《 Les maladies qui proviennent de la méchanceté du cœur féminin sont : une indocilité sans modestie, la colère facile, le goût de médire, la jalousie, l'intelligence courte 》
Kaibara Ekken
Je lui avais repris la main dès notre sortie de la voiture. Sa main était terriblement moite. Elle cramponnait la mienne en me suivant, légèrement derrière moi, et baissait la tête tout en tirant sur sa capuche au maximum.
Ce que moi je voyais, je ne savais pas si elle pouvait le voir aussi, mais nous étions le centre d'attention du hall... Mary, à son bureau, nous regardait elle aussi. Certains collègues de la réunion étaient restés juste pour voir la silhouette de Tomoe. De son côté, elle s'enfonçait toujours un peu plus sous la couche de vêtement qu'elle avait voulu porter.
J'entendis des talons arriver vers nous précipitamment, signe que quelque chose arrivait...
...: Jimin !
Cette petite voix vint vers nous. La voix de Mary était claire comme de l'eau de roche, je ne pouvais que la reconnaître.
Je m'arrêtais et me retournais. Tomoe, qui se laissait traîner depuis tout à l'heure, s'arrêta sans bouger, totalement stoïque et... Sans vie... On dirait une marionnette que je faisais marcher. Portant un bref regard sur elle, je le dirigeais ensuite vers Mary qui arrivait vers nous, essoufflée.
Mary: Je... Je suis désolée, j'aurai voulu essayer de le raisonner... Je... Je ne pensais pas qu'on te menacerait de te licencier... Je me fais du souci pour toi Jimin. Si tu pars du commissariat... Je... Comment pourras-tu vivre sans travail ?
Jimin: Tu n'as pas à t'en faire Mary, je ne serai pas licencié. Et un travail ça se trouve, au pire des cas.
Mary: Oui, mais... Ça ne sera pas la même chose...
Elle regarda curieusement Tomoe qui n'avait toujours pas bougé, et fusilla rapidement du regard nos deux mains enlacées.
Mary: C'est...
Jimin: Dans quelle salle m'attend-il ? Il est seul ou accompagné ?
Mary: Seul et il est toujours dans la salle de réunion. Sois prudent Jimin, tu sais à quel point il peut être persuasif...
Jimin: Ce n'est pas pour moi que j'ai peur...
Je partis en direction de cette fameuse salle en tirant et en emmenant avec moi une Tomoe qui se laissait emporter comme une feuille dans une brise d'automne. Elle tenait fermement son manteau fermé, le cramponnant à en arracher presque le tissu. Mais, je n'avais pas vu qu'elle avait tourné la tête en direction de Mary, exposant ainsi ses yeux apeurés au regard haineux de la si jalouse secrétaire. Ces yeux toujours gonflés et rougis par les larmes dues à l'angoisse qu'elle ressentait, n'avaient fait que grandir, tripler même. Lorsqu'elle remarqua les yeux noirs de Mary, elle se figea de terreur.
Sans que je le sache, elle était déjà terriblement effrayée et tremblante d'effroi de par tous ces regards, la poussant à me resserrer la main du maximum de sa si petite force. Tout ce monde représentait une véritable épouvante. Elle me l'avait dit, elle m'avait prévenu... Et elle était sur le point de perdre le contrôle, se sentant menacée. Perdant peu à peu, pas après pas... Sa vision de la réalité.
Son souffle devint douloureux et haletant, mais elle restait silencieuse et ne dit rien. Simplement pour moi... Essayait tant bien que mal de tenir le coup.
Je frappais à la porte de la salle de réunion et entrais directement, sous le regard de mon chef, seul présent dans la pièce. L'air sévère de son visage s'intensifia lorsqu'il vit toutes les couches de vêtement que porter mon accompagnatrice.
Il s'approcha doucement, de ses pas lourds mais terriblement silencieux et je me tendis d'un seul coup. Il se posa devant moi, me surplombant de sa grande taille. J'entendis Tomoe couiner, ce qui attira mon regard vers elle, et je la vis se cacher derrière moi.
Jimin: Tomoe, tout va bien ?
Tomoe: ...
Chef: Agent Park, veuillez sortir.
Jimin: Vous voulez la voir... Seule ?
Chef: Cela pose problème ?
Si je répondais positivement, cela aurait paru louche. Mais si je disais que non, j'exposais Tomoe à un interrogatoire avec mon chef, seul à seul. Elle n'avait pas l'air bien, ça serait risqué... Que faire ?
Jimin: Elle n'a pas l'air bien...
Chef: Alors elle n'en sera que plus facile à interroger, ce sera rapide.
Je ne répondis pas à cette remarque, haïssant le comportement égoïste de mon supérieur. Me retournant vers Tomoe, j'essayais de m'assurer de son état. Sa main était bien plus moite qu'en arrivant au poste. Elle était terriblement humide de transpiration et ne semblait pas vouloir se décrisper pour lâcher la mienne, et ça, mon responsable l'avait remarqué bien trop vite. A cause de toutes ses couches de vêtement, je ne pouvais pas voir qu'elle bataillait de toutes ses forces pour ne pas m'embarrasser devant mon supérieur avec ses peurs... Qu'elle essayait de couvrir ses sanglots en se mordant les lèvres à sang... Qu'elle luttait mentalement autant qu'elle le pouvait pour ne pas déchanter...
Elle cramponnait, bien plus que tout à l'heure, son manteau et respirait bruyamment par le nez. Voyant son vêtement bouger avec sa respiration rapide, j'écarquillais les yeux, commençant à m'inquiéter de ton état... Ça sentait pas bon cette affaire...
Accroche toi Tomoe...
Chef: Mademoiselle ôtez votre veste que je puisse voir votre visage.
Elle ne bougea pas immédiatement et mit quelques secondes à réagir. Lentement, elle lâcha son vêtement, ouvra la fermeture du manteau et enleva sa capuche. Elle leva finalement les yeux vers mon supérieur mais, dès qu'elle croisa son regard intimidant et autoritaire, elle se figea totalement, ouvrant légèrement la bouche. Grâce à cette action de sa part, je pus voir couler quelques gouttes de sang au coin de sa lèvre.
Chef: Agent Park, sortez à présent. Je dois m'entretenir avec cette jeune fille.
Jimin: Monsieur...
Chef: Sortez.
Jimin: ...
Je n'avais pas le choix. Le stress de Tomoe devint alors également le mien. Je sortis sous son regard terrifié et refermais la porte derrière moi. M'installant sur le banc le plus près, il ne me restait plus qu'à attendre désormais... Mais combien de temps ?
Je t'en prie, Tomoe... Accroche toi... Tiens le coup...
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4:15am
FanfictionAucun plagiat toléré ! Au milieu de la nuit, de cette tragédie, de mes rêves, de mes cauchemars, de mes peurs et de mes angoisses, je m'en remet à toi. Si tu tombes, je tomberai avec toi. Cette nuit-là, où tout a commencé, où l'on m'a accordé le pl...