Anpanman

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《 Je ne suis pas vraiment confiant, parfois je doute, parfois je mens 》

Arcadian, Différent

Je m'approchais lentement d'elle alors qu'elle restait figée, les lèvres tremblantes d'effroi, les yeux rouges et bouffies par les sanglots qu'elle avait dû tant verser. Moi qui pensait qu'un hôpital était le mieux pour elle, je m'étais bien trompé... Ça ne faisait seulement que quelques jours et je ne reconnaissais déjà plus la fille que j'avais vu dans sa prison de béton. Elle semblait m'avoir reconnu car elle me laissait m'accroupir en face d'elle. Comme une enfant qui aurait fait une bêtise, les yeux suppliant pour ne pas se faire punir, elle me regardait, relevant un peu la tête.

Je me sentais un peu idiot à ce moment-là, car je ne savais absolument pas quoi lui dire. Je ne m'attendais pas à la retrouver dans cet état alors, je me pinçais les lèvres en regardant ses cheveux blonds...

Dans la pièce, il y avait un long silence pesant qui me rendait réellement mal à l'aise, alors qu'elle avait baissé les yeux. Je finis par souffler la plus stupide des question que je pouvais lui poser...

Jimin: Comment te sens-tu ?

Elle releva les yeux vers moi, ne semblant pas réellement comprendre où je voulais en venir avec cette question. Mais, elle finit par souffler du bout de ses lèvres à peine ouvertes...

...: J'ai peur...

Jimin: Oui, je sais.

Elle posa son front sur ses genoux, parlant d'une voix étouffée et se crispant toujours un peu plus, serrant les bras autour de ses jambes.

...: Je n'aurais jamais dû sortir... Il me l'avait bien dit, il n'y a que là-bas que je serai en sécurité. C'est de ta faute... Tout est de ta faute... C'est toi qui m'a fait sortir de là, qui m'a amené là... Dans cet horrible endroit... Voilà où j'en suis maintenant. Ils m'ont trouvé. Ils vont... Ils-ah.

Jimin: Tu ne pouvais pas rester enfermé dans cette pièce close indéfiniment. Ce n'était pas une vie pour toi... Tu serais certainement morte à l'heure qu'il est...

...: J'aurais préféré...

Jimin: Ne dis pas ça, tu ne peux pas mourir.

...: Ici, tout le monde me veut du mal... Toutes les nuits, on vient dans ma chambre, on veut m'emmener de force... Je suis pétrifiée par la peur, tu trouves que c'est mieux ? Seulement là-bas, je me sentais en sécurité. Pas ici, mais là-bas... Là-bas, tout ça ne m'est jamais arrivée. Je n'ai plus nul part où me réfugier maintenant...

Jimin: Personne ne te veut de mal ici... Rassure toi.

...: Menteur ! Je les vois de mes propres yeux, tous les soirs ils viennent me chercher, tous les soirs ! A 4h15 du matin... Ils sont là... Jimin, je les vois...

Jimin: Le médecin m'a dit que personne ne vient dans ta chambre, que ça vient de toi. Ce ne sont que des illusions, tu es en sécurité ici.

...: Il ment ! Tout le monde ment... Ce n'est pas dans ma tête ! Je ne suis pas malade... Je ne suis pas folle, je sais ce que je vois ! Je ne suis pas une menteuse... Toi aussi tu ne me crois pas ?

Elle se mit à se bercer lentement, de droite à gauche, recroquevillée sur elle-même, retenant certainement les nouvelles larmes naissantes au bord de ses yeux. Je vis son corps se tendre de plus en plus. La voir se parler à elle-même d'une voix cassée et se rassurer toute seule me fit grimacer de peine pour cette jeune femme. J'avais le cœur lourd...

...: C'est pas possible, ça doit être un cauchemar... Ça ne peut pas être vrai... Rien n'est vrai, je vais me réveiller... Je ne suis pas malade, je les vois... Je les sens, je ne suis pas malade, non... Je ne suis pas malade, je n'invente rien, tout le monde ment...

4:15amOù les histoires vivent. Découvrez maintenant