Journal

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《 Le verbe aimer est difficile à conjuguer : son passé n'est pas simple, son présent n'est qu'indicatif, et son futur est toujours conditionnel 》

Jean Cocteau

Mon après-midi n'avait été bon qu'à menacer les journalistes. Je n'avais rien fait d'autre que rester des heures au téléphone à râler. Les menaçant de les traîner en justice si ils divulguaient les photos qu'ils avaient prit de Tomoe, mais je n'avais pas l'impression d'avoir été entendu et ça m'angoissait assez... Et elle aussi. Ce matin-là, j'avais eu beaucoup de mal à laisser Tomoe seule, elle avait voulu rester au lit. Elle ne se contentait plus d'être juste enfermée dans la maison, elle ne voulait plus sortir du lit, l'air souffrante. Combien de temps ça allait durer ? Qu'est ce que je pouvais faire ? Elle me répétait sans cesse qu'elle avait mal à la tête. Après lui avoir apporté quelques médicaments, je fus bien obligé de partir au travail malgré qu'elle me retenait comme elle pouvait. Pour être honnête, je n'avais aucune envie de la laisser comme ça, mais je ne pouvais pas laisser Jin et Yoongi travailler seuls.

Arrivé au bureau, mon portable dans la main au cas où elle m'appelait, je remarquais que plus aucun journaliste n'était présent. Passant la main dans mes cheveux pour enlever la mèche qui me dérangeait, j'entrais à l'intérieur du bâtiment. En passant la porte vitrée, la secrétaire m'arrêta dans ma course.

Secrétaire: Monsieur Park.

Jimin: Oui ?

Je m'approchais d'elle, alors qu'elle semblait chercher quelque chose qu'elle me tendit doucement une fois trouvé.

Secrétaire: J'ai pensé que ça vous intéresserait...

Le journal de ce matin. Mon visage horrifié se figea sous ses yeux inquiets. En plus d'avoir un article sur nous, il était en première page. Nos deux visages étaient placardés...

Jimin: Je-

Tant de monde a dû voir et acheter ce journal. Et avec le bouche à oreille, tout le monde devait savoir que Tomoe était avec moi d'une quelconque façon. Ceux qui la recherchaient, comme cette femme, savaient désormais... Qu'elle se trouvait à Séoul... Quelque part. Et si ils réfléchissaient et qu'ils savaient qu'elle n'avait nul part où aller, ça me paraît plus que logique, qu'elle devait être cachée chez moi...

Que faire ?

Mon sang ne fit qu'un tour et de longs frissons me parcoururent le corps. Je n'arrivais pas à m'enlever de la tête que ma petite amie était encore plus en danger qu'avant.

Je remerciais la secrétaire, puis partis à mon étage, toujours le journal à la main, où je retrouvais mes collègues. Rentrant rouge de colère et claquant les pages sur mon bureau, à leur en faire lever la tête de surprise, je pris immédiatement le téléphone.

Jin: Qu'est-ce qui se passe ?

Sans lui répondre, je lui tendis le journal. Deux têtes se mirent alors à le regarder.

Yoongi: Oh... Et c'est grave ?

Jimin: Bien évidement ! Tomoe est recherchée par la directrice du labo ! Ces abrutis la mettent dans un danger constant ! Je les avais pas déjà assez menacé peut-être !?

Composant le numéro de la presse, je jurais qu'ils allaient m'entendre.

En vertu du droit au respect de la vie privée, les juges ont créé le droit à l'image afin de permettre à une personne de s'opposer à la captation, la fixation ou à la diffusion de son image, sans son autorisation. Ainsi, chacun a droit au respect de sa vie privée.

Je ne savais pas qui avait publié ces images et ils n'allaient certainement pas me le dire alors, je porterai plainte contre l'agence. Mais, au moins, ça leur fera une belle amende de 45 000€ ( = 59 033 117,16 ₩).


PDV Tomoe

Je devais me lever... Ici, dans la maison de Jimin... Je ne risquais rien... Aller...

J'arrivais enfin à mettre un pied en dehors du lit. Je me mis une chemise appartenant à Jimin sur le dos qui paraissait bien trop grande, avant de me diriger dans la cuisine. Passant un rapide coup d'œil dehors, je vis que Jimin avait refermé le portail, comme ça personne ne pourrait rentrer dans la maison et ça me soulagea.

Je me fis couler un café et réfléchis à ce que j'allais pouvoir cuisiner pour Jimin à son retour. Penser à ça me faisait focaliser sur d'autres choses et me rassurait doucement de ne plus réfléchir à ma sécurité. Ici, c'était la forteresse, je ne craignais rien.

J'allais m'installer devant la télé, regardant les dessins animés du matin. Je reconnaissais d'ailleurs certains d'entre eux. Buvant ma tasse doucement, bougeant les orteils sur le canapé, mon coussin à côté, j'étais absorbée par Les Supers Nanas.

*Clic*

Je supposais, après avoir entendu ce bruit, que Jimin était revenu à la maison car, la porte, qui ne semblait pas verrouillée, était en train de s'ouvrir doucement dans un léger couinement. Je ne bougeais pas de mon canapé, pétrifiée à l'idée que cela ne soit pas lui... Ma tasse dans la main et la télé qui faisait trop de bruit, je regardais l'encadrement de la porte sans jamais la lâcher, le cœur battant.

Tomoe: J-Jimin ?

De lourds pas se dirigeaient vers moi. Jusqu'à ce que j'aperçoive cette silhouette qui se précipitait vers moi, un masque sur le visage.

Tomoe: Qu- ?!

J'en lâchais précipitamment ma tasse qui, brutalement, se brisa au sol. J'essayais de reculer mais le dossier du canapé m'en empêchait. Prise au piège. C'était trop tard, la silhouette était devant moi qui le regardait fixement, méfiante.

Ma seule pensée à ce moment-là... Fut dirigée vers l'homme que j'aimais... Je ne pensais à rien d'autre. Je n'avais même pas peur en réalité... J'étais juste triste... Parce qu'il allait affreusement me manquer...

Mon ange qui avait tant veillé sur moi... Qui m'a aimé et m'a supporté... Jamais je n'aurais pu trouver mieux que cet homme si merveilleux.

Toute une vie n'aurait certainement pas suffit pour lui dire combien je l'aimais.

Je fondis en larmes... Incapable d'empêcher l'événement qui, un jour ou l'autre, semblait devoir arriver, en toute logique... Car, dans la vie, rien ne dure jamais...

J'avais au moins pu aimer et être aimé en retour...

Tomoe: Jimin...

J'aurais tant aimé lui dire et voir son visage... Avant de...

4:15amOù les histoires vivent. Découvrez maintenant