" Tiens-toi prêt "

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《 Quand une personne vous obsède à ce point, il faut se rendre à l'évidence, le cœur a été atteint 》


Sans nous occuper des personnes autour de nous, nous étions partis à toute allure. Les personnes les plus proche entendaient notre sirène et certains piétons ou passants nous suivaient du regard, intrigués. Autant qu'on le pouvait, nous grillions quelques feux rouge, avec, en supplément, quelque excès de vitesse, tout en priant pour que les autres respectent le code de la route et nous laissent la priorité. Le trajet se déroulait sans encombres, pour le moment, malgré que Jin soit tendu au volant, ce qui ne présageait rien de bon.

Proche de l'arrivée, Jin éteignit cet horrible son qui prévenait tout l'entourage de notre présence. S'arrêtant en double file sur une voie, ce qui était interdit et plutôt dangereux, il se retourna vers moi.

Jin: Descends, tu vas continuer à pied, ce sera plus discret qu'avec la voiture.

Jimin: Tu as un plan ?

Jin: Écoute bien ce qu'on va faire.

Il me tendit une seule et unique clé épaisse, qui ressemblait à une clé de porte d'entrée de maison. Voyant où il voulait en venir, et alors qu'il continuait ses explications, je pris dans la boîte à gant les accessoires nécessaires à une arrestation et, dans les cas les plus compliqués, pour me défendre, et j'accrochais tout ça à ma ceinture.

Jin: Tu vas surveiller la maison jusqu'à ce qu'il arrive. Je vais rester en retrait avec la voiture. Lorsqu'ils seront en face de la maison tu iras les arrêter, ils ne pourront pas fuir. Cette femme en fauteuil ne fera que le ralentir dans sa fuite et quant à elle, elle ne pourra pas aller bien loin. Si dans le cas contraire le gars laisse le fauteuil pour fuir, préviens-moi direct, je le prendrais en chasse. Ils n'iront pas loin.

Jimin: Tu sais quand même que je risque de me faire tirer dessus ?

Jin: Ils ne tuent que ceux qu'ils ont prévu de tuer, tu ne risques rien.

Jimin: J'ai un mauvais pressentiment.

Jin: Ouais, moi aussi. Bon courage.

Jimin: Merci.

Je sortis de la voiture sous le regard d'une petite fille accompagnée de sa mère qui regardait ce qui pendait à ma ceinture. En me rapprochant de la maison de cet homme, je me sentais de plus en plus anxieux et, en voyant Jin s'éloigner un peu plus de moi, je sentais une chair de poule me parcourir le dos.

Nous devions parvenir à les coincer. Nous devions à tout prix réussir.

Apercevant la maison, j'accélérais le pas, à en faire monter mon rythme cardiaque dû au léger effort et aussi, peut-être, au stress de la situation. Atteignant la porte, j'expirais un léger souffle et regardais autour de moi, mais il n'y avait encore personne. Alors, je déverrouillais la porte et entrais, découvrant ainsi l'intérieur d'une maison qui n'était pas la mienne.

J'attendis 5, 10, même 15 minutes, jusqu'à ce que je reçoive un appel de Jin.

Jimin: Ouais ?

Jin: Je les vois, ils sont dans la rue en face de moi. Ils arrivent, tiens-toi prêt.

Jimin: Ça marche.

Jin: Reste en communication, ça ira plus vite pour m'alerter en cas de pépin.

Je glissais mon téléphone toujours en appel dans une poche de ma veste. J'eus soudainement une respiration plus importante et plus bruyante, que Jin pouvait certainement entendre, et ce silence pesant était d'autant plus perturbant. Je sentais ce mauvais pressentiment grandir de plus en plus... Énormément de questions se bousculaient dans ma tête, comme une impression que c'était mon dernier moment à vivre, mes derniers souffles de vie.

Mais la question qui me tenait le plus à cœur était : Qui allait prendre soin de Tomoe, si je disparaissais ? J'étais le seul en qui elle avait confiance...

Jimin: Jin...

Je n'entendais pas sa réponse, étant trop loin de mon portable, mais je savais que lui m'avait entendu.

Jimin: Jin, si jamais il m'arrive quelque chose, promets-moi de prendre soin de Tomoe.

Dans ce silence, j'entendis vaguement quelque chose mais n'arrivais pas à le comprendre. Je finis par fixer la porte, me tenant prêt à tout instant, jusqu'à ce que derrière elle, j'entende des grincements de roues. Mon sang ne fit qu'un tour. Ils étaient là, juste à quelques centimètres de moi. Mobilisant toute la concentration présente en moi, j'attendais patiemment qu'ils manifestent leur présence.

J'entendis sonner, suivi de trois coups à la porte. Je n'ouvris pas tout de suite, attendant quelques secondes, comme pour laisser le temps à une personne d'arriver. Je dirigeais ma main à la poignée et ouvris doucement la porte.

Me voilà en face des deux recherchés.

Sous leurs capuches, ils restaient silencieux et stoïques. On pouvait presque entendre le vent souffler.

Jimin: Vous êtes tous les deux en état d'arrestation pour homicide volontaire.

Prenant mes paires de menottes, je me dirigeais en premier vers Hyunjin. Mais, il fit un pas en arrière, puis un deuxième, avant de fuir en courant.

Jimin: Arrêtez-vous !

Voulant le poursuivre, je passais à côté de la femme en fauteuil qui devait être Naomi, mais elle m'agrippa dans mon élan en tendant le bras vers le bas de mes jambes et attrapa le large tissu de mon pantalon qui baillait. Ayant attrapé ce qui m'équilibrait, c'est-à-dire mes chevilles, je ne pus m'arrêter net, et ça me fit l'effet d'un croche-pied. Je n'eus d'autre choix que de la tirer dans mon mouvement, à l'en faire basculer de sa chaise roulante déjà bien fragile qui ne se pria pas pour l'accompagner dans sa chute, nous étalant au sol tous les deux. Laissant ainsi son partenaire prendre la fuite.

Redressant la tête, je grinçais des dents en poussant quelques gémissements douloureux, mais réussis à reprendre mon souffle, prêt à tout lâcher...

Jimin: JIN ! IL PART EN DIRECTION DU CENTRE-VILLE ! DÉPÊCHE TOI !

J'entendis des pneus patiner au sol puis, une voiture partir en toute hâte, tout ça accompagné de cette sirène assourdissante, mais cette fois obligatoire pour la chasse. Il ne pouvait pas se permettre de le perdre de vue.

Voyant la voiture passer devant moi, je finis par porter mon attention sur mes mains égratignées, qui saignaient légèrement. Toujours au sol, je me retournais afin de regarder la personne responsable de ma chute. La femme avait redressé la tête et me regardait fixement, incapable de se relever.

Je pouvais ainsi voir la moitié de son visage et de longs cheveux noirs, qui tombaient et touchaient le sol.

Elle souriait.

Naomi: J'ai enfin l'occasion de vous voir de près, agent Park Jimin.

Jimin: ?!

4:15amOù les histoires vivent. Découvrez maintenant