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Alors qu'il s'apprête à ouvrir les portes de la salle d'entraînement, Owen tourne la tête dans ma direction :

- Nathanaël te remercie, pour la lettre, annonce-t-il, et je sens que c'est à contrecœur.

Je lui réponds par un bref hochement de la tête, et les portes s'ouvrent pour nous laisser entrer. Je constate alors avec étonnement que si les cinq prisonniers sont présent, Amal lui, n'est nulle part en vue.

- Où est Amal ? interroge Owen en défaisant mes menottes.

Tom' hausse les épaules.

- Aucune idée. Il n'était pas là lorsque nous sommes arrivés.

Le châtain à mes côtés soupire exagérément.

- Je vais le chercher.

Il tourne les talons pour ressortir, mais au dernier moment, il se retourne, et me pointe du doigt.

- Pas de conneries.

Pour toute réponse, je lève les mains en l'air, et il quitte la salle après avoir levé les yeux au ciel. La porte se referme derrière nous, nous laissant dans un silence pesant. Je leur tourne le dos, les yeux toujours rivés sur la porte. Je n'esquisse aucun geste jusqu'à ce que Ky' prenne la parole :

- Tu as discuté avec Nathanaël ?

Je me tourne dans leur direction. Tous m'observent avec intérêt. Mes yeux trouvent ceux de Justin, et par je ne sais quelle audace, il parvient pour une fois à ne pas baisser les siens.

- Oui, je réponds doucement, sans le quitter du regard.

Il finit par détourner la tête, mal à l'aise, et je m'avance calmement dans sa direction.

- Justin, regarde-moi.

Le jeune garçon se mord l'intérieur de la joue, mais redresse la tête.

- Maintenant, explique-toi.

- Je n'ai rien à expliquer. J'ai fait ce que j'avais à faire.

J'incline légèrement la tête.

- Vraiment ? Et dis-moi, pourquoi retourner se jeter dans les bras de ceux qui t'ont tabassé et de qui nous t'avons sauvé la vie ?

Par réflexe, il baisse de nouveau la tête, et fourre ses mains dans ses poches. Aussitôt, ses yeux s'écarquillent, et il devient blanc comme un linge. Pour le moment très calme mais sentant la colère monter petit à petit, je lâche sèchement :

- Si c'est la lettre que tu cherches, elle a été rendue à son propriétaire. A présent, réponds-moi. Pourquoi retourner auprès des hommes de Naïm ?

Il se pince les lèvres, et je devine la réponse.

- L'Homme qui Dort, je lâche, et il se crispe entièrement. Je t'ai traumatisé.

Justin ne répond pas, et je prends une profonde inspiration.

- Et donc, tu pensais que nous vendre, me vendre, t'empêcherait de subir le même sort ?

Pas de réponse. Je m'agace :

- Réponds-moi.

- Oui, avoue-t-il alors, sans rencontrer mon regard.

C'est plus fort que moi. Avant même que j'ai pu me contrôler, mon poing percute sa mâchoire avec une telle violence qu'il tombe à la renverse. Afin d'éviter qu'il se relève, je donne un coup de pied dans son bras amortisseur, et son dos cogne méchamment contre le sol. Je m'accroupis à ses côtés.

SolivagantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant