42. Espoir

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Le poème
C'est là. 
Maintenant !

Mais oui !
C'est tellement évident !

Il va se lever
Il va me dire, droit dans les yeux
"C'est moi."
Non non ! Mieux !
Il me laissera un signe
Subtil
Que seule je pourrais remarquer.

Mon cœur bat à la chamade.
Ça y est.
Le moment est arrivé.

Le premier se lève.
C'est peut-être lui...
Je ne connais même pas son nom.

- Merci Antoine
De t'être proposé.

Il regarde la classe et calmement déclame :
- On n'est pas sérieux quand on a quatorze ans
On passe notre temps à rire et à rêver
Rêver et rire du temps où l'on sera grand
Sans pour autant oublier l'amour, l'amitié.
A l'âge où se mêlent conscience, amis, insouciance,
Là où l'adolescence a remplacé l'enfance
Envie de s'amuser plus que d'être grand
On n'est pas sérieux quand on a quatorze ans.

C'était un bel hommage
À Rimbaud
Mais ce n'était pas lui.

Adrien lève la main
Puis Paul
Puis Jason.
Résultat : rien.
Pas un signe
Pas un sous entendu.

Aurais-je oublier
De le remarquer ?
Quatre garçons sont passés.
Ma classe n'en compte que huit.

Peut être que je me suis trompée.
Il ne viendra pas.

- Même si je constate
Que ces messieurs ont une intanchable soif de poésie
Au tour de ses dames de faire preuve
D'un peu de courage !
Suivante ! Oui, viens, Rose !

S'il avait voulu me parler
Il serait passer en premier.
C'est certain.
Il aurait lever la main
M'aurait regarder droit dans les yeux
Et m'aurait dit je t'aim....
Non non Ludivine !
Il t'aurait dit merci.

Quoiqu'il en soit
Ce n'est pas la question.
Il ne s'est pas levé
Et toutes mes espérances se métamorphosent
En un triste chiffon
                           de futilités
                                 et d'illusions.

Tous les mots de nos silencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant