Chapitre n°2 : Privilège

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Partie n° 1 : La Carte Du temps

You can't hide your lyin' eyes Tu ne peux cacher tes yeux menteurs

And your smile is a thin disguise Et ton sourire est un piètre déguisement

I thought by now you'd realize Je pensais que maintenant tu réalisais

There ain't no way to hide your lyin eyes Qu'il n'y a pas moyen de cacher tes yeux qui mentent

Eagles – Lyin' Eyes

Chapitre 2 : Privilège

La sensation de tomber. Une chute qui paraît sans fin. Des mains qui se mettent en avant comme pour essayer de se protéger de l'atterrissage. Un regard effrayé qui entrevoit le sol. Un coeur qui s'affole. La perception de la mort qui tire les entrailles, les arrachant presque.

Puis, il y a ce souffle. Cette chaleur. L'air devient si lourd qu'il pourrait être touché ou même brisé. Un crépitement, comme celui de l'étincelle d'un briquet qui peine à s'allumer. La magie ne possède pas de reconnaissance que ça soit sonore, visuelle, olfactive, gustative ou textuelle. C'est un mystère et la façon dont elle choisit de se manifester est le plus souvent violente.

oOoOo

Je me redresse vivement dans mon lit. Au moment même où la pièce se met à trembler. J'ai du mal à respirer. Je ferme les yeux pour tenter de contenir cette manifestation incontrôlée. À chaque fois que mon souffle s'échappe de mes lèvres, je sens que la pièce tangue un peu plus. Il faut que j'arrête ça avant que quelqu'un ne débarque.

J'agrippe mon bras droit. Il me fait un mal de chien. Je n'ai aucun mal à imaginer mon visage se tordre de douleur. Je sens les lignes de l'arabesque sur ma peau s'étendre. J'ai la sensation qu'un couteau s'amuse à me charcuter.

Finalement, je n'arrive pas à le retenir : un cris. Avec lui, tout vole dans la pièce dans un fracas innommable. Je n'ai pas besoin de lumière pour savoir que tout est sens dessus dessous.

Je me laisse retomber sur mon matelas à bout de souffle. Ma respiration est saccadée, même sifflante, comme si quelqu'un avait perforé un de mes poumons. Je tente un regard vers mon bras. Je découvre les dessins voler au-dessus de ma peau. C'est semblable à des ombre chinoises teinté d'une lumière écarlate. Si cette apparition n'était pas si dangereuse elle serait magnifique.

Je passe les doigts de ma main gauche dans mes cheveux avant de les agripper. Il faut que je me calme. Je dois trouver un moyen de ravaler toute cette magie. Elle ne devrait pas être en dehors de mon corps. Je soupire en repensant à ceux qui m'ont garantit qu'avec les sceaux qui marquait maintenant ma peau, je n'aurai plus de soucis de contrôle. Au final, ce n'était rien de plus que des charlatans.

- Piètre entrave, je murmure en fixant de nouveau mon bras droit.

C'est avec nostalgie que j'observe maintenant ce spectacle involontaire. Je sais que je vais devoir m'y faire. Je ne parviendrai jamais à me contrôler. Ces manifestations sont de plus en plus fréquentes et incontrôlées. Je commence à pouvoir de nouveau mouvoir mon membre supérieur empli de magie. La douleur s'éloigne, tout redevient normal. Alors, je le sens ce froid.

Dès que mon pouvoir se manifeste avec un peu plus de violence et de force. C'est la même chose. Je reprends un semblant de contrôle mais le prix est cette sensation d'être glacée. Je pourrais me trouver au milieu de la Sibérie que ça ne m'étonnerais pas. Je tremble. Je me replie sur moi-même. J'attrape une couverture en plus, cachée sous mon lit, et j'attends que cette sensation piquante me quitte.

Ne me regarde pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant