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La mâchoire contractée, le jeune s'est écarté de moi après que l'autre lui ai fait signe. Alors, je me suis éloignée des autres et assise, car ma jambe commence à me faire sérieusement souffrir. L'homme a attrapé une sorte de tablette, et je suis en train d'essuyer mon nez ensanglanté à cause du coup du plus jeune lorsqu'il nous hèle :

- Vos noms ?

Irritée par le ton qu'il emploie, je rétorque avant qu'aucun d'entre eux n'ait pu répondre :

- Le tien ?

L'absence de vouvoiement et certainement de respect dans ma voix le fait claquer sa langue sur son palet d'agacement, mais il me répond cependant :

- Je m'appelle Amal. Je serais votre responsable jusqu'à nouvel ordre. Owen, ici présent, s'occupera de vous également.

J'opine en étirant ma jambe.

- Lou'.

Amal me jette un coup d'œil, puis note mon nom dans son appareil. Les autres donnent le leur à leur tour, et il déclare :

- Bien. Un coup de poing ne vaut pas un vrai combat, je vais vous demander de vous mettre par deux, s'il vous plaît.

Je lève les yeux au ciel sans bouger d'un pouce, et observe les autres se diviser en trois. John' et Tom' se mettent ensemble, Ky' avec Emy', et Justin, seul, tape nerveusement du pied, les yeux rivés sur le sol. Il n'osera pas se mettre avec moi. Je sais très bien, je l'ai remarqué plus d'une fois, que je lui fais peur. Je soupçonne d'ailleurs fortement le meurtre d'Hugo d'y être pour quelque chose.

Amal, concentré sur sa tablette, ne remarque pas l'hésitation du jeune garçon, mais cela n'échappe pas à Owen. Il s'avance dans sa direction en s'étonnant :

- Quoi, elle te fait peur ? allez, dépêche-toi.

Les mains agrippant fermement son sweat, Justin se rapproche de moi, et je le regarde d'en bas, toujours assise sur le sol.

- Que vous ayez les bases ou non, intervient Amal en reposant son appareil électronique, vous allez engager un combat à mains nues, je veux voir comment vous vous débrouillez.

- Bien-sûr... marmonné-je en refaisant mon lacet.

Par réflexe, Justin recule d'un pas en secouant négativement la tête. J'ignore s'il m'a déjà vue me battre, mais dans tous les cas, la perspective de se mesurer à moi le terrorise.

- Non, non, je ne peux pas, panique-t-il, et j'ai l'impression qu'il va se mettre à pleurer.

- Punaise... soupire Owen en s'avançant jusqu'à nous. Arrête de pleurnicher, et mettez-vous en place, tous les deux.

Je relève la tête dans sa direction, avant de secouer négativement la tête.

- Qu'est-ce que vous ne comprenez pas dans, je n'ai pas d'ordre à recevoir de vous ?

Le châtain contracte la mâchoire, mais réplique :

- Tu n'as pas le choix. Qu'est-ce qui t'empêche de lui en mettre une, hein ? Tu ne l'aimes pas, ça se voit. Alors quoi, tu as peur de te faire battre ?

Je ris légèrement.

- Justin me terrifie, ironisé-je.

Owen, les yeux rivés sur moi, hoche doucement la tête.

- Dis plutôt que tu es inquiète à cause de ça.

A ses mots, il donne un coup de pied dans ma blessure. La douleur qui me transperce est si forte que je ne peux empêcher un hoquet, et des points noirs viennent danser devant mes yeux. Je serre les dents pour évacuer la souffrance que son coup a réveillé, et Owen s'accroupit à côté de moi.

SolivagantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant