La sonnerie éclate
Comme une mauvaise guerre
Dans les couloirs du collège.
Ils sortent un à un
Mais non.Je ne vois pas son visage.
Un deux dix et vingt huit
Tous
Mais pas elle.
Je m'approche de la porte peu à peu
Comme angoissée de ce que je pourrais y trouver.Quelques intonations
Coulent sur le carrelage
Hors de la salle.Elle parle
- Sais tu pourquoi Ludivine est partie ?
Problèmes familiaux ?
Échec de l'exercice ?
Peur de passer au tableau
Peut-être ?- Non
Rien de tout cela
Je crois
Il me semble seulement
Que sa poésie est trop belle
Un peu trop fragile sûrement
Et ses mots trop timides
Pour parcourir le si long voyage
Entre ses lèvres et leurs oreilles.
Son poème s'abîmerait
Semble-t-il.- Je comprends.
Et ces deux mots planent
Une seconde au dessus de nous
Comme un dernier espoir.Je m'accorde un soupir
Quand ces deux yeux d'une indescriptible beauté
Se heurtent à mon âme troublée
Et la ravage de fond en comble.- Euh
Salut.Elle aussi a l'air gênée.
Il est fou de constater
Comme les mots tombent
Et nous laissent tomber
Quand on a besoin d'eux.Je ne réponds pas.
Le son de ma voix
A visiblement déserté
Tous les mots que j'aurais eu à lui dire.Alors d'un regard je lui raconte
Mes mots silencieuxUn sourire
Naît dans le champ de son émoi
Et ses effluves de fleurs
Font pousser en moi
Des gerbes de bonheur.Alors
Sans un mot sans une syllabe
Nous sommes reparties
Vers la bibliothèque.Peut-être que les mots que nous avions écrit
Avaient en vérité déjà tout dit.
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Tous les mots de nos silences
PoesíaRoman en vers libres "Les mots Ne sont que des métaphores Tu sais ?„ C'était écrit De sa main Entre les lignes D'un bouquin. Alors je lui ai répondu : "Un deux trois quatre Bleu rouge jaune violet Regard douceur immortel mélodie Crier rire sour...