11

44 4 0
                                    

-pourquoi faut-il t'appeler «monsieur Livai» ? demanda Christa d'un ton soupçonneux.

-ton oncle plaisantait. Tu peux m'appeler «Livai» bien sûr.

Un sourire étira les lèvres de Erwin, tandis qu'il se penchait vers Bertholt pour lui parler. A la grande consternation de Farlan ce dernier les salua d'un signe de main, puis s'en alla.

-ne vous inquiétez pas, commenta Erwin d'un ton goguenard. Vous le reverrez ce soir. Si vous voulez bien remonter dans la camionnette...

Le véhicule redémarra dans un nuage de poussière.
Comment pouvait-on choisir de vivre dans un endroit pareil ? se demanda Livai une fois de plus. Rien que de la terre ocre rouge à perte de vue, parsemée ça et là de buissons. Quel ennui !
Mais tout à coup, Erwin quitta la piste principale et au bout de quelques minutes, ils pénétrèrent dans une oasis de verdure. Livai ne peut retenir un petit cri de surprise.
D'immenses arbres ombrageaient par endroits une pelouse digne de la campagne anglaise sur laquelle un tourniquet d'arrosage répandait ses fines gouttelettes. Lauriers roses et bougainvillées rivalisaient de couleur pimpantes et au milieu de ce jardin enchanteur se blottissait une grande demeure de plain pied entourée d'une véranda.

-comme c'est beau ! s'exclama Farlan.

Allons la situation n'était peut-être pas aussi grave qu'il le craignait, songea Livai. Cependant il s'abstint de tout commentaire.
Erwin gara la camionnette sous un gommier dans une cour poussiéreuse à l'arrière de la maison. Vu sous cet angle la propriété était moins attrayante. On ne gaspillait pas l'eau à cultiver des fleurs autour des remises et des citernes.
Il régnait à l'intérieur de la demeure une fraîcheur divine. Le plancher était en parquet ciré et le décor offrait un mélange savant d'ancien et de moderne. Le propriétaire des lieux avait beaucoup de goût.

Dans le désert Où les histoires vivent. Découvrez maintenant