutes l'après-midi, et était depuis deux jours déjà terriblement excitée par l'évènement. Avoir toutes ces responsabilités la rendait étrangement heureuse et agitée. Elle avait d'ailleurs été très satisfaite de son bal et sa rencontre avec les couples royaux d'Espagne, Grèce et Italie de la semaine précédente. L'entreprise de Mac Donald leur avait d'ailleurs renvoyé le modèle des jouets qui allait bientôt être distribués dans leurs magasins, et la jeune fille en était très fière. Elle avait insisté pour que Dylan en pose un exemplaire sur son bureau, à côté de l'ordinateur, et comme bien sûr il avait refusé de mettre ce jouet pour enfant sur sa table de travail, elle s'était faufilée sans permission dans la chambre du garçon. Pour coller la figurine sur la table, à l'aide d'une bonne dose de colle ultra puissantes. Le genre de glue qui serait sans problème capable de coller vos deux doigts ensemble. Et elle avait vidé tout le pot.
Bien sûr, le garçon avait crisé et ils s'étaient tous deux énervés, mais tout est bien qui finit bien pour Léna car le jouet eut pour objectifs final de rester scotché sur le bureau : Dylan n'avait, à son grand désespoir jamais réussi à l'enlever.
Pour son conseil des ministres, l'adolescente avait enfilé un pantalon moulant de soie rouge et un chemisier blanc, assortie à une veste en cuir ébène dont la couleur rappelait celle du ruban faisant office de ceinture, ainsi que de ses baskets.
Et au bout d'une heure où tous ces hommes d'affaires ne cessaient de parler de choses terriblement ennuyantes, Léna commença à parler. Ces ministres avaient décidé de l'ignorer, et on voyait bien que les trois fois où elle avait pris la parole, ils ne l'écoutaient que par politesse. Elle avait plein de projet pourtant ! Mais apparemment, personne ici ne s'intéressait à faire des dons à la plus grande association médicale du pays ou encore à la meilleure Société de Protection Animale qui coulait à pic depuis quelques temps. Pourtant, elle avait bien argumenté en faveur de ces SPA étaient très importantes pour l'avenir du pays : ils allaient bientôt accueillir ses deux babouins de parents lorsqu'elle aura pris leur place sur le trône !
Personne non plus n'avait relevé son idée de redynamiser les écoles du pays en changeant le programme scolaire du lycée, ou encore rendre service aux agriculteurs en leur offrant une vache chacun. Pourtant, Léna ne les trouvait pas si nulles que ça ses inventions... Mais il semblait que le métier de ministre n'était pas fait pour aider le pays, mais plutôt pour parler comptabilité et argent. Argent, argent, argent. C'était agaçant. Vivement qu'elle soit reine pour qu'elle change tout ça !
Cette pensée la fit sourire. Elle s'imaginait construire un Disneyland cent fois mieux que celui que l'on trouvait à Paris. Mais aussi des festivals du rire avec les meilleurs humoristes au monde. Un pays où le chômage diminuerait et l'inflation resterait stable. Un pays où il fait bon vivre et que tout le globe envierais ! C'était magnifique. Un pays sans violence et sang, sans inégalités entre tous les citoyens. Elle se voyait marcher tranquillement dans Lisbonne, saluant chaque passant tout sourire, caresser les chats errants qui passaient par là et offrir de jolis sourire aux enfants qui la dévisageaient. Le temps était beau, et une petite brise rafraichissait l'air. Ses parents ne faisaient pas parti de ce monde, c'est comme s'ils n'avaient jamais existé. Mais Jayson était présent, lui. Ce n'était pas son garde du corps, c'était... elle ne savait pas. La seule certitude qu'elle avait c'est qu'il souriait aux gens, lui aussi, et qu'il était tout le temps avec elle. Et il avait une couronne sur la tête. Il était roi ? Lui aussi saluait les gens. Roi du Portugal. Elle remarqua qu'ils se tenaient par la main. Son roi. Tout cela lui semblait si naturel et normal, cette chaleur et ce bonheur de vivre qui l'entourait.
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Princesse Léna
Teen FictionPersonne n'a jamais eu autant d'imagination pour déplaire à ses parents que Léna. Plus de deux cent fugues, quatre cent gardes du corps, au fur et à mesure des années, l'adolescente est de plus en plus surveillée, tel une tueuse à gag. Mais quand vo...