Chapitre n°21 : Évadés

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Partie n° 2 : Retour au noir  

Love, I have wounds Mon amour, j'ai des blessures

Only you can mend Que toi seule peut guérir

You can mend Tu peux les guérir

I guess that's love J'imagine que c'est de l'amour

I can't pretend Je ne peux pas faire semblant

I can't pretend Je ne peux pas faire semblant

Tom Odell - I Can't Pretend

Chapitre 21 : Évadés 

Ouvrir les yeux et ne plus rien reconnaître. Avoir la sensation de hurler comme si l'on venait juste de naître. Trembler et même agoniser alors que l'on vient de nous arracher notre bien le plus précieux. La blessure est profonde, gangrenée au possible. Malheureusement personne ne peut amputer un cœur qui meurt d'amour.

Personne...

oOoOo

Une sensation de froid glaciale me ramène lentement à moi. Mon corps semble être ballotté dans tous les sens ce qui me donne la nausée et me pousse à retarder ma prise de conscience. De plus j'ai une sensation de douleur aiguë et très désagréable au niveau de la tête qui ne présage rien de bon. Je tente de bouger mon bras pour atteindre la partie meurtrie de mon crâne mais j'échoue lamentablement. Mes paupières sont tellement lourdes qu'il est absolument impensable que je puisse les ouvrir.

Du moins... c'est ce que je pensais jusqu'à ce qu'on vienne hurler mon prénom dans mes oreilles. Je grogne en prenant une forte inspiration qui me brûle les poumons. Je tousse et crache ce qui me semble être de l'eau salée. Des bras fort m'aide à me redresser et je frissonne encore plus. C'est alors que je sens la violence des vagues qui s'écrasent sur mon corps. Je parviens à me mouvoir assez pour frotter mes paupières et enfin ouvrir les yeux. Je suis aussitôt éblouie par une luminosité un peu trop rosée pour qu'elle soit réelle.

- C'est ça, murmure une voix que je peine à reconnaître, reprends ton souffle, doucement.

Je grimace. Chaque inspiration me semble insupportable et terriblement douloureuse. Et puis il y a... quelque chose d'étrange au niveau de ma poitrine. Je viens agripper mon haut au niveau de mon cœur. Je tousse encore et j'écarquille les yeux de terreur en voyant le sang s'échapper de mes lèvres pour s'écraser au milieu de l'écume. J'ai mal. Je n'arrive pas à déterminer d'où vient toute cette douleur mais les faits sont là, je souffre.

Une main rassurante passe doucement sur mon dos. Je commence à distinguer plus qu'un flou constant et des formes irréelles. Je suis alors subjuguée par les plaines qui s'étendent sur des kilomètres, leurs couleurs écarlates ne me permettent pas de douter. Je suis de retour à Helys. Je plonge mes doigts dans le sable carmin et abaisse mon regard pour détailler l'océan cuivré qui m'entoure. Je plonge un peu plus mon bras dans cette eau si particulière. Je sens les larmes dévaler mon visage et un sourire timide étirer mes lèvres. Je suis chez moi, de retour sur l'île qui m'a vu naître. La terre de ma magie.

- Tu te sens mieux ?

- Gaïa, je prononce difficilement.

- Tu m'as fais une de ces peurs, soupire t-elle. J'ai bien cru que la chute t'avais tuée. Tu... tu as mal quelque part ?

Ne me regarde pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant