Elle se tenait face à moi, ses yeux noirs me foudroyant de part en part. Je ne l'avais jamais vue énervée à ce point. Ce n'était pas son genre, habituellement, Violette était calme, posée, le genre de meuf qui casse pas les couilles pour rien.
Mais là, fallait reconnaître que j'avais quand même un peu déconné.
— T'es vraiment le plus gros égoïste que j'aie rencontré de ma vie Deen, faut pas s'étonner qu'à trente ans passé t'aies toujours rien construit. Tout tourne autour de ta petite personne.
J'étais en train de me faire faire la morale par une gamine de vingt ans et ça commençait à me les briser menues.
— Je croyais qu'on avait dit qu'on s'amusait et qu'on se prenait pas la tête, t'étais d'accord je te rappelle, tentai-je de plaider.
Violette écarquilla les yeux, comme si elle pensait pas que je pouvais m'enfoncer encore plus dans mes excuses de merde.
— T'es vraiment un grand malade, j'étais d'accord pour m'amuser, pas pour faire du mal à ma grande sœur, pas pour être un moyen de vengeance. J'arrive pas à croire que tout le monde était au courant sauf moi putain ! Tu passes ton temps à t'auto proclamer grand patriarche du L, à me traiter d'enfant naïve, mais toi t'es encore plus immature. Ce que t'as fait là, c'est tellement puéril que c'est à pleurer.
J'avais un peu envie de lui dire qu'en vérité, j'avais rien calculé, je m'étais juste empêtré dans mes mensonges et mes sentiments de merde, mais le résultat aurait été le même.
Au fond, elle pouvait me pourrir tant qu'elle voulait, ça m'atteignait même pas, c'était pas la première fois qu'une meuf me quittait, sans doute pas la dernière.
Ce qui me foutait le seum, c'était de voir une fille de douze ans de moins que moi, en train de me faire la leçon.
Elle avait raison, ma tristesse avait vraiment fait de moi un connard aigri et méchant, j'avais profité d'elle, salement. Inconsciemment je l'avais utilisée pour me venger de celle qui me faisait tant de mal sans même le vouloir.
— T'as rien à dire ?
Non, j'avais rien à dire, elle savait tout maintenant, elle savait que j'étais juste un vieux con pathétique qui aimait la femme de son reuf. Ça suffisait sans doute pour me faire perdre tout intérêt à ses yeux.
— Deen.
Je me rendis alors compte que j'avais une femme en face de moi, c'était plus la gamine qui se prenait un peu trop pour une adulte, la colère dans ses prunelles sombre lui donnait une maturité nouvelle, assez diaboliquement sexy. J'eus envie d'elle.
Mais c'était trop tard.
— Je vais chez Idriss et Lucie, pense à te faire soigner, sinon tu vas te retrouver tout seul et plus vite que tu le crois.
Elle avait pas l'air d'avoir mal, d'être blessée, simplement en colère, en colère et déçue. Violette m'avait pensé meilleur que j'étais, et elle se retrouvait face à mes pires instincts, je la dégoûtais.
Et paradoxalement, elle m'avait rarement autant attiré.
C'était vraiment trop con.
Elle partait au moment où j'me disais que j'avais envie qu'elle reste.
Elle me haïssait au moment où j'me disais que c'était peut-être un peu plus qu'un plan cul.
Mais bon, j'avais l'habitude de louper le coche, un pauvre type juste bon à enchaîner les histoires sans lendemain pendant que tous ses kheys se posaient les uns après les autres.
La porte de mon appart claqua, l'idée m'effleura que j'aimais pas la voir traîner toute seule dans Auber à cette heure là.
Mais bon, j'allais pas lui courir après.
J'allumai mon joint, en me laissant retomber dans mon canapé.
Niquez bien vos grands-mères.
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Gamins
FanfictionL'ancêtre, l'ancien, Papy, Grand-Père. Je compte même pas les surnoms de vieux que j'me tape. Pourtant elle m'a traité de gamin immature et égoïste. Et le pire, C'est que c'est une gamine de vingt ans. Deen x Violette (Tome 1: Avide Tempête ; To...