Chapitre 15. Nekfeu (1995)

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——Violette——

Ce fut avec un sourire un peu niais que je refermai la porte de l'appartement derrière moi.

Autant je n'avais aucun souvenir de la première fois où Deen et moi nous étions embrassés, autant j'étais pas prête d'oublier ce baiser. Je sentais encore l'empreinte de ses lèvres sur les miennes lorsque je me couchai.

Ne sois pas si faible, m'intimai-je intérieurement, lui il a déjà oublié.

Je soupirai devant mon comportement de gamine fleur bleue.

N'importe quoi Violette, il ne fallait pas que cela se reproduise, du moins pas de sitôt.

(...)

Clem avait été insupportable toute la journée, j'étais restée à Paris ce week-end et regrettait amèrement de ne pas avoir décidé de squatter chez Lucie et Idriss. Au moins, aucun d'eux n'était enceinte de huit mois. Même Ken, était excédé et je le sentais plusieurs fois au bord de péter les plombs, et ce malgré l'amour inconditionnel qui le liait à sa femme. Aussi lorsque celle-ci finit par s'endormir sur le canapé, je proposai à Ken de sortir faire un tour.

— Je sais pas si c'est bien de la laisser toute seule...

Je levai les yeux au ciel, Clem dormait, elle avait un téléphone, on irait pas loin et quelque chose me disait qu'elle ne serait pas réveillée lorsque nous rentrerions.

— Allez Ken, s'il te plaît, j'en peux plus. On va chez Farid manger un truc.

Les yeux du rappeur s'éclairèrent soudainement et je sus que je l'avais convaincu. J'aimais beaucoup passer du temps avec lui, il était rare que nous soyons que tous les deux, parfois je peinais encore à réaliser que je vivais chez mon rappeur préféré.

Si on m'avait dit ça à quinze ans j'aurais tapé une crise de nerfs. De toutes façons à l'époque, on m'aurait dit que j'allais voir Nek en concert j'aurais tapé une crise. Ce qui était drôle, c'était qu'une fois que l'on connaissait la personne on oubliait totalement ce côté « exceptionnel » crée par la célébrité.

— On bouge minus ?

J'avais même des surnoms attitrés maintenant.

— Je serais toi je ferais pas trop le fanfaron, je te signale que quand Clem met des talons elle est plus grande que toi.

Je pouvais même le remballer maintenant.

Il me pinça affectueusement la joue et laissa son bras sur mon épaule pour m'entraîner hors de l'appartement.

Dans la rue, Ken laissa échapper un soupir de soulagement.

— Tu lui dis pas hein... Mais putain ta reus m'a cassé les couilles toute la journée.

J'éclatai de rire et lui répondit sur le même ton.

— Tu lui dis pas hein... Mais putain ta meuf m'a cassé les couilles toute la journée.

Il rit à son tour alors que nous entrions dans le kebab de Farid. Il nous checka tous les deux, un grand sourire aux lèvres, comme d'habitude.

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