Tout est agité de ce rythme frénétique
De toutes les dernières fois
Et des toutes dernières fois.Il y a des chansons qui planent
Des rires inavoués
Des pleurs trop refoulés
Et surtout cette crainte,
Cette crainte dans les cœurs,
D'avoir oublié de vivre durant une année.Alors tout le monde se parle
Et les vieilles rivalités s'effacent.
Comme au seuil du trépas
Où tout veut être pardonné,
L'on est pris d'un élan
D'amour et de liberté,
Comme si en une nuit tous avaient compris
Que l'on est tous identiques au fond.
Les mêmes souvenirs
Qui vont être romancés,
Les mêmes idées
Forgées par le temps,
Le même avenir
Qui nous terrifie et qui pourtant
Va tous nous saisir au cou au même instant.Le même désir
Tant de fois demandé, prié, souhaité,
À en oublier le sens du mot :
Celui de faire de sa vie
Quelque chose de beau.Et alors qu'une page se tourne
Et que toutes les lignes se dérobent sous nos pieds
La peur sans doute d'être trop petits
Nous fait tous ensemble écouter le silence :Ils ont compris.
Et alors nous n'avons plus qu'une voix.
- Salut Ludivine ça va ?
- Tu es fière de ton année ?
- C'est si dommage que l'on ait si peu parlé
- Ça te dirait de venir un peu chez moi
- Tu aurais un moment pour se voir cet été ?
- Hâte d'être à l'année prochaine ?
- Vivement que les examens soient passés !
- Tu vas tous tellement nous manquer
- Tu sais Ludivine, je t'aime.Et finalement
Il n'y a que cette phrase là
Que j'entends.
Je la regarde
Elle l'avait dit tout doucement
Mais ses yeux brillaient si fort
Qu'on aurait dit qu'elle avait crié.On mêle nos yeux un moment
Et peut-être était-ce la chaleur
La frénésie, les autres
Les adieux, ou même le bonheur,Mais quelques mots
Un à un
Sont tombés de mes lèvres.
Et puis un peu plus,
Un peu plus et beaucoup, beaucoup de mots, plein de mots, des centaines de mots, des mots d'amitié qui voulaient dire tellement plus mais qui étaient si simples, des mots d'amour déguisés, comme on aurait caché sous une couette les corps des amants, et qu'il ne resterait que les yeux, que les yeux, là, planant dans l'air, face à face et liés d'un millier de sentiments et de déclarations et que personne ne peut voir, car c'est nous, ça résonne en nous, et nul part d'autre.On ignore les regards,
Et je lui sers la main
Et elle sert la mienne.On n'a pas besoin de plus,
Car on sait pertinemment
Que nos cœurs
On déjà accompli le reste.
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Tous les mots de nos silences
PoetryRoman en vers libres "Les mots Ne sont que des métaphores Tu sais ?„ C'était écrit De sa main Entre les lignes D'un bouquin. Alors je lui ai répondu : "Un deux trois quatre Bleu rouge jaune violet Regard douceur immortel mélodie Crier rire sour...