Démons intérieurs

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《 C'est dur de raisonner son cœur, il s'accroche au moindre espoir, à la moindre lueur 》


Je craignais de voir des yeux brillants dans la nuit ou des ombres sur les murs. Je me forçais à ne pas y penser, mais j'avais peur... L'angoisse était restée présente toutes les nuits et la honte s'y était ajoutée. Le noir m'effrayait vraiment, pourtant j'étais grande... Quand j'étais petite, je pouvais appeler Papa et il venait me réconforter. Désormais, Papa n'était plus là...

Pourquoi avons-nous peur du noir, au final ? Quand tout disparaissait de mon champ de vision, tout mourait. L'angoisse de la mort, un danger caché dans l'obscurité se trouvaient donc au cœur de cette peur du noir, mais pas que... Je n'étais même pas une personne rassurante pour moi-même... Démunie, seule dans le noir, c'était l'enfant en moi qui appelait son père...

Je n'arrivais pas à dormir. Les impossibles, irréelles et imaginaires pensées travaillaient mon esprit, m'épuisant moi aussi... Depuis combien de temps n'avais je pas réussi à fermer l'œil convenablement ? Je sentais des choses toucher ma peau à travers la couette et cette sensation était réellement effrayante... Je me sentais perdue, vulnérable et terriblement seule dans le froid de cette pièce sombre qui était censée être ma chambre.

Comme Jimin me l'avait demandé, j'avais essayé de dormir dans mon lit, comme il disait, pour " faire un test ". Mais, à la minute où j'avais voulu fermer l'œil, j'avais senti quelque chose m'observer. J'avais pourtant vérifié que mon volet et ma fenêtre étaient bien fermés.

J'avais des sueurs froides et me faisais violence pour ne pas sangloter. Me redressant sur mon lit pour regarder autour de moi, je constatais qu'il n'y avait rien, ni personne qui pouvait me faire du mal. J'allumais ma lampe de chevet, me levais et sortis de ma chambre pour me diriger aux toilettes, ne pouvant plus me retenir. La lumière du couloir me montrait en même temps la chambre de Jimin alors qu'il dormait profondément, la porte ouverte. Je me sentais un peu plus rassurée par sa présence, jute un peu car, tant qu'il fera nuit... Cette peur persisterait... Je le savais...

Retournant dans ma chambre après mon affaire, je ne me sentais pas capable de fermer la porte, ni d'éteindre les lumières. Regardant dans le placard de ma chambre, je me sentais quand même un peu honteuse de croire au monstre qui pouvait vivre dedans... Quelque chose se serra en moi et, en crispant la mâchoire, je m'approchais de ma table de nuit, de laquelle je fis tomber un petit objet, sans faire exprès. Je m'abaissais donc pour le ramasser, alors qu'il était tombé sous le lit.

Ma surprise fut aussi grande que ma peur à ce moment-là. Quelqu'un... Il y avait quelqu'un sous mon lit. Sans attraper l'objet, je reculais violemment, percutant l'armoire derrière moi, me faisant couiner de douleur.

J'entendis un frottement, comme si il voulait sortir et venir vers moi. Je me faisais violence pour ne pas crier et réveiller Jimin qui dormait. Je pris mes jambes à mon cou, fuyant ma chambre et fermais la porte dans une action violente. Le bruit réveilla Jimin alors que je me dirigeais vers la porte d'entrée.

Jimin: Tomoe ?

Il sortit de sa chambre et me fit paniquer une nouvelle fois, je ne voulais pas qu'il me voit. Mais ce qui le choqua bien plus c'est qu'au moment où il posa les yeux sur moi, j'ouvrais la porte d'entrée.

Jimin: TOMOE ! NE SORS PAS EN PLEINE NUIT !

Je ne l'écoutais pas car, la personne que je voyais en cet instant n'était pas Jimin. Cet homme si bienveillant s'était transformé en un monstre de mes cauchemars qui venait de me crier dessus. Un de mes démons intérieurs, une de mes peurs les plus profondes... J'étais bien trop effrayée par la personne qui était sous mon lit depuis tout ce temps et par lui. Je devais partir, quitter cette maison de malheur, alors qu'il me courait après.

Je ne voulais pas partir, mais je devais fuir... Tout le monde me voulait du mal. Où pouvais-je aller pour enfin vivre en paix ?

Vraiment, Jimin, je suis désolée de te causer autant d'ennuis. Mais je t'en prie, crois moi, je ne suis pas malade.

Jimin: TOMOE !

Horrifié de voir qu'il avait encore oublié de fermer son portail, n'ayant fermé que la porte sans la verrouiller, il se mit à me courser dans la rue. En voyant ma silhouette disparaître dans la nuit sombre, qui était la base de toutes mes peurs, il s'inquiétait plus que jamais.

Sa voix raisonnait au loin, pourtant je courais. Je courais pour ma vie, à cause de mes cauchemars. Si un jour, je pouvais faire un rêve, je pense que ce serait le plus beau jour de ma vie.

Ce démon intérieur, c'était pire que tout. Toutes mes nuits étaient froides... Les nuits et mon corps. Je voulais cacher la vérité qui me rongeait, mais avec ce monstre à l'intérieur, je n'avais nul part où aller...

Je t'en prie Jimin, ne me regarde pas trop dans les yeux, c'est là qu'ils sont tous...

Je n'étais pas folle. Je n'étais pas malade. C'était les gens qui étaient fous, c'était eux les malades. C'était eux qui m'avaient fait tout ça. Qui étaient-ils pour me dire ce que j'étais ou non ?!

Je n'entendais plus cette voix au loin qui m'appelait. Essuyant de mes yeux les larmes qui coulaient et ne regardant plus où j'allais, l'empotée que j'étais tomba du trottoir et mon corps s'allongea au sol. Je gémissais une profonde douleur au genou et à la cheville, en plus d'avoir sali le pyjama que Jimin m'avait offert...

A ce moment-là, je ne pouvais que, comme la misérable chose que j'étais, pleurer... Me parlant à moi-même, me lamentant sur mon sort, la gorge nouée et douloureuse de chagrin.

Tomoe: C'est un cauchemar... Dites-moi que je vais me réveiller... Je n'en peux plus, qu'est-ce que je dois faire, je ne sais même pas où aller.

Je me sentais comme... Un jouet cassé.

Alors que je regardais mon genou en sang, les cheveux devant le visage, j'entendais et constatais également, qu'une personne s'était arrêté à côté de moi. Tournant la tête et relevant doucement les yeux, je vis une silhouette aux cheveux noirs, portant un long manteau en cuir noir, seulement illuminée par les lampadaires de la rue, me regarder d'une façon totalement neutre.

Ce regard...

...: Est-ce que tu as peur de moi ?

Je me sentais si apaisée en le regardant que j'en eus le sourire aux lèvres, alors qu'il s'accroupissait pour me serrer contre lui.

Tomoe: Non, je n'ai pas peur de toi...


" ... Je suis ravie. "

4:15amOù les histoires vivent. Découvrez maintenant