61. Lenteur

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C'est la mort dans l'âme
Que je remonte en cours.
Plus que les insultes
Et les mots sales
Que dans les chuchotis j'entends,
C'est l'humiliation qui me hante.

Pourquoi ?

Ne m'aimait-elle pas
Finalement ?
Étais je trop laide ?
Trop étrange ?
Écrivais-je trop mal ?

J'ai encore
Le goût salé
Des ses larmes
Sur mes lèvres.

Ses lèvres
Qui m'ont portée si haut
Si haut dans le ciel
Au delà de mes rêves
Et de mes espérances
Car jamais, ça non,
Je n'aurais cru
Fréquenter l'amour.

Pourquoi s'être vêtue
De tels mirages
Pour ensuite me laisser mourir assoiffée
Dans les dunes de sable ?

Jamais la solitude
N'est aussi grande
Que lorsque l'on a goûté
À son exact opposé.

Pourquoi m'avoir ainsi blessée
Dans les profondeurs de mon âme ?

Et alors le mal-être
L'humiliation
La douleur languissante
Me fait tourner la tête
Elle
S'installe dans chaque cellule de ma peau
Pour la faire ternir
Et dans le vermeil de mes lèvres
Pour les faire mourir.

Ce mal
C'est une sorte de lenteur
Qui s'installe dans mes veines
Qui fait s'éteindre les heures
Sans que le mal ne passe

Une lenteur
« Quelque chose ralentit en elle
Sûrement une infiltration de la mélancolie dans son corps.
Le bonheur devient une île dans le passé, inaccessible. »

Charlotte aussi
Devait être tombée de haut
Dans un désert. 

Et mon cœur
Se rétractait chaque minute un peu plus
Et la pluie s'est mise à glisser
Le long des grandes vitres glacées.

Tous les mots de nos silencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant