Rapports et signatures

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《 La vérité pure et simple est très rarement pure et jamais simple 》

Oscar Wilde


PDV Jimin

Nous marchions toujours tous les deux. Arrivés à la porte qui menait au sous-sol, j'inspectais de plus près le cadenas.

Ju: Vous avez trouvé le code ?

Jimin: Oui, enfin... Si on m'a dit la vérité.

Ju: Hm ? Nous ne devions pas retrouver ma fille ?

Jimin: Je jette un bref coup d'œil, ne vous en faites pas. Juste 5 minutes, nous ne verrons pas la différence.

Curieux, il regardait ce que je faisais. En essayant d'inscrire le code, je vis le petit cran dont m'avait parlé Naomi. Sortant la bague de ma poche, qu'il reconnut directement, je l'installais délicatement sans réelles grandes attentes. Cette enquête me prenait tellement la tête que ça ne m'étonnerait même pas que cela ne fonctionne pas. Actionnant le mécanisme qui, à ma grande surprise, marchait encore, un son nous fit sursauter, moi comme Hwang Ju, à m'en faire tomber en arrière sur le cul, alors que j'étais accroupi. La porte s'ouvrait d'elle-même.

Ju: ?!

Jimin: J'en reviens pas... J'ai réussi !

Dès que cette affaire sera résolue, je vous assure que j'allais prendre au moins 2 mois de vacance...

Hwang Ju m'aida à me relever. Après l'avoir remercié, nous regardions tout les deux, d'un œil curieux, ce qu'il pouvait se trouver derrière cette porte enfin ouverte. La première chose était d'horribles toiles d'araignées, mais ensuite des escaliers faits de goudron nous faisaient face. Une odeur nauséabonde en ressortait, à nous en donner la nausée...

Prenant mon courage à deux mains, je posais le pied sur la première marche, mais une main attrapa soudainement mon poignet.

Ju: Attendez, vous allez vraiment rentrer à l'intérieur ? Il fait sombre maintenant, il doit être 20h passé.

Jimin: Bien sûr, libre à vous de me suivre ou non. Je n'en ai pas pour longtemps.

Ju: Je viens, je ne vais pas vous laisser tout seul. Prenez au moins ceci, on ne sait jamais.

De la petite sacoche qu'il portait, il sortit un masque médical qu'il me tendit. Je le pris, me le mettant directement sur le visage. Je continuais ma route, alors qu'il me suivait de près, pas vraiment rassuré.

Ju: Vous pensez qu'il puisse y avoir... Des créatures étranges ? Des zombies ?

Jimin: Ne soyez pas stupide.

Ju: Savez vous que le virus existe réellement ?

Jimin: Non, et je m'en fiche complètement pour le moment. Regardez plutôt ça.

Ju: Hm ?

Terminant les escaliers, se trouvait différentes pièces dans ce sous-sol. Toutes s'ouvraient grâce à une porte en bois légèrement moisie à cause de l'humidité des lieux. La terre avait dû absorber bien des choses durant tout ce temps... Peut-être même que les archives étaient détruites ou avaient été dévorées par les bestioles qui pouvaient vivre ici...

Jimin: Vous aviez déjà vu ça ou c'est nouveau pour vous ?

Ju: J'ignorais totalement l'existence de ce sous-sol... Faites attention lorsque vous touchez quelque chose, de ne pas vous blesser ou attraper le Tétanos ! Ça semble très... Vieux et sale, c'est infesté de microbes et de bactéries.

Je levais les yeux au ciel alors qu'il me tendit un épais mouchoir. Ouvrant la première porte, qui émit un grincement à en donner de lourds frissons, je découvris derrière elle une pièce remplie de vieilles archives.

La poussière les recouvrait totalement. Je tendis le bras pour prendre le premier classeur qui me passait sous la main. Hwang Ju en prit un autre. Mais malgré toute la bonne volonté que je pouvais mobiliser, je ne comprenais pas ce qui était marqué. Je n'aimais pas les chiffres et les graphiques...

Jimin: Qu'est-ce que c'est ?

Ju: Des résultats d'expérience qui sont, pour la plupart, de gros échecs, j'ai l'impression. Ce classeur n'est pas bien épais...

Il alla à la dernière page précipitamment, la lisant d'un œil rapide pour changer de classeur et lire celui d'à côté, comme si il cherchait beaucoup trop rapidement la suite de l'histoire qu'il venait de commencer à lire. Je devinais facilement qu'il avait compris le fonctionnement de ces archives, alors je ne me fis pas prier pour lui demander.

Jimin: Qu'est-ce qu'il y a ?

Ju: Il y a tout de marqué là-dessus : comment tout s'est déroulé, avec qui et avec quoi, les résultats que cela a donné, le descriptif entier et...

Jimin: Et ?

Ju: Si le patient a survécu ou non...

Jimin: ?!

Il regarda quelques feuilles supplémentaires avant de fermer le deuxième classeur qu'il rangea proprement à sa place.

Ju: Celui-ci n'a pas survécu, par exemple.

Jimin: Il y a plus de trois étagères de classeurs assez épais. Vous pensez qu'un classeur correspond à un patient ?

Ju: Il y a de fortes chances. Mais je pense que pour ceux qu'ils pensaient les plus résistants, donc avec qui ils en ont le plus fait, il doit y en avoir plus d'un. Les rapports sont très complets et détaillés, les personnes qui exerçaient ces actes horribles s'y connaissaient, c'est certain. Ils ne faisaient pas les choses au hasard.

Jimin: J'ai reçu comme information, il y a quelques temps déjà, que c'était parfois des apprentis.

Ju: C'est possible. Sur les fiches, il y a plusieurs rapports et signatures, alors ce n'est pas improbable. De plus, le bâtiment formait déjà des apprentis lorsque j'en étais le directeur.

Jimin: Celui de Tomoe doit être ici alors.

Ju: Il y a des chances.

Jimin: Cherchez-le, moi je vais voir les autres pièces.

Ju: Vous me laissez ici ?! Tout seul ?!

Jimin: Vous ne risquez rien. A la rigueur, peut-être croiser un rat, mais rien de plus. Je fais vite.

Ju: Mais-

Je partis de la pièce, le laissant se débrouiller avec ces papiers, et continuais dans ce couloir sombre. Il ne me fallut pas énormément de temps pour terminer le couloir sombre, lugubre et humide où rien de spécial n'était à remarquer. Juste du goudron, ni plus, ni moins, des pièces vides, plus ou moins petites et une partie du laboratoire même pas aménagée, ni nettoyée depuis des lustres. Cet homme avait raison, je pouvais y attraper toute sorte de maladie.

Au fond, tout au fond, se trouvait un croisement. J'avais donc le choix. Continuant encore un peu dans le couloir, je tombais sur une porte plus résistante que les autres.

Je l'ouvris doucement, le mouchoir entourant ma main... Je découvris une pièce vide où juste quelques couvertures étaient étalées au sol.

Je descendis les brefs escaliers, supposant que des personnes étaient enfermées ici. Dans un petit coin, je vis des cheveux noirs en fouillis sur le sol. Ce détail me fit directement penser à quelque chose...

Tomoe était enfermée ici... Les autres aussi...

J'y entrais un peu plus, regardant les coins cachés de cette pièce. Je découvris dans un de ces coins reculés... Un squelette humain.

Ça m'en donnait la chair de poule...

4:15amOù les histoires vivent. Découvrez maintenant