Chapitre 10

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– Léna ! Est-ce que au moins tu te rends compte de ce qui aurait pu se passer ?!

Le roi était si en colère, que même les gardes en tremblaient.

– Tu es irresponsable, jeune fille ! Irresponsable et immature !

Ne sachant pas où se mettre, l'adolescente préféra continuer à regarder le sol. Sa mère observait froidement la scène, laissant son mari régler l'affaire. Criant de plus belle, celui-ci continua :

- Sais-tu ce que les militaires cherchaient, au moins ? Non, tu ne le sais pas ! Ils cherchaient des prisonniers évadés, rodant dans les parages, autour du château. LÉNA ! Sais-tu ce qu'ils voulaient ! Ils te voulaient toi ! Et comme une imbécile, tu te jettes dans la gueule du loup !

Son père lui faisait presque peur. Et loin de s'arrêter, il continua :

– Bravo ma chère fille adorée ! Dit-il sarcastiquement. Tu as réussi à virer un nouveau binôme de gardes du corps ! MAIS BRAVO !

Un voix féminine pris alors la parole.

– Léna. Regardes-moi.

La jeune fille leva doucement les yeux vers la reine, qui s'était rapproché de son père et lui tenait doucement la main, comme pour le calmer. Ancrant ses yeux verts dans ceux de sa fille, elle s'approcha lentement.

– Tu me déçois, une fois de plus.

Et sans rien ajouter de plus, elle la gifla. Ayant trop d'amour-propre pour paraitre blessée, celle-ci ne bougea pas d'un centimètre, malgré la douleur qu'elle ressentait, laissant ses yeux fixer ceux de sa mère, qui reprit, d'une voix autoritaire.

– Tu as gagné, ma fille. Plus de gardes du corps pendant un certain temps.

Un feu d'artifice éclata dans la tête de celle-ci, qui jubilait et criait intérieurement de joie.

– Mais tu es assignée à ta chambre avec pour ordre de ne jamais en sortir. Jamais. Jusqu'à nouvel ordre.

Le retour sur terre.

Brutal.

Léna se décomposa brusquement, et s'apprêtait à protester, mais le couple lui avait déjà tourné le dos.

– Gardes, emmenez-là à sa chambre s'il-vous plait. Ordonna juste son père.

– Et par n'importe quel moyen. Ajouta sa mère.

Pour une fois, elle n'eut même pas le courage de résister. Arrivée à ses appartements, elle accepta avec horreur qu'on l'enferme dans sa grande chambre. Elle resta quelques secondes, stoïque, les sourcils froncés, sans réels émotions. Quand soudainement, la rage s'empara d'elle. Elle se dirigea vers le sac de frappe qu'elle avait placé quelques temps auparavant dans un coin de sa chambre, juste à droite de la porte; et le frappa, en criant, longtemps.

Ses poings s'acharnaient sur le tissu rêche qui lui déchirait la peau. Ses mains saignaient et quelques gouttes de sang s'éparpillaient par terre. Durant une heure, elle se défoula, avant de s'écrouler de fatigue sur son lit, les pensées remplis de haines.

Quelques heures plus tard, une voix la tira du sommeil :

– Léna. Léna...

Ses yeux s'ouvrirent brusquement, et elle répondit d'une voix agressive :

– Quoi encore ?

– Eh, c'est moi. Calme-toi.

De mauvaise humeur, elle se retourna dans son lit, pour se retrouver face à un petit homme vêtu d'une blouse blanche. Un sourire s'étira sur ses lèvres :

Princesse LénaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant