Personne ne doit savoir...

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《 Plus profondément le chagrin creusera votre être, plus vous pourrez contenir votre joie 》

Kahlil Gibran


Je savais bien que les fantômes n'existaient pas. Jin disait vraiment n'importe quoi...

Alors que Jin n'était pas encore arrivé, cette fille, que je venais de découvrir recroquevillée dans un coin, ne m'avait pas encore adressé un seul mot. Elle me regardait complètement apeurée, comme si son bourreau venait d'arriver. J'avais tant bien que mal essayé de lui parler mais elle restait muette, restant dans son coin en essayant de se faire toujours plus petite.

Il n'était pas censé avoir de femme dans cette maison. Depuis combien de temps était elle là ? Elle restait tout le temps enfermé comme ça ? Dans cette pièce minuscule qui ne devait même pas faire la taille de ma salle de bain... Il la retenait prisonnière, la laissant hurler à la mort ?! C'était inhumain et cruel, il devait être témoin de tous ses pleurs et lamentations. Il ne réagissait pas et la laissait seule. Ça me brisait le cœur...

Mais quelque chose me chiffonnait... Ce qui n'avait pas de sens était qu'elle n'avait en rien tenté de s'enfuir. Même apeurée comme elle l'était, elle devrait au moins regarder derrière moi, son chemin vers la liberté... Mais rien. Elle restait pétrifiée. Même lorsque je m'étais éloigné pendant une vingtaine de minutes, elle n'avait pas bougé d'un pouce...

Elle semblait terrorisée par moi ou quelque chose d'autre... Une personne séquestrée serait venue vers moi ou aurait essayé de partir de cette pièce... On dirait plutôt qu'elle voulait y rester... Dès que je tournais mon regard vers elle, elle semblait se raidir d'un seul coup.

Qu'est-ce que foutait Jin... Il était long...

Je rentrais de nouveau dans cette pièce, doucement, et je vis son souffle s'accélérer, son corps entier se crisper, ses ongles rentrer dans sa peau, tant elle s'agrippait à son propre corps.

Jimin: Ne t'inquiètes pas, je ne vais pas te faire de mal.

Je m'accroupis en face d'elle, lui donnant un sourire aussi doux que je le pouvais, mais elle portait toujours sur moi un regard peureux...

Mais il devint soudainement plus perdu lorsqu'elle regardait en face d'elle, ne me regardant plus, ne m'ayant plus dans son champs de vision.

Le baissant de plus en plus, elle se pinçait les lèvres. Toujours recroquevillée sur elle-même, en triturant ses doigts qui avaient lâchés sa peau marquée de ses ongles, je la vis ouvrir la bouche, pour la refermer directement après.

Elle répéta cette action plusieurs fois. Jusqu'à ce que finalement après quelques minutes et d'une voix hésitante, lui laissant tout le temps dont elle avait besoin, j'entendis finalement :

....: Où est-il ?

Jimin: Il ?

...: ...

Jimin: Oh ! Euh... Comment dire... Il est décédé, je suis désolé...

Elle baissait simplement et encore un peu plus le regard, l'air déçu ? Je ne savais pas trop...

Jimin: Tu sais quelque chose ? Tu le connaissais bien ?

...: ...

Jimin: Tu pourrais me dire pourquoi il te laissait ici tout le temps ?

Elle ne me répondit tout simplement pas...

C'était à ce moment-là, que j'eus compris qu'elle ne serait peut-être pas vraiment coopérative. Pouvais-je la blâmer, sincèrement...

4:15amOù les histoires vivent. Découvrez maintenant