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L:merci. Je vous le rendrai quand je l'aurai lavé.

E:vous feriez mieux de le garder. Il fait la même température tous les matins, figurez-vous.

Leurs regards se croisèrent, se détournèrent aussitôt, puis comme mus par une volonté propre, plongèrent de nouveau l'un dans l'autre. Le bruit de l'eau qui frémissait et le léger ronronnement des réfrigérateurs faisaient ressortir le silence qui se prolongeait. Au comble de la gêne, Livai cherchait désespérément quelque chose à dire quand un bruit de bottes résonna sur les marches de la véranda.
Aussitôt il s'empressa de débrancher la bouilloire et mit du pain à griller, tandis que les gardiens arrivaient les uns après les autres.
Les seuls propos échangés se limitèrent à quelques commentaires sur le programme de la journée. Il fallait reconnaître qu'à cette heure matinale le manque d'exubérance de ces hommes était plutôt agréable, se dit Livai.
C'était déjà assez pénible de faire cuire des steaks et des œufs de si bon matin pour une troupe d'hommes affamés. Heureusement qu'il ne fallait pas en plus leur faire la conversation!

-nous serons de retour à 10h30 pour la pause, annonça Erwin, tandis que la cuisine se vidait.

L:la pause ?

E:oui. Si vous pouviez préparer des biscuits ou un gâteaux ainsi que du thé.

Livai réprima un soupir. Dire qu'il avait prévu de se recoucher tout de suite après leur départ! Mais jetant un coup d'oeil à la pendule murale, il constata qu'il avait encore plusieurs heures devant lui. Avec de la chance, il aurait le temps de rattraper un peu de sommeil de prendre une douche et de se laver les cheveux avant de se mettre à la pâtisserie.

L:très bien.

E:a tout à l'heure.

Dans le désert Où les histoires vivent. Découvrez maintenant