Chapitre 42

3.6K 333 59
                                    

- Sache que quoi qu'il arrive, quoi qu'il se passe ou s'est passé, je serais toujours avec toi, de ton côté, pour te défendre et t'aimer.

La jeune princesse murmura ces quelques mots, la visage collé contre le torse de l'homme. C'était un personnage dangereux et redouté. Un tueur ayant déjà ôté la vie. Mais derrière tout ça se cachait un adorable garçon au cœur pouvant être tendre. Un criminel pouvant tout de même protéger ses proches et aider les opprimés. Alors l'adolescente récitait cette phrase qu'Inacio avait écrite de ses propres mains, sur sa dernière lettre. Elle en comprenait le sens maintenant.

"Quoi qu'il se passe ou s'est passé". Joâo était mort, les mettant dans le
deuil profond de la perte d'un frère et d'un ami, de cette personne qui vous a sauvé la vie. D'un protecteur.

- Oui. Je ne t'abandonnerais pas. Tu m'auras toujours de ton côté, même s'il faut que je sois le seul à lutter.

Elle le serra de plus belle en guise de remerciement. La peur ne lui rongeait pas encore les entrailles, à ce moment-là. Elle comprenait le danger qu'elle encourait mais ne le réalisait pas encore. C'était une profond tristesse qui s'était emparé de son cœur. Les yeux rouges, elle réfugia son visage dans le cou du garçon, qui lui caressa tendrement les cheveux. Elle aurait bien aimé pleurer. Il aurait bien aimé pleurer. Mais aucune larme ne s'échappait de leurs yeux.

- Et l'enterrement ? Demanda-t-elle doucement, serrant encore plus l'homme qui lui rendit son étreinte.

- Dans trois jours, à seize heures. Dans une Chappelle de Lisbonne, puis au plus grand cimetière de la ville.

En guise de réponse, elle frotta doucement le dos du garçon. Le silence reprit place durant quelques minutes.

Soudain, Iancio sentit une présence près de lui. Par instinct, sans enlever son visage du cou de son amie, il remonta son foulard jusque sous ses yeux. Puis s'autorisa à relever la tête.

Pour se retrouver nez à nez face au canon d'une arme à feu. D'un mouvement rapide, il plaça la jeune princesse derrière lui tout en plaçant ses lunettes noires sur son nez. Ainsi, aucune parcelle de sa peau n'était vraiment visible. Inacio pensait au couteau qui était dans sa chaussure, l'autre dans une poche intérieure de sa manche. Et l'arme à feu cachée à sa ceinture.

C'était un gamin qui se tenait face à lui. Un poussin à peine sorti du nid qui ne devait même pas avoir la vingtaine. Le garçon était assez grand et le dominait, lui qui n'était pas très haut. Il avait les cheveux châtains, ébouriffés. Sa tenue se composait d'une chemise blanche et d'un simple short noir. Cet ensemble n'était pas très élégant, ce qui étonna l'homme qui pensait se trouver face à un jeune prince ou fils de célébrité. Il remarqua aussi que le garçon portait des baskets noirs et des chaussettes montantes blanches à l'éfigie d'un dessin animé pour enfant qui lui rappelait légèrement quelque chose.

Il fronça les sourcils d'étonnement. Ce garçon était encore jeune pour pourvoir se mélanger entre l'aristocratie... Et cette arme qu'il tenait entre ses mains. Une bonne arme, qui plus est. Il la reconnaissait et ce n'était pas un simple jouet, mais une véritable machine silencieuse et précise. Il avait l'air si déterminé que s'en était déconcertant.

- Vous êtes un peu dangereux avec votre arme pointé sur moi et donc sur Léna... Dit-il de sa voix étouffée par le tissus qui recouvrait son visage.

Son interlocuteur gardait un visage de marbre, mais bouillonnant intérieurement. Le fait que cet individu d'apparence douteuse soit avec la jeune princesse l'enrageait profondément. Et il l'avait appelé Léna. Cet homme sortit de nul part l'appelait pas son prénom alors que lui même n'en n'avait pas encore l'autorisation ?! Mais cela le soulageait tout de même. C'est donc que les intentions de l'homme ne devaient pas être mauvaises. Cependant, les blessures les plus profondes viennent de nos amis les plus proches...

Princesse LénaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant