Chapitre 57

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Léna s'était réveillée avant Dylan le lendemain matin. Elle allait sortir du lit et repartir en silence dans sa chambre comme elle l'avait fait la veille. Mais elle se souvint de la réaction de son garde du corps, qui n'avait apparemment pas apprécié la blague, au point de lui en vouloir toute la journée. La jeune fille se rallongea donc sous les draps chauds, observant le garçon qui semblait dormir comme un ange.

Ses cheveux, d'un naturel très désorganisés, étaient encore plus en bataille que d'habitude, lui donnant l'air d'un bébé hérisson. Elle sourit à cette pensée. De longues minutes passèrent, où elle observa le jeune homme. Son beau visage adoucit par la nuit, ses muscles décontractés, et ses cheveux brun clair. Le garçon était vraiment musclé. Mais ni trop maigre, ni trop gros, juste entre les deux, atteignant une jolie proportion. Sa peau bronzée recouvrait son visage, lui donnant des traits charmants. Dylan n'avait pas beaucoup de barbe, même très peu, et semblait de raser soigneusement, affichant des joues et un menton lisses. Puis, finissant par être ennuyée de sa contemplation, la princesse prit doucement la main du garde de protection rapprochée. Ses gestes étaient lents, elle ne voulait surtout pas le réveiller.

L'adolescente sortit la main du jeune homme du dessous de la couette où elle était logée, pour la lever en l'air, le plus haut qu'elle pouvait. Une fois le bras déplié de sorte à ce que la main du garçon se trouve de nombreux centimètres au-dessus de sa tête, Léna sourit d'amusement. Et lâcha tout. Les muscles endormis ne montrèrent aucune résistance à la gravité et la paume du jeune homme atterrit en moins d'une seconde sur la joue de celui-ci, lui attribuant une jolie claque.

Quoi de mieux pour réveiller quelqu'un qui dort ?

Sous le ricanement amusé de sa protégée, Dylan ouvrit brusquement les yeux. Ensommeillé et complètement en deux de tension, les yeux du garçon faisaient des aller retours de Léna à sa main, qu'il avait enlevé de son visage, fronçant les sourcils. La jeune fille rit de plus belle face à cette mine égarée.

– Vous venez vraiment de me réveiller en me donnant une claque avec ma propre main ?

– Waw perspicace le garçon dites-moi ! Dit-elle en riant et tentant de se lever de lit.

Mais il la retint en enroulant ses bras autours de la taille, un sourire malin s'étant affiché sur ses lèvres :

– Hop hop hop on reste ici Son Altesse. Que me vaut l'honneur d'un réveil aussi... sympathique ?

La jeune fille se retourna vers lui, amusée. Elle ne prêtait pas attention à leurs deux corps collés l'un à l'autres et les bras masculins qui la tenaient prisonnière contre lui. Tout ce qui comptait c'était que sa petite blague matinale ait apparemment très bien marchée.

– J'ai cru comprendre qu'une certaine personne, étant consigné depuis quelques semaines ma sécurité, est... hum comment dire ? Rancunier ? Dit-elle en chantonnant. Alors j'ai décidé de le réveiller pour qu'il voit que je ne l'ai pas oublié avant de partir, et qu'il évite de faire du boudin. Elle rit. Ça a marché ?

Le garçon décrocha un petit sourire amusé.

– Carrément.

Léna se décrocha de l'emprise du jeune homme pour se mettre debout face au lit.

–Eh bien tant mieux !

Elle était déjà en train de se retourner pour aller prendre le petit déjeuné, sans l'intention d'aller enlever son pyjama puisque c'était encore une occasion en or pour énerver ses parents. Mais la voix masculine parvint à ses oreilles.

– En fait, je peux savoir durant combien de temps je vais bénéficier de l'honneur d'avoir de si bons réveils. En de si bonne compagnie ?

La jeune fille se retourna lentement vers son interlocuteur, les doigts de sa main droite tapotant sur son menton, comme si elle réfléchissait. Ses yeux pétillaient et dès le matin et on pouvait y voir cette lueur d'amusement. Surtout depuis que son garde du corps s'était réveillé.

– Pourquoi donc ? Vous en avez déjà marre ?

Ho que non loin de là. Se dit intérieurement le garçon tout en gardant une pensée pour les avertissements de son patron. Gilles avait raison. Mais voilà, Dylan était têtu. Donc tant pis.

– Je ne suis pas prêt de me plaindre.

Léna sourit, ne semblant porter aucune attention aux phrases qui ressemblaient un peu trop à l'avancée d'une discrète dragounette.

– Tant mieux alors. Parce que jusqu'aux dernières nouvelles je ne décide pas de ce que mon psychique, qui en ces temps-ci est un peu trop douteux à mon goût, veut me faire imaginer et quand, ou, comment, il voudra me rappeler quelques lugubres souvenirs. Avait-elle dit en levant mains jusqu'à ses épaules, comme le fait un enfant lorsqu'il n'a pas la réponse à une question. Il y avait ensuite eut un petit silence qui dura quelques secondes, durant lequel les deux jeunes gens se regardèrent sans rien dire.

Léna pensait à ce qu'elle allait manger ce matin. Dylan se disait que Léna était plutôt jolie. Comme d'habitude, en fait. Puis la princesse fit demi-tour pour se rendre à ses appartements. Alors qu'elle arrivait près de la porte, le garçon l'interpella une dernière fois. Il n'avait pas bougé, toujours allongé sur son lit, torse nu, la couverture lui arrivant au niveau de la taille. Accoudé au matelas, il soutenait sa tête de sa main droite.

– Eh, Léna. On enterre la hache de guerre ?

Elle sourit en entendant ses mots et se retourna, amusée.

– Vous pensez à quoi ?

Sentant que sa protégée était prête à l'écouter, le garde du corps s'assit sur le rebord de son lit.

– Vous avez bien voulu qu'on s'appelle par notre prénom. Mais si je me souviens bien j'avais un deuxième souhait. Il fit une légère pause. Le tutoiement, vous vous en souvenez ? Avait-il dit en lui faisant un petit clin d'œil. La jeune fille laissa un silence peser durant quelques secondes, rien que par plaisir de voir son interlocuteur s'impatienter. Au fond, elle savait déjà la réponse. Elle l'avait même toujours su. Léna n'aimait pas les règles de formalité, ces formules de noblesse et ces phrases bien dites qu'on leurs apprenaient dès la tendre enfance. Elle avait toujours voulu tutoyer Dylan, dans le fond, que ce soit son garde de protection rapproché ou non, qu'elle l'apprécie ou non. De tous les bodyguards qu'elle avait collectionnés, la princesse en avait rarement eut d'aussi sympathiques que Dylan : des personnes qui ne semblaient pas être là seulement pour gagner leur fric, éviter que l'adolescente fugue, manger, dormir, la surveiller. Et dans le fond, même si tous ces chiens de gardes n'étaient pas indispensables à sa survie personnelle, c'était assez agréable de ressentir un semblant d'amitié avec quelqu'un qu'on doit supporter vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Elle sourit.

– Comme tu veux Dylan, moi ça me va. Mais sache que Léna n'enterre pas la hache de guerre aussi facilement, elle prendre juste le temps de la nettoyer, et de reformer ses munitions. Tiens-toi prêt. Elle rit tout en lui rendant son clin d'œil, avant de refermer la porte, laissant derrière elle un Dylan aux anges.

⭐⭐⭐
Bonne nouvelle pour vous !
⚠️En plus du chapitre hebdomadaire du jeudi, je posterais un chapitre le lundi ! ⚠️
Ce chapitre sera considéré comme "bonus" donc pitié ne me harcelez pas si vous le trouvez trop court (comme celui d'aujourd'hui par exemple désolé haha), ou bien si j'oublie de le poster. Je fais ce que je peux pour vous proposer du contenu avec un minimum de qualité, mais wattpad n'est pas mon occupation première 😜 j'ai une vie à côté comme tout le monde. 😊
Merci à tous ceux qui me soutienne avec leurs commentaires encourageants ça fait toujours super plaisir !

Princesse LénaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant