Princesse Léna

Chapitre 82

– Tu me promet que tu me tiendras au courant avec ton Dylan hein ?

Ça devait être la vingt-troisième fois que Gabino posait cette question, ce qui fit sourire sa meilleure amie qui l’embrassa sur la joue :

– Promis !

L’Italien parut satisfait et s’engouffra dans la grande limousine qui devait le mener à l’aéroport. Ils étaient, lui et ses parents, les derniers convives à quitter le palais. Léna attendit que le véhicule ait passé le grand portail pour faire demi-tour et retourner tranquillement à ses appartements, son garde du corps sur ses talons.

Hier soir, elle était restée sur son petit nuage jusqu’au coucher. Et après la bonne nuit de sommeil qu’elle venait de passer, son cerveau semblait enfin avoir repris le pas sur ses sentiments. Elle se rendait compte qu’à présent, aucun retour en arrière n’était possible. Elle ne pouvait pas aller voir Dylan et Jayson pour lui dire que non, finalement, elle ne voulait pas prendre de risque avec lui. Ça serait bien trop cruel.

Cependant, elle ne voulait pas non plus brûler les étapes. Car elle le sentait bien, à suivre Jayson ils passeraient déjà leurs nuits ensemble à faire autre chose que dormir, si vous voyez ce qu’on veut dire. Mais ce n’était pas ce que Léna voulait. Elle souhaitait avancer calmement vers une relation qu’elle ne pouvait qu’espérer stable et durable. Même si cet objectif lui paraissait inatteignable.

Ces pensées la firent sourire : Léna Da Costa, boule d’énergie humaine, voulait prendre son temps pour la première fois de sa vie.

C’était carrément un évènement à inscrire dans les livres d’histoire !

Le bodyguard lui annonça qu’il devait appeler son équipe ainsi que son patron pour faire le point, comme il en avait l’habitude. Elle acquiesça sans grand intérêt, sachant que durant ce temps elle n’allait de tout façon pas pouvoir sortir de sa chambre sans que le garçon déboule en courant, alerté par l’alarme de ses caméras de surveillance.

Juste avant de partir, le jeune homme embrassa tendrement la princesse, elle lorsqu’il se détacha d’elle, il remarqua avec étonnement qu’elle l’observait d’un air incrédule. Ça se voyait, le doute était encore bien présent dans son esprit.

– Léna ? Il y a un problème ?

– Je… je t’assure je veux vraiment que ça marche entre nous. Disait-elle en se triturant les cheveux. Mais toute cette histoire de couverture et de mensonges, je les comprends hein je t’assure… mais même si je fais tout pour passer outre, ça continue à me bloquer, je…

– Tu veux encore du temps, c’est ça ? Il avait alors répondu d’un ton froid et déçu.

– Non, non vraiment pas ! Mais c’est juste que je pense que… enfin, je sais que ça ne va pas te plaire mais… ne brusquons pas les choses tu vois ?

– D’accord.

D’accord ? Juste ça rien d’autre ?  Ce manque de réaction étonna un peu Léna, qui voyait déjà le jeune homme s’énerver.

Le garde de protection rapprochée voyait parfaitement où la brunette voulait en venir : on est en couple mais pas trop non plus. Le genre de femme qui ne demandera jamais à son homme de l’embrasser, car elle n’est intérieurement pas prête à faire le grand pas.

Et surtout, ce genre de femme qui se venge inconsciemment de tout ce que l’autre lui a caché. C’était inévitable.

– Mais on n’est pas de simples amis non plus hein ! Je n’ai aucune envie de ça…