13. Collège

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Railleries
Fusant
Commentaires
Désobligeants
Tenues
Détaillées
Dans les moindres détails.
Et voici qu'un maquillage raté
De je ne sais quelle inconsciente mal sevrée
Se retrouve désormais
Être de publique notoriété.

Ah ça oui ! C'est chacun pour soi, dans la cour des grands.

Tous on se croit si fort
Si mature, important, et
Impliqué dans la vie
Que tous on oublie que du sommet
De nos talons de douze centimètres
On n'a pas plus
De treize ans et demi.

C'est ça la cour du collège
Des mots qui blessent
Des amours propres attentés ;
Un ‪instinct de survie‬
Dans une guerre sans merci.
C'est tirer sur tout ce qui bouge,
Dans l'espoir désespéré
De se trouver
Une personnalité.

Ah ça oui ! C'est la guerre dans la cour des grands.

Et alors et alors
Tout explose
Tout vole en éclat
Tous les premiers du mois.
Alors tous
Les couples et les amants
Se décomposent dans un nuage d'insultes et de ressentiment.
Les amis se séparent
Pour aller se critiquer
Dans le groupe d'à côté.
Tous les coups sont permis.

C'est la guerre dans la cours des grands
À l'échelle interdit aux plus de quinze ans.

Et alors le sang de tous
Jaillissent des balles d'encres
Lancées dans l'espoir fou
De ne toucher personne.
Ah ça oui, on en a des belles d'idées
Quand on est encore jeune et sans passé !
On aimerais toujours bien faire
Mais des milliers d'obus autour de nous
S'écrasent contre terre
Et vous oblige à tordre le cou.

Il n'y a pas de place
À l'excentricité
Dans la cour des pré-lycée.
Oh oui, c'est vrai,
Vous pourrez dire que je ne fais qu'omettre
Toutes les belles histoires d'amour et d'amitié
Qui sans doute sous peu vont naître
Dans cette cour de récré.
Tous les idéaux de justice et de liberté
Qui peu à peu vont s'éveiller
Dans le cœur et des persécuteurs
Et des persécutés.

Oui c'est vrai
Mais croyez moi
Ce n'est pas la première chose à laquelle j'ai pensé
Quand je l'ai vue cette fillette
D'une dizaine d'années
Se faire méchamment moquée
Pour un pantalon un peu démodé.

Et non, je n'ai rien fait.

Je ne suis pas allée
Les prier de tout mon être
De cesser de la faire souffrir.

Mais en compensation j'ai affiché
Sur la porte du collège et du lycée
Ce piètre poème que vous venez de lire.

Tous les mots de nos silencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant