Chapitre 25

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Une semaine complète était passée et l'on peut dire que Dylan était un miracle à part entière. Léna avait tenté trois tentatives de fugues de journée comme de nuit. C'est vers une heure du matin qu'elle avait minutieusement pris soins de sortir de ses appartements sans aucun bruit. Mais il l'avait rattrapée alors que la jeune fille venait de franchir les portes du château.

Il tenait fort bien, et ne semblait jamais pouvoir céder.

Malheureusement.

À bouts de nerfs, l'adolescente était à la fois heureuse d'avoir un nouveau passe-temps qui lui évitait de s'ennuyer, et fort mécontente que ce soit un gamin d'à peine vingt ans qui lui tenait ainsi tête. C'était réellement, vraisemblablement, inssuportablement agaçant.

Allongée dans l'herbe des jardins royaux, les deux petits poneys Vermicelle et Brocoli broutant juste à côté, la jeune fille voyait du coin de l'œil son garde du corps qui, à quelques mètres d'elle, s'était assis au pied d'un arbre. Plongé dans son portable, le jeune homme ne semblait pas s'occuper d'elle. Une pensée traversa son esprit : elle allait bientôt fêter ses dix-huit ans, d'ici quelques temps, et la date tombera le jour même, un mois plus tard, que ce monsieur Duciel était arrivé.

Et à cet instant précis, la princesse se fit une promesse qu'elle jura de tenir...

Héritière du trône Portugais, célébritée mondiale pour son caractère, une des princesse des plus connues et médiatisées... Elle était tant de chose à la fois et aurait d'ici quelques jours ses dix-huit ans.

La majorité de son pays.

Ses yeux s'illumine rent de hâte et d'excitation.

La majorité.

Biens sûr, elle ne rêvait pas trop : elle n'aura pas plus de libertés, elle sera toujours séquestrée dans ce palais, elle aura toujours des études à faire, des gens qui la surveille, des gardes du corps en guise de chiens. Son destin restera toujours autant tracé et clair dans les yeux de ses parents qui ne voyaient aucune dérivation possible, et elle continuera sans jamais s'arrêter à se battre contre cela. Léna sera toujours une princesse, connue, suivie, sans réelle vie privée ni amitiés avec un nombre qui dépassent la demie douzaine. Elle lisait tout cela dans les yeux de ses parents, qui sans l'aimer semblaient plutôt l'utiliser comme un pantin. Ne savent donc-t-il pas que leur fille est de la même race qu'eux ? Cette race humaine qui ressent des sentiments et, malgré les propos de certains, qui aiment s'amuser et rire. Cette race humain dont elle fait partie et qui connait un nombre incommensurable d'émotions.

Cet âge là, il se fête.

Il se fête joyeusement, par une grande, une immense, une incroyable fête. Un gigantesque bal joyeux et festif. Une soirée inoubliable.

Il y aura Ivan, Gabi, et leur parents. Il y aura des ministres, des stars merveilleuses. Ce sera magnifique.

Et en cinq minutes, l'adolescente avait déjà tout planifié dans sa tête. Sur un brouillon de son téléphone les invitations étaient toutes prêtes. La liste des invités, la liste des plats, des boissons, des desserts. Une boule d'excitation envahit son ventre. Un sourire d'ange illumina son visage, et après avoir jeté un coup d'œil vers Dylan elle appela par conversation de groupe ses deux meilleurs et seuls réels amis.

– Donc tu vas nous faire le meilleur anniversaire de tout les temps c'est ça ? Demande Gabino, tout heureux après quelques minutes de conversation.

Ivan, lui, souriait en arrière plan. Il n'avait pas vraiment parlé depuis début, laissant l'héritière du trône Portugais et le prince Italien dialoguer  entre eux.

Enfin, nous dirons plus jacasser comme des oies...

Il souriait intérieurement. Connaissant trop bien son amie, le jeune homme se doutait que ci celle-ci les appelait ainsi en groupe c'était pour une demande, une requête... Une bêtise qu'elle ne pouvait faire seule. Ivan rit à cette pensée, se demandant ce que l'adolescente avait derrière la tête cette fois-ci.

– Je peux savoir ce que tu as à sourire comme un idiot Ivan ? Ouhou on te voit ! Et on aimerait bien savoir ce qui te rend si joyeux...

Gabino et Léna rirent en même temps.

– Léna, arrête de tourner autour du pot et dis nous clairement ce que tu as derrière la tête.

Les yeux de la princesse se mirent à pétiller, et même derrière leurs écrans, les deux garçons pouvaient admirer ce spectacle. Il y eu un silence de quelques secondes, dans lequel la jeune fille semblait réfléchir aux tournures des phrases qu'elle voulait débaler.

– Gabi, tu ne l'as toujours pas vu toi, mais j'ai un nouveau garde du corps. Dit-elle soudainement.

Le jeune prince rit de bon cœur face à la réplique de son amie, tandis que l'héritier du trône Ukrainien souriait ironiquement.

– Léna, nessuno di noi ha visto una delle tue coppie di guardie del corpo più di due volte ... Léna, aucun de nous n'a vu un de tes binômes de gardes du corps plus de deux fois ...

– ...протягомs багатьох років. [Protyhol bahat'okh rokiv] ...Depuis de nombreuses années.

Ils s'étaient complétés leurs phrases, pensant à la même chose. Conprenant bien les deux langages et passant facilement de l'une à l'autre, Léna ne fit même pas attention à cette transition et continua dans sa langue maternelle, sérieusement. Elle ne riait pas, à cet instant où son plan s'elaborait petit à petit dans sa tête.

Pas encore.

– Non Gabi, déjà je n'ai pas un binôme cette fois. Dit-elle en jetant un coup d'œil à l'intéressé. Je n'en ai qu'un seul... Attends laisse moi finir ! C'est un garçon, et c'est insupportable ça fera un mois le jour de mon anniversaire qu'il sera là ! C'est pas possible je n'arrive pas à le mettre dehors, olala ça m'énerve c'est pas possible ! Et attends, tu sais le pire ? Il doit avoir l'âge d'Ivan, ou je sais pas quelque chose comme ça ! Ça m'énerve ça m'énerve ça m'énerve !!

Elle finit par une tête boudeuse,attendant la réaction de ses deux amis.

– Tu veux qu'on t'aide à faire quoi ?

Un sourire illumina leurs trois visage, de la même façons et au même instant.

– Bien, j'ai un plan. Commença l'adolescente. Soit je le vire avant la fête et tout se passe bien... Soit il reste jusque là, et alors on va bien rigoler. Voilà ce qu'on va faire...

Tous avaient une idée derrière la tête. Celle de Léna était bien sûr la plus élaboré, mais elle y ajouta les idées des deux princes.

Il allaient rire.

Ho que oui...

Princesse LénaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant