Chapitre 59

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Chapitre Cinquante-Neuvième

James n'avait pas pu se résoudre à passer à la librairie de Sue. Tout simplement, car il ne pouvait pas entendre de vive voix que non elle n'avait pas écouté, parce que franchement, elle avait d'autres choses diablement plus importantes que ça. Alors il avait laissé un message sur le répondeur de la librairie en laissant un mail ou un numéro où le joindre. C'était ce midi. Depuis, il ne cessait de vérifier ses SMS et ses mails, approximativement toutes les cinq minutes. C'était bête. C'était bête parce qu'au fond, il n'avait rien dit pour lui faire comprendre qu'il l'aimait toujours. À part cette fichue chanson où, avec ses mots à lui, il voulait lui faire comprendre qu'il l'avait dans la peau, que maintenant, il lui serait impossible de faire sans elle, de faire autrement, parce que quand il aime, c'est pour toujours. Pour lui faire comprendre qu'il ne se contenterait pas d'un départ sans aurevoirs, pour simple rupture. Pour lui faire comprendre qu'il allait se battre un peu, qu'elle ne se débarrasserait pas aussi facilement de lui. C'était trop facile. Il fallait qu'ils se parlent. Il fallait qu'il se batte.

Il était dix-sept heures vingt-trois quand Sue lui avait répondu. Par texto. Un tout petit texto. Avec deux petits mots. « She heard. ». Deux tout petits mots. Et ça avait suffit à décider James.

De JAMES:
Je pars pendant deux jours. 
C'est okay ?

De ABDEL:
Ouais... Enfin... Ça dépend...
Vous avez un single qui sort la semaine prochaine, nous fais pas une disparition volontaire à sept jours de la date. S'il te plait.
Et faut vraiment qu'on parle de ce que t'as dit ce matin.

De JAMES:
Pourquoi ?

De ABDEL:
Parce que même si dans le fond, je te comprends et t'as raison, tu ne peux pas présenter les choses de cette manière. Les gens ne vont pas comprendre.

De JAMES:
Les gens ne sont pas bêtes, Abdel.

De ABDEL:
Mais tu es une star James, et tu ne peux pas demander à tout le monde de ne t'aimer que quand tu y es prêt ou que quand tu es sur scène.
Tu fais un métier où il n'existe pas de vacances parce que ta principale activité c'est d'être toi.

De JAMES:
J'ai perdu Janis à cause de ça, Abdel. Je ne la perdrai pas elle en plus.

De ABDEL:
Alors il faut aussi que tu fasses des efforts. Il faut que tu leur en donnes un peu plus pour qu'ils te prennent un peu moins. Tu dois aussi modifier l'équilibre.

De JAMES:
On en reparle quand je rentre. Faut que j'y aille.

De ABDEL:
Tu vas où ? Je peux savoir ?

De JAMES:

En Irlande.

De ABDEL:
Ah !
D'accord.

I Want To Write You A Book - [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant