Gamins

Chapitre 43. Éternité

Coucou, juste pour signaler à certains qui ne seraient pas au courant (et que ça intéresse surtout) sur le livre bonus, il y a une autre version du chapitre précédent et de celui-ci, mais du point de vue de Maya. (Bonus de Noël)
Voilà, plein de bisous !
❤️

Je ne parvenais plus à retrouver mes esprit, l'impression d'avoir reçu un coup de batte de baseball à l'arrière du crâne. J'avais offert mon cadeau à Idriss, fait semblant que tout allait bien, attendus patiemment toute la soirée en tentant de maîtriser mes larmes.

Mais à l'intérieur de moi, plus rien n'allait, comme si une tempête faisait rage dans mon corps, je ne m'étais pas levée, sachant que j'allais avoir du mal à marcher droit. Sneazz avait essayé de me chambrer en soulignant la valeur du cadeau que m'avait offert Deen, mais je n'avais pas réagi. J'étais totalement sur une autre planète.

Il m'avait offert sa propre montre.

Sur le moment, j'avais été tellement estomaquée que j'avais à moitié bégayé un « merci ». J'aurais dû me lever, le serrer dans mes bras, embrasser sa joue. Mais, mon cerveau était hors d'usage, totalement assourdi par mon coeur qui battait dans mes tempes.

Deen était retourné à sa place, sans que son expression ne trahisse quoi que ce soit de ses émotions.

Au fur et à mesure que la nuit avançait, les gars partaient se coucher ou faire un billard. C'est d'ailleurs ce qui fit quitter la pièce à Deen, Ivan proposant une partie. Il partit sans un regard pour moi, ce qui me bouleversa d'autant plus.

Je n'avais pas lâché l'écrin rouge depuis que j'avais ouvert le paquet, le serrant comme s'il risquait de disparaître subitement.

Bientôt je me retrouvai seule dans la pièce avec Hakim et Maya. Le premier étant vraiment bien alcoolisé et la seconde à moitié endormie sur l'épaule de son mari.

— Ça va pas, la mioche ? me demanda Mékra.

J'ignorais si c'était le fait qu'il pose la question, mais à peine sa phrase fut terminée que je fondis en larmes.

Maya se redressa aussitôt.

— Je dois émasculer Deen ? s'inquiéta-t-elle, Il devait faire un truc bien !

Oh ça... Il avait fait un truc bien.

Mes sanglots ne s'arrêtaient plus et je n'arrivais pas à articuler.

— Je vais le buter, fit Maya en se levant.

— N-non... C'est b-bon, peinai-je à articuler.

Comme elle avait l'air décidée, Hakim la retint par le poignet.

— Khlass, tu vas pas encore faire ta drama queen, attends au moins qu'elle ait expliqué. Viens voir minus.

Je me levai avec peine pour les rejoindre sur l'autre canapé.

— Si t'as besoin d'un câlin, tu demandes à Hakim, les gens plein de larmes c'est pas trop mon truc, grogna Maya en posant de nouveau sa tête contre l'épaule de l'intéressé.

Elle eut le mérite de me faire sourire à travers mes pleurs, j'avais effectivement besoin d'un peu de réconfort. Hakim parut hésiter sur la marche à suivre, me lança un regard gêné et puis finit par tapoter la place à côté de lui. Un peu timide moi aussi, je me rapprochai à l'endroit indiqué et sentis bien vite un bras robuste entourer mes épaules. Mon nez se retrouva contre un sweat qui n'avait de familier que le logo qui le décorait. Mais j'appréciais l'étreinte à la fois pudique et puissante du rappeur. J'entendis un petit gloussement provenant de Maya et un hoquet de rire se mêla à mes sanglots. Bientôt le torse d'Hakim se souleva par intermittence et je compris qu'il riait aussi. Quelques secondes plus tard et nous étions tous les trois pris d'un violent fou rire.