- C'est moi !
Deux mots et demi criés
Et me voilà rentrée
Dans mon second foyer.Je pose mon manteau et dégringole
Vers la table ensoleillée
Par la lumière jaunâtre de la salle à manger.- Tu as passé une bonne journée ?
Deux bises claquent
Un bisous sur le front
- Oui oui.
- Pas trop de travail ?
- Non non.
J'ai déjà tout fini
Chez mon amie.
- Tant mieux.
- Oui.Et nos phrases vaines s'arrêtent là.
Trop de silences à nous dire,
Je suppose,
Ou trop d'informations à mûrir.On dîne
On écoute
On discute
Enfin « on »
Sky parle,
-Du lycée naturellement-
Et on l'écoute bien sagement.Puis chacun ajoute à son épopée
Le récit de notre brève journée.C'est ça la famille,
Une routine
Une impression de déjà vu
Des petits rituels simples
Dont on connaît déjà la fin.C'est un tout petit monde une famille
Deux ou trois mètres carrés
Deux ou trois phrases prononcées
Deux ou trois belles volontés
Deux ou trois communes idées.
Une ou deux quotidienne nouveauté
Et toujours tout recommencer.C'est drôle au fond,
De devoir tout partager
Nuit jour lumière chaleur dîner
Avec des inconnus
Appelés frère sœur mère ou père
Qui possèdent pour seul point commun
Deux ou trois allèles similaires.Les soupes fumantes
Réchauffent petit à petit
Nos membres engourdis.
Ça parle
Ça rétorque
Ça rit
Jusqu'à huit heures et demie.Dehors le vent fait se lamenter les branches
Qui se morfondent d'envie devant nos assiettes remplies
Notre bonheur artificiel
Nos phrases insoucieuses
Et notre familiarité délicieuse.C'est vrai, peut-être qu'à cette époque-là
J'en étais heureuse
De cette joyeuse et toute pimpante
Association de pauvres membres abandonnés.
C'est vrai car à cette époque-là
Il n'y avait ni discrimination ni méchanceté.
Une belle bienveillance
Une douceur familiale
Une sorte de devoir de tendresse
Avant les grands départs.Oui c'est vrai je me plains,
Mais à cette époque-là
A l'heure des soupes chaudes et des "comment ça va ?"
Même si le bonheur était erroné
Il battait bien là tout au fond de nos cœurs
Tout bas.
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Tous les mots de nos silences
PoesíaRoman en vers libres "Les mots Ne sont que des métaphores Tu sais ?„ C'était écrit De sa main Entre les lignes D'un bouquin. Alors je lui ai répondu : "Un deux trois quatre Bleu rouge jaune violet Regard douceur immortel mélodie Crier rire sour...