23-

33 2 2
                                    

- Je t'assure qu'à la minute où Naïm donnera l'autorisation pour t'achever, je te mettrai une balle dans la tête.

Je hausse les sourcils, franchement surprise. Owen se tient dans l'encadrement de la porte, bras croisés sur le torse, visiblement agacé. Je me lève péniblement en jurant contre ma jambe, et m'enquiers :

- Qu'est-ce que tu fous ici ?

- Très bonne question, siffle-t-il en s'avançant pour me passer les menottes. Ordre du chef.

Je ferme brièvement les yeux en me mordant la lèvre. L'enfoiré. Je n'aurais peut-être pas dû critiquer Owen devant Naïm hier soir. Le châtain me pousse hors de ma cellule, et alors que nous commençons à avancer, il siffle :

- Tente quoi que ce soit, et je te plante.

Je me retiens de le regarder de travers en faisant remarquer que dans cet état, « tenter quoi que ce soit » serait de la pure folie. A la place, je rétorque :

- Naïm n'a pas encore donné l'autorisation.

Il me foudroie du regard, mais ne prend pas la peine de répondre, mâchoires contractées. Il m'escorte jusqu'à la salle de bain sans plus parler, et lorsque je ressors et que nous nous mettons en route pour la salle d'entraînement, son rythme de marche est si élevé que je me vois forcée de ralentir afin de pouvoir arriver à destination sans devoir m'arrêter. Surpris par mon ralentissement, Owen tourne la tête dans ma direction.

- Je peux savoir ce que tu fais ?

Je le regarde de haut en bas.

- Je ralentis, je réponds sèchement, sous-entendant l'évidence de mon propos.

Il lève les yeux au ciel.

- Et pourquoi ça ?

Je ne peux retenir un soupir agacé.

- Parce que j'ai mal.

Il semble soudainement se rendre compte que je claudique depuis tout à l'heure, et ses yeux noisette passent brièvement sur ma jambe, avant qu'il ne secoue négativement la tête :

- Tu n'avais qu'à rester sagement dans ta cellule, au lieu d'essayer de t'enfuir.

Je le foudroie du regard alors qu'il me pousse en avant pour me faire accélérer l'allure. Une vive douleur dans la jambe me fait grimacer, et je l'insulte en m'écartant de lui. Résultat, lorsque nous arrivons enfin à la salle d'entraînement, ma jambe me fait souffrir le martyr, et Owen est encore plus agacé que lorsqu'il a ouvert la porte de ma cellule. Amal semble d'ailleurs immédiatement s'en apercevoir puisqu'il interroge :

- Un problème, Owen ?

Pour toute réponse, le châtain me désigne d'un mouvement du bras, et l'entraîneur aux yeux gris hausse les sourcils.

- Vous avez fait le trajet ensemble ?

- Ordre du chef ! s'écrie son compagnon, indigné.

Cela a pour seul mérite de le faire pouffer.

- Au moins, tu renforceras ton self-control.

- Je me contrôle très bien, rétorque-t-il sèchement en s'arrêtant à ses côtés.

Amal lève les yeux au ciel, et je vais m'assoir dans mon coin habituel, me concentrant sur autre chose que la douleur qui me lance la cuisse.

- Bien, à présent que les retardataires sont présents, nous allons pouvoir commencer.

A ces mots, il rallume son vidéoprojecteur, et je lève les yeux au ciel en secouant négativement la tête. Il compte nous repasser sa vidéo ?

SolivagantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant