Chapitre 106

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Léna et Jayson avaient décidé de partir seulement tous les deux, partant sur le principe que le personnel des hôtels où ils logeraient suffira largement à substituer à Sixtine et Juliette.

Il allait dans un premier temps partir dans le sud du pays : Evore les plages d’Algavres et la grotte de Bengali. Puis ils remonteront vers le nord en passant par Mon Santo, le parc naturel La serra de estrela, Viana Do Castelo. Et pour finir ils redescendront tranquillement vers Libonnes pour y arriver le dimanche matin, après être passé respectivement par les villes de Braga, Guimaraes, Porto, Piodao, Coimbra, Fatima, Tomar, Obidos et Sintra.

Léna était aux anges. Elle ne cessa de parler et montrer sa joie durant tout le trajet, et nous vous laissons aisément imaginer son émerveillement lorsqu’après un passage à Evora, ils arrivèrent le mardi midi sur les plages d’Algavres. Les plus belles plages du Portugal. D’immenses falaises rouges et or semblaient tomber du ciel, faisant doucement serpenter à leurs pieds un sable doux et fin qui glissait sous les vaguelettes qu’offrait la mer. C’était splendide. Vous auriez vu ces paillettes dans les yeux de la brunette… il y avait de quoi rendre heureux un dépressif. Elle courrait partout, allait dans l’eau glacée où le vent soufflait, revenait, jouait avec les dizaines d’enfants que leurs parents laissant avec bienveillance auprès de leur future reine.

Ô combien l’héritière du trône portugais aurait-elle aimé se jeter dans les bras de son garde de protection rapprochée pour l’embrasser de tout son corps et lui transmettre sa joie de vivre par la seule force de leurs sentiments entremêlées et des caresses qu’ils auraient pu s’offrir. Mais voilà, devant le peuple, son peuple, ainsi que tous les médias qui les suivaient actuellement, la brunette devait éviter de faire voir trop de signes affectifs envers Jayson. Ou Dylan, qu’importe. 

Il y avait tant de choses à faire dans ces immenses bandes de sable. Un petit groupe de cavaliers passèrent même sur la plage, chevauchant de splendides chevaux de traits. En voyant la princesse, c’est avec plaisir qu’ils lui cédèrent leurs montures quelques instant pour la laisser galoper sur l’immensité jaune et faire gicler l’eau autours d’eux.

C’est la première fois qu’elle montait à cheval sur la plage. Ce n’était pas l’un de ces pur-sangs qu’elle avait l’habitude de prendre, c’était de simples un poneys robustes et remplis de poils.

Mais quelles sensations ! Quelle ivresse ! Quelle adrénaline !

Elle n’avait jamais ressenti ça de toute sa vie, et c'est presque à reculons qu’elle quitta cet endroit si convivial, vers dix-sept heures, pour se rendre à la grotte de Benagil. Mais la jeune fille ne fut pas déçu par l’endroit : ce n’était pas ici l’une des plus jolies plages du Portugal, mais du monde.

Ils arrivèrent pour le coucher du soleil et une foule d’habitants les attendaient, ayant préparé un immense cochon grillé sur la plage.

Ils accueillaient leur princesse comme leur propre fille, sœur, cousine. Ce n’était pas un repas royal, mais un moment heureux, presque naïf, et c’est tout ce que Léna attendait de ce mini road-trip. Découvrir son pays, par faire des visites mondaines à quelques riches.

Elle rit doucement en pensant que ses parents devaient se retourner dans leurs tombes à l’heure qu’il était, imaginant très bien leurs remarques désobligeant et s’apitoyant sur le fait qu’elle n’ai rien comprit à leur éducation.

Plus les heures défilaient, plus la joie montait dans le cœur de Léna, et plus elle baissait sa garde envers Jayson. C’était comme un accord silencieux qui s’était fait entre eux, comme pour dire « montrons assez de signes pour semer le doute et faire en sorte que la majorité s’imagine la vérité ». Et cela, sans non plus laisser aux supérieurs de Jayson des raisons valables pour signer l’arrêt de mort de sa carrière, et de sa vie sociale.

Princesse LénaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant