L'année qui avait suivi ce Noël, avait été l'une des plus denses de toute ma vie. J'avais fait en un an ce que je n'avais pas été capable de faire en dix ans.
Non seulement il y avait eu la tournée qui m'avait pris un temps fou, mais qui m'avait également permis de faire ce que j'aimais le plus, après manger bien entendu, c'est-à-dire du rap, du rap et encore du rap. Être sur scène, retrouver mon public, passer du temps avec mon équipe, ça m'avait sorti du mood bizarre dans lequel j'étais en terminant l'année précédente.
Et puis il y avait eu ce moment un peu chelou, où j'avais vu Paloma à Paris et où elle m'avait dit qu'on pouvait plus se voir parce qu'elle avait décidé de se marier. À partir de là je m'étais foutu un énorme coup de pied au cul, si même la meuf la moins apte à se poser au monde, finissait par se marier, fallait vraiment que je songe à rencontrer quelqu'un.
J'avais plus de temps à perdre et très étrangement, quand à la sortie d'un concert à Marseille, j'avais retrouvé Nora, une amie d'enfance que j'avais toujours plus ou moins laissé dans la friendzone, quelque chose s'était débloqué. On s'était revus plusieurs fois, et puis comme les allers-retours étaient relous, elle avait fini par s'installer chez moi, mon frère ayant enfin pris la décision de prendre un appart avec Leïla.
J'avais pas vécu en couple depuis ma dernière relation sérieuse, qui remontait à plus de cinq ans. Au début, il m'avait fallu un temps d'adaptation, j'avais dû faire pas mal de place dans l'appartement et réapprendre à vivre avec quelqu'un qui avait des habitudes différentes des miennes.
Elle avait un peu pété un câble en s'installant, il restait quelques affaires féminines dans la salle de bain et elle m'avait supplié de tout jeter. J'avais poussé un soupir en balançant dans la poubelle le shampooing à la vanille qui me rappelait une personne que je peinais encore à laisser derrière moi.
Nora était vraiment une fille incroyable, me soutenant dans tout ce que je faisais, elle était très indépendante et son métier de blogueuse lui permettait de vivre où bon lui semblait. Son seul défaut, c'était son manque de confiance. Pour un rappeur c'était assez difficile de gérer une femme qui pétait un câble quand il côtoyait d'autres personnes du sexe opposé. Elle avait terriblement peur que je la quitte, le sujet revenait souvent sur le tapis, je comprenais pas ce qui faisait qu'elle soit terrifiée à ce point de se faire larguer. Surtout lorsqu'elle m'avait appris assez rapidement que c'était la première fois qu'elle se comportait de la sorte en étant en couple. Elle s'en voulait, parce que souvent je réagissais assez mal à ses crises. J'étais clairement plus le genre de gars qui allait voir ailleurs, et j'avais vraiment envie de construire un truc sérieux avec elle.
Pendant les premiers mois de notre relation, j'avais un peu sous-estimé le truc, en me disant que quand elle verrait que j'étais réglo et que je voulais vraiment être avec elle, elle finirait par se calmer. Je faisais tout pour, elle connaissait le code de mon portable, alors que j'avais horreur ne serait-ce que de voir quelqu'un d'autre tenir mon téléphone, je la ramenais dès que possible à toutes les soirées, concerts, showcases que je faisais. En fait je me comportais comme un gros canard pour tenter de faire passer le truc.
Il y avait pourtant une leçon que la vie m'avait déjà apprise et que j'aurais dû prendre en compte dans cette relation : Quand on se dit « Elle va changer » « Ça va passer avec le temps », c'est que ça sent pas bon. Sauf que là, j'étais tellement obnubilé par le fait qu'il fallait que je me pose, que j'en oubliais tout ce qui était compatibilité. Je forçais le truc, je me voilais la face comme un con et persistais dans cette relation.
Sauf qu'évidemment, je faisais la plus grosse connerie de ma vie sans même le savoir. Avec du recul, je pouvais plus appeler ça de cette façon, mais le jour où elle s'était pointée en larmes en sortant des toilettes, c'était vraiment l'impression que j'avais eu.
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Gamins
FanfictionL'ancêtre, l'ancien, Papy, Grand-Père. Je compte même pas les surnoms de vieux que j'me tape. Pourtant elle m'a traité de gamin immature et égoïste. Et le pire, C'est que c'est une gamine de vingt ans. Deen x Violette (Tome 1: Avide Tempête ; To...