Chapitre 22

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C'est avec succès que la maquilleuse de Léna, nommée Angèle, réussi à cacher les cernes de la jeune fille. Ce serait en effet mentir de dire que la courte nuit qu'elle avait passée l'avait embellie. Oui Léna était une jolie jeune fille, mais en ces instants son visage fatigué semblait s'endormir à chaque clignement d'œil, et on aurait dit qu'une simple bourrasque aurait pu la faire tomber.

En cette belle journée d'été qui s'annonçait très chaude, la princesse avait choisi dans son dressing une simple robe bleue roi avec deux jolies rangées de dentelle appartenant à la même couleur. Elle aurait aimé remettre cette splendide robe rose pâle que lui avait offert son ami et qu'il aimait tant, mais celle-ci n'avait pas finit d'être repassée.

Léna laissa ses cheveux châtains dégringoler dans son dos et sur ses épaules, opta pour une paire de boucles d'oreilles représentant de jolies plumes immaculées et s'appliqua du vernis à ongles blanc.

La robe de la jeune princesse se mariait à merveilles avec le costume de la même couleur du prince Ukrainien.

Craignant une tentative de fuite de la part de leur fille, dont ils redoutaient l'imagination car elle n' avait pas tenté de franchir les murs d'enceinte du château depuis bien trop longtemps, et cela était douteux, leurs Majestés le roi et la reine avaient décidés que la brunette n'accompagnerait la famille Ukrainienne seulement jusqu'au portail, où eux seuls iraient ensuite avec leurs convives jusqu'à l'aéroport où ils embarqueraient dans leur jet privé.

Dylan avait été prié de ne pas quitter la jeune fille des yeux et d'éviter le regard des nombreux photographes, journalistes et paparazzis qui tenteront probablement d'entrer et de bousculer les gardes à l'annonce que mademoiselle Léna ne sortirais pas pour accompagner Ivan.

Car lorsque ces deux là sortent ensemble, c'est la course à qui aura la plus belle photo pour les photographes, à qui enregistrera la plus belle bêtise pour les journalistes et à qui aura l'honneur de recevoir leurs rires pour les autres.

Ils sont les idoles et mises en images de la complicité.

Les deux amis se rendaient au déjeuner qui précédait leur séparation. Bras dessus bras dessous, d'une façon à la fois élégante et fraîche, ils prirent place aux chaises leurs étant attribuées. Léna se trouvait à la droite d'Ivan. Le prince se trouvait également aux côtés de ses parents qui encadraient les plus jeunes de la famille Ukrainienne.

Cependant, à l'étonnement de tous une place se trouvait vide, près de l'adolescente. Nullement gênée, celle ci n'y prêta pas attention et ne vit donc pas le signe de main que son père avait fait à son jeune garde du corps qui vont s'installer près de la jeune fille, avec ce léger sentiment de ne pas être à sa place.

La brunette se retourna vivement en sentant une présence à ses côté et lorsque ses yeux croiserent le jeune homme, elle se crispa entièrement et ponta du doigt la sortie.

– C'est par là.

Le bodyguard allait riposter mais la voix du roi devança la sienne :

– Léna.

Elle croisa les yeux noirs de son père.

– Tiens-toi mieux. Monsieur Duciel mangeras à chaque repas en notre présence, en ta présence. C'est ainsi.

Voyant qu'elle allait répliquer il ajouta :

– Je ne veux pas de plaidoirie, par pitié. J'en ai assez fait de peser par moi même et avec l'aide de ta mère le pour et le contre.

Elle regarda, haineuse, ses géniteurs puis le jeune homme, avant de tourner la tête vers Ivan qui parlait avec sa petite sœur. L'adolescente fit semblant de s'intéresser à la discussion qui se menait entre eux et ne jeta pas un seul regard vers sa droite. Elle écoutait simplement. Très vite, elle s'était également intéressé aux paroles du roi et la reine, dont la discussion avait tourné sur elle et Dylan.

– Voyez, elle n'a pas fugué depuis longtemps. C'est vraiment improbable que ce jeune homme ai réussi à la retenir ainsi. Je serais curiseuse de savoir comment et par quels faits il arrive à convaincre ou retenir notre filles dans ses folies.

– Notre choix était bon, j'en suis fort heureux. Mais voyons combien de temps monsieur Duciel tiendra-t-il. Je suis bon croyant, ma chère, mais le miracle m'apparaît comme inespérable au stade où nous en sommes.

La reine regarda son mari qui paraissait fort septique. Ces yeux se posèrent ensuite du Dylan, qui mangeait silencieusement et n'entendait pas un mot de cette conversation, puis se dirigèrent sur Léna. Elle observa les deux jeunes gens quelques instants avant de reposer son attention sur son mari.

– Je ne peux qu'espérer.

L'adolescente leva les yeux au ciel face à ce qui était pour elle, de la niaiserie complète. Elle avait juste moins d'imagination ces temps-ci, voilà tout.

Alors elle se mit à réfléchir à la façon dont elle pourrait faire comprendre que la maturité, stricte, requise pour entrer dans l'estime des siens ne s'était pas encore emparée d'elle. C'est au bout de quelques minutes que les idées se mirent tout à coup à fuser. Un magnifique sourire que personne ne vit illumina son visage en l'espace d'une seconde. La princesse jeta un rapide coup d'œil vers son garde de protection rapproché avant de retourner dans ses pensées qui se bousculaient joyeusement dans tous les sens.

Le dessert arriva sur la table, et bien qu'il ne soit pas exquis à ses goûts, elle mangea avec plaisir. Heureuse d'avoir trouvé de nouveaux plans.

Discrètement, elle sortit son portable de sa poche et mit en place un réveil pour le surlendemain matin, lorsqu'Ivan ne sera plus là.

Ses yeux pétillaient.

N'y avait-il pas un pot de ce superbe liquide à faire briller et surtout glisser les sols qui l'attendait quelque part, dans ce château, bien caché mais pas assez pour elle ?

Elle se souvenait encore de cette fois où elle avait glissé dessus. Comment vaut-elle fait pour oublier cette idée géniale de distraction, magnifique pour elle et redoutée pour les autres !

La jeune fille faillit rire à cette pensée mais revint à la réalité au dernier moment, se souvenant qu'elle était à table.

Cela faisait longtemps, aussi, qu'elle n'avait pas grimpé dans ces magnifiques arbres qui sont plantés dans les jardins. Bien trop longtemps à son goût dans tous les cas. Pourquoi ne pas s'y cacher, un après-midi ? Avec un bon livre, et surtout, avec la conviction de faire paniquer le personnel du palais en son entier.

Machinalement, ses doigts passèrent dans ses cheveux noisette et s'enroulèrent autour d'un mèche. Un beau sourire sur son visage, elle entama une conversation avec le prince Ukranien, qui devina très vite que son amie avait quelques bêtises derrière la tête. Il en rit.

– Моя Лена повернулася? Ma Léna est de retour ?

– Я вірю. Je crois bien.

Il lui attribua affectueusement un petit bisous sur la tempe.

– Tu me raconteras ?

– Je n'y manquerais pas.

Ils souriaient, l'air malin, Cet air qu'on redoute tant lorsqu'il provient de leur visage, et qui n'échappa pas à Dylan. Le jeune bodyguard n'avait pas échappé à un mot ou geste de la conversation et se trouvait fort frustré de ne pas parler l'ukrainien.

Il croisa le regard du prince qui lui adresse un grand sourire malicieux. Cela n'annoncait vraiment rien de bon.

Il sourit.

Elle avait été bien trop gentille pour l'instant. Cela aurait été trop beau.

Princesse LénaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant