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Je tousse fortement, manquant de recracher le médicament que je viens d'ingurgiter sur l'infirmière accroupie devant moi. Elle a un mouvement de recul, et je reprends mon souffle en essuyant l'eau qui a goutté le long de mon menton d'un revers de manche.

- Courage, ce n'est pas si mauvais... tente-t-elle de me rassurer d'une voix douce.

Je la foudroie du regard.

- C'est au moins le sixième verre d'eau que je dois avaler cul sec. Je vous prie de m'excuser, ce n'est pas le goût de vos médicaments, qui me dérange.

J'ai envie de vomir, mon estomac est rempli d'eau. Du coin de l'œil, j'aperçois la porte de ma cellule s'ouvrir, et l'infirmière élude :

- Votre garde vous emmènera aux toilettes.

- Pourquoi donc ? intervient Owen avec un demi sourire, ce qui fait sursauter l'infirmière, qui ne l'avait pas entendu arriver.

Elle me force à avaler la fin de mon verre d'eau, et je grimace avant de l'écarter de la main.

- C'est bon, maintenant.

- Vous l'empoisonnez ? se moque le châtain en s'arrêtant à côté d'elle.

- Je la soigne, le détrompe-t-elle en commençant à ranger ses affaires.

- A présent je me sens en pleine forme, merci... râlé-je en me relevant difficilement.

J'ai l'impression que toute l'eau que j'ai avalé va ressortir à tout moment.

- Vous devriez porter des béquilles, commente alors l'infirmière en se levant à son tour.

Je balaie son propos d'un revers de main, et Owen grimace :

- Non merci, elle est déjà bien assez lente comme ça.

L'infirmière lève les yeux au ciel, mais s'éclipse de la pièce après m'avoir conseillé de ne pas avaler d'autres médicaments.

- Embêtant, j'aurais eu envie d'un doliprane... marmonné-je une fois qu'elle a disparu de ma vision.

Owen, visiblement de bien meilleure humeur que la veille, esquisse un sourire et attrape mon poignet de ses doigts gelés pour me passer les menottes.

- Tu en as bu combien ? ricane-t-il en me poussant hors de ma cellule.

- Six, grincé-je.

Il rit légèrement.

- Si tu ne revomis pas tout dans les cinq prochaines minutes...

- En tant que garde, tu serais chargé de nettoyer, non ?

- Certainement pas.

Après avoir pris une douche, nous nous rendons jusqu'à la salle d'entraînement, et faute de l'infirmière, nous sommes en retard, et je le vois immédiatement à l'air agacé qui flotte sur le visage d'Amal.

- Pas trop tôt ! s'indigne-t-il dès que nous passons la porte.

- Tu diras ça à l'infirmière, râlé-je alors qu'Owen libère mes poignets.

Je clopine jusqu'à mon coin, et me laisse glisser contre le mur. Amal lève les yeux au ciel, et appuie sur sa tablette pour démarrer son vidéoprojecteur.

- Attends, l'interrompt Owen en levant une main dans sa direction. Naïm veut qu'elle les regarde également.

- Eh bien débrouille-toi pour qu'elle le fasse.

SolivagantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant