Petit demi-frère

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《 L'amour fraternel est plus durable ; il ressemble à la pierre précieuse qui résiste aux plus durs métaux et dont la valeur s'accroît avec les années 》

Hector Carbonneau


Vingt mortelles minutes venaient de passer. J'attendais, me rongeant les ongles et parfois même la peau des doigts dans un stress intense. Les battement de mon cœur auraient complètement affolé l'électrocardiogramme et ma jambe bougeait toute seule, mon corps ne répondant plus à mes désirs. C'était dans cet état de panique que Jin se joignit à moi.

Jin: Wow... Relaxe, on dirait un soldat prêt à partir en guerre là...

Jimin: Ça fait vingt minutes. Vingt putains de minutes que je suis terriblement inquiet, qu'est-ce qu'ils peuvent se dire ? Et si jamais il l'envoyait à l'hôpital ? Tu aurais vu sa peur quand je suis parti...

Jin: ...

Jimin: Tu es venu attendre avec moi ?

Jin: Non. En fait, je voulais te dire quelque chose... Tu m'as dis que je pouvais me confier à toi... Ça m'a travaillé...

Jimin: Ah, oui, je t'écoute.

Jin: Hm...

Il paraissait mal à l'aise. Hésitant, il ne me regardait pas dans les yeux et restait terriblement distant.

Jin: En fait... Tu sais... J'aurai pu résoudre cette enquête sur le laboratoire...

Jimin: Pardon ?

Jin: Ce qui me préoccupe tant en ce moment... C'est ça... Lorsque je vois que tant d'indices reviennent et en voyant Naomi et Hyunjin, je me dis que... J'aurai dû la continuer...

Jimin: Alors pourquoi as-tu dit que tu n'y arrivais pas ? Je ne comprends pas...

Jin: On m'a demandé de le faire...

Jimin: Hein ?

Jin: Comme tu le sais, mon petit frère, enfin, petit demi-frère, Hoseok, est très malade... Lorsque j'ai commencé à comprendre qu'il se passait des choses illégales dans ce laboratoire et commencé à avoir des pistes sur l'identité de personnes exerçant ces actes... Une femme est venue à moi.

Jimin: Une femme ?

Jin: Oui, une femme très raffinée. A ce moment-là, mon frère était à l'hôpital et elle le savait, ils ont du faire des recherches sur moi... Si je n'arrêtais pas l'enquête immédiatement en disant que je ne trouvais rien... Elle m'a dit, je cite : " Ton frère n'y survivra pas "...

Jimin: Un coup de pression... Elle t'a fait du chantage ?! Avec la vie de ton frère ?!

Jin: Oui... Je suis désolé... Je me sentais si mal que je n'ai pas eu la force d'en parler...

Jimin: Ce n'est pas de ta faute Jin ! Cette femme a fait quelque chose de si grave qu'elle est obligée de jouer avec les vies d'autres personnes pour se sauver elle-même !

Jin: Il y a autre chose.

Jimin: Autre chose ?!

Jin: Le laboratoire n'a pas explosé à cause d'une mauvaise manipulation ou je ne sais plus trop quoi. C'était un incendie volontaire. Quelqu'un l'a fait cramer.

Jimin: Mais ?! Que- Quoi- Je... Enfin ! Tu en es certain ?

Jin: Certain.

Je voulais ajouter quelque chose mais, la porte de la salle de réunion s'ouvrit au même moment alors, toute mon attention fut tourné vers cette action. Je vis mon supérieur en ressortir avec une Tomoe qui cramponnait la peau des bras à l'en faire changer de couleur, le visage si pâle, la tête légèrement basse, chiffonnée par un énorme chagrin et les joues ravagées par les larmes. Elle vint doucement vers moi, réclamant mes bras simplement par le regard douloureux qu'elle me lançait. Mon cœur se serra automatiquement à cette vison plus qu'horrifique pour moi !

Qu'est-ce qu'il avait bien pu lui dire ou faire ?!

Je tendis mes bras vers elle, où elle vint réfugier son corps froid et tremblant. La pression de tout à l'heure semblait s'être légèrement apaisée mais, elle ne restait pas moins sous pression. Son visage était totalement exposé au grand public, comment cela se faisait-il ? Elle qui refusait de sortir sans toutes ces couches de vêtement...

Jimin: Tomoe...

...: Agent Park, j'ai deux ou trois mots à vous dire à vous aussi, veuillez venir. Agent Kim, vous avez quelque chose à me dire ? Que faites vous ici ?

Jin: Ah... Euh... Non, non, Monsieur.

...: Alors, retournez travailler. Mademoiselle, veuillez attendre ici.

Il lui donna son manteau qu'elle remit sur ses épaules, accompagné d'un léger hochement de tête silencieux. Elle se posa sans le savoir sur la même place où j'étais quelques secondes auparavant et je n'eus d'autre choix que de l'abandonner une nouvelle fois. Elle regardait le sol se berçant légèrement elle-même.

J'entrais dans la salle avant que mon patron ne la referme doucement.

Jimin: Monsieur... Je voulais vous dire qu'avant-

...: Calmez-vous Park, tout va bien.

M'avait-il dit, accompagné d'un signe de main.

Jimin: ?!

...: Elle m'a expliqué les récents événements. Vous avez été très compréhensif et soigneux vis à vis d'elle. Vous êtes un homme qui a énormément de mérite. Peu de gens oserait faire ce genre de chose. Je tiens à vous en féliciter.

Jimin: Oh... Merci énormément, Monsieur...

...: En l'écoutant parler et en observant ses faits et gestes, j'ai vite compris ce que vous essayiez de m'expliquer un peu plus tôt, sans trop en dévoiler aux autres. Je suis rassuré. Je n'ai rien à redire concernant la garde de cette demoiselle.

Jimin: Vraiment ?

...: Oui. Mais Agent Park, méfiez-vous.

Jimin: ?!

...: La sensibilité n'est pas une mauvaise chose en soi, mais il faut aussi savoir faire la part des choses, elle ne doit pas entraver votre devoir en tant qu'agent.

Jimin: Oui... Je le sais, Monsieur.

...: Un jour elle vous fera défaut, c'est certain, mais est-ce que vous serez capable de la surmonter le moment venu ?

Jimin: Que voulez-vous dire monsieur ?

...: Tôt ou tard, toute vérité est révélée au grand jour, peu importe tous les efforts qu'on y met pour la cacher. Elle finit toujours par éclater.

Jimin: Cela concerne Tomoe ?

...: Hmm... Principalement. Je ne parlais pas d'elle.

Jimin: Je ne comprend pas, Monsieur...

...: Agent Park, vous avez mon autorisation pour rouvrir l'enquête du laboratoire. J'ai hâte de voir son avancée. Vous avez mon soutien.

Jimin: Merci Monsieur.

...: Soyez fort, Park. Ce que vous allez découvrir va peut-être changer votre façon de voir le monde...

Jimin: ?

On entendit un cri de femme résonner derrière la porte, ce qui attira notre attention. Sans réfléchir, j'y allais directement, craignant le pire...

4:15amOù les histoires vivent. Découvrez maintenant