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Je grimace alors que Nathanaël me met violemment à terre. Il me coince au sol, mais j'envoie ma tête en avant, et elle vient percuter son nez avec force. Surprit, il recule en tenant ce dernier, et j'en profite pour me redresser et l'éjecter plus loin. Essoufflée, je me relève, et il fait de même. Là, je m'agace :

- C'est de la triche, j'ai un bras en moins.

Indifférent, il hausse les épaules.

- Et moi j'ai l'interdiction de te toucher à cet endroit.

- C'est plus simple ! Protesté-je. Vas-y, essaie de me battre sans utiliser ton bras gauche !

- Ce serait inéquitable.

- Pourquoi ?

- Je suis gaucher.

Je soupire, ce qui lui arrache un sourire. Amal, qui nous observe avec lassitude, s'impatiente :

- Vous combattez ou vous jacassez ?

- On combat en jacassant, ricane Nathanaël en envoyant son poing dans ma direction.

Je ris à mon tour en l'évitant, et lui fais un croche-pied. Il trébuche, et mon coude valide vient percuter l'arrière de sa tête. Il s'étale à plat ventre, et avant qu'il ait le temps de se relever, je pose un pied sur sa tête, l'autre sur sa main droite.

- Connasse, rit-il en se tortillant comme un poisson pour sortir de mon emprise.

- Tu as perdu, contré-je. Là, je sors mon arme, et bam, t'es mort.

- Et si tu n'as pas d'arme ? Demande Amal.

Je hausse les épaules, me penche et pose mes deux mains sur sa tête.

- Un mouvement sec vers la droite et c'est terminé.

Satisfait, l'entraîneur hoche la tête.

- Bien. C'est Lou' qui l'emporte.

Je m'écarte de mon cousin, qui se relève en secouant sa main sur laquelle j'ai marché avec une grimace. Nous avons des chaussures de sécurité.

- Rien de cassé ? Je demande en l'inspectant.

- Je ne crois pas, non. Mais la prochaine fois, je t'aurais !

Amusée, je lève les yeux au ciel.

- C'est ça, même avec un bras en moins je t'écrase.

- Je dominais. C'était un coup de chance.

- Non, c'était un manque d'attention de ta part, le détrompe Amal, ce qui me fait sourire. Tu aurais dû t'attendre à son croche-pied et pouvoir l'éviter aisément. Ainsi, tu aurais gardé l'avantage. De plus, comme ton équilibre reste toujours à désirer, tu t'es trop penché en avant et ça lui a offert une pleine possibilité sur l'arrière de ta tête. Si ça avait été lors d'un véritable combat, il suffit que l'adversaire frappe plus bas et plus fort, sur les cervicales, et tu es mort.

Frustré, Nathanaël souffle.

- Je travaille encore mon équilibre, mais c'est plus long que ce que je pensais.

- Comment tu faisais dans la forêt, pour grimper aux arbres ?

Aussitôt, mon cousin grimace et j'éclate de rire.

- Il ne grimpait pas !

Amal rit à son tour et Nathanaël me fusille du regard. L'escalade était la seule discipline dans laquelle Tom' battait le brun à plate couture, et il prenait un malin plaisir à le lui rappeler régulièrement.

SolivagantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant