95. Incertitude

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Un pas
Deux ou trois
La semelle qui racle les graviers
La poussière qui tente de s'envoler.
Les mélodies des écouteurs
—Un peu trop fortes d'ailleurs—
L'air un peu trop froid du matin
La peau qui légèrement se hérisse.
Pas beaucoup de bruit
Surtout beaucoup de pensées.
Les visages fermés
Que l'on croise
Toujours les mêmes depuis le début d'année
Ils ont tenté de mûrir
Mais rien n'a vraiment changé.
Toujours les mêmes cheveux
Au final
La même volonté de reconnaissance
Les mêmes petits doutes
Et toujours cet égarement sans fin.

C'est tout cela
Mon tableau du matin.

Mais aujourd'hui
Je ne sais pas s'ils l'ont vu
Il y a quelque chose en plus :
L'incertitude

Si si elle est là
À planer dans les airs.
Bientôt le retour de l'été
Et tout de nouveau est contesté.

Une nouvelle boucle qui se ferme
Et rien pourtant n'est achevé.
Des rêves délaissés
Et l'angoisse de les voir faner
Sur un lit d'hôpital.
Alors on est là
On essaie de se faire une petite place dans l'univers,
De trouver un endroit où graver son nom,
Sans l'inscrire dans les lettres déjà creusées.

On essaie on tente on perd
Alors même que quand s'approche l'été
Tout est plus effrayant.

On rejoint les salles de classes
Et on sait qu'une nouvelle boucle sera fermée
On tente d'étouffer l'incertitude
Dans nos rêves en attente
Couloirs du purgatoire
Mais elle est là
Bien vivante.

Tous les mots de nos silencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant