85. Mer

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Ce soir
J'ai rencontré la mer
Celle qui depuis tant de siècle
A nourri les lignes des poètes
A fait pleurer l'encre
Et fleurir les esprits.

Elle m'a pris dans ses gros bras humides
Et m'a collé un baiser sucré
Sur mon front étourdi.
Ivresse de chaleur,
Presque écoeurante,
Enveloppant ma poitrine
Du tendre réconfort que son murmure
M'avait promis.

L'écume de ses secrets
Caresse ma peau
Enlace mes chevilles
Et repart vers l'océan
Dans une tendresse infinie,
Avec les milles navires
De mes silences d'antan.

Oublié
Le temps des regrets
Des soupirs
De la laideur.
Oubliées
Les amours de bois
Les promesses
Et les mensonges.
Oubliés
Ses cheveux
Son regard
Et ses poèmes.

Ici
Dans la fuite du temps
Dans les courants salés
Et les promesses mouillées
Tout recommence pour la première fois.

Ce soir
Quand la mer s'est couchée dans la nuit
Tout a disparu.
Désillusions désespoirs douleurs
Perdus dans la noirceur des vagues
S'effaçant dans le paysage
Qui embrasse mon cœur.

Voilà tout est fini.
Et ma peau semble plus blanche
Tout à coup.

Et un drôle de rayon
Franchit sa pâleur
S'élève jusqu'aux cieux
Et illumine les étoiles
D'une nouvelle lueur.

Ce soir, tout a changé.

Tous les mots de nos silencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant